D’aussi loin que la jeune fille se souvienne elle avait toujours bu du thé, à vrai dire c’était surtout le dimanche, lorsque toute la famille était réunis où les hommes préféraient boires des bières et s’amuser à jouer au foot alors, que les femmes devaient rester à l’intérieur ou bien sur la terrasse  à boire du thé tout en couvrant d’éloges leurs maris et leurs fils. C’était pathétique. Espérance aurait largement préféré s’amuser avec les hommes à jouer au football, à chaque fois elle les regardait jouer tout en les enviant puis, un jour alors que les femmes de sa famille et elle, buvait le thé sur la terrasse et  qu’elle était complètement déconnecté de la conversation des femmes et était à fond sur le jeu, elle c’était mise à hurler qu’il y avait faute lorsqu’Hunter était tombé poussé par son oncle. Ce geste-là avait surpris tout le monde, depuis quand elle connaissait les règles celle-là ? Ils étaient assez loin d’ignorer qu’Hunter avait expliqué les règles à sa sœur et jouer avec elle en cachette de leur mère, ainsi son frère avait proposé que la jeune fille les rejoints leur expliquant qu’il l’avait entraînait et expliqué les règles.  Evidemment les hommes n’avaient pas était contre, d’autre pensant bien rigoler lorsqu’ils verront la jeune fille courir désespérément après la balle et d’autres était juste curieux de voir la suite des évènements. Hors ça avait était plus compliqué pour faire céder la mère des jumeaux, une bonne fille ne devait pas jouer au football avec les hommes, elle devait rester assise et élégante en toute circonstance, finalement prise au dépourvue devant les invités elle accepta ne voulant pas déclencher une dispute avec son fils qui prendrait jusqu’au bout le parti de sa sœur.


Ainsi avoir les deux jumeaux sur le terrain avait était redoutable pour l’équipe adverse, Hunter était une bête en attaquant et Espérance était une gardienne plutôt doué, ils avaient essayé de les séparés mais, les jumeaux avaient refusés et la seule fois qu’ils avaient accepté le match avait fini en match nul. Dire qu’Espérance était mal vue dans sa famille était à peine exagéré, « garçon manqué, rebelle, elle ne trouvera jamais de mari ect. », la mère d’Espérance en avait entendu des mûres et des pas mûres sur sa fille ainsi, agacé elle reprit l’éducation de sa fille en main. Les cours de cuisine, les cours de danses, les bonnes manières et toutes les autres choses avaient occupé chaque secondes libres de la vie de la jeune fille, c’est à cette époque qu’Eden commença lentement à apparaître, elle était forcée à devenir quelqu’un qu’elle n’était pas et tout ce qu’elle voulait c’est d’être elle-même. Connaissant la situation sociale désastreuse de sa fille, lorsque les premiers signes de la psychose s’était manifesté chez sa fille, elle avait pensé que celle-ci c’était juste crée un ami imaginaire hors, avec le temps elle s’aperçut bien vite de son erreur, un coup elle était sa petite fille modèle et un coup elle était qu’une gamine capricieuse et rebelle.


La mère d’Espérance s’était toujours voulue de l’état de sa fille, considérant que c’était de sa faute mais, en même temps elle en avait honte, comment devait-elle dire à ses amies que sa fille était folle ? Alors, elle avait menti, leurs racontant que sa fille était dans une école prestigieuse pour avoir un avenir brillant. Ainsi elle c’était interdite d’aller voir sa fille à l’asile, et si quelqu’un la voyait ? La honte suprême. Alors, malgré que la jeune fille était sans sa famille à l’asile, chaque dimanche, comme un rituel, elle prenait le thé, parfois seul devant la fenêtre, parfois avec Paul ou parfois avec le fils de Paul. C’est pendant cette période qu’elle commença à aimer le thé, peut-être était-ce le fait d’être avec des personnes qui s’intéressait à elle pour ce qu’elle était et non pour ce qu’elle devait être ? Probablement.  


D’ailleurs elle avait rendez-vous pour aller prendre un thé et pas avec n’importe qui, avec le directeur du Cirque, Monsieur Wayne. Cet homme était aussi terrifiant que passionnant et dieu sait à quel point elle était surprise de bien s’entendre avec lui, à vrai dire elle l’avait imaginait autrement, rien que physiquement elle avait pris une baffe, elle l’avait imaginait avec une calvitie, des rouflaquettes, une grosse moustache et le ventre bedonnant, tout sauf comme il était maintenant, il fallait l’avouer il était plutôt très bien conserver pour son âge.  Si on lui aurait dit à son arrivé qu’elle allait prendre le thé avec lui, elle aurait sûrement était morte de rire mais, comme quoi il ne fallait pas se fier aux premières impressions. C’était elle qui avait exprimé l’envie de prendre le thé en sa compagnie, elle était persuadée que cet homme avait des choses intéressantes à raconter et elle était une vraie fouine malgré qu’elle en a rien à faire des gens mais, savoir des choses sur eux c’était bien plus que jouissant. La jeune fille ayant toujours était éduqué dans les bonnes manières, elle arriva pile poil à l’heure  toute fraîche et pimpante.


Il ouvrit la porte et d’un geste galant il lui fait signe de rentrer, elle ne peut pas s’empêcher de laisser un sourire charmeur flotter sur ses lèvres, elle pénètre lentement dans la pièce comme si c’était un antre sacré, elle sent la porte se refermer doucement derrière elle et bizarrement elle sent son instinct lui dit que la suite des choses va être fort intéressant.  Docilement elle se laisse conduire jusqu’à la table, s’asseyant délicatement sur un siège, le regard braqué sur lui.


« Vous arrivez pile à l'heure Mademoiselle Rosenbach. Ne bougez pas je vais chercher le thé, mettez-vous à l'aise. »


Se mettre à l’aise ? Elle était déjà plutôt à l’aise, étrangement elle faisait confiance en cet homme, comparé à Eden qui était carrément terrifié par lui, d’ailleurs c’était la seule raison pour qu’elle ne se manifeste jamais lorsqu’elle était avec le quadragénaire. Ce qui était plutôt reposant pour Espérance, qui pouvait profiter pleinement du plaisir et du calme en buvant du thé.


« - Oh vous savez je ne peux pas me permettre d’être en retard avec vous, Monsieur Wayne.  Puis dites-moi qui arrive en retard pour boire du thé ? Répondit-elle amusé »


Elle défait tout de même sa veste, histoire d’être quand même plus libre de ses mouvements, elle finissait de la replié lorsqu’il revenait avec les deux tasses et la théière remplis. Elle tend alors les mains pour récupérer doucement la tasse chaude, elle apprécie la délicatesse dont il fait preuve, ça aurait ennuyant pour elle de se brûler.


« - Merci ! Alors.. Comment allez-vous ? Questionna-t-elle poliment »


C’était un fait, la jeune fille n’était pas du tout douée pour les conversations, elle ne savait jamais quoi dire et elle ne savait jamais qu’est-ce qu’elle ne devait pas dire. Elle était une vraie catastrophe pour tout ce qui était social, les seules relations plutôt normales qu’elle avait c’était avec un garçon perdu devenu pirate, Augustin et la princesse des sirènes, Eriel et bizarrement la conversation venait tous seul avec eux.


Savourant la chaleur que dégageait la tasse entre ses mains froides, elle apprécia la fumé toute aussi chaude que sa dégageait et qui frappait sur son visage, Espérance souffla elle aussi doucement sur la tasse, les yeux ancrés dans ceux de son hôte, elle se mit à rire et reprit la parole.


« - Ahah.. Excusez-moi mais, je ne suis pas doué pour les conversations.. Allons droit au but. Je suis sûre que vous avez des tas de chose intéressante à me raconter. Déclara-t-elle abordant une moue un peu boudeuse, le fixant de ses yeux  joueurs »


Ne le quittant pas du regard elle porta la tasse à ses lèvres, goûtant le délicieux liquide qui envahit son palais.  

Ne le quittant pas du regard, la jeune fille observa le directeur du cirque, cet homme l'intrigué autant qu'il la fasciner. Il avait quelque chose de ne pas commun, déjà elle était sûre que son attitude stricte et distante cachait quelque chose mais, elle ne savait pas quoi et elle se voyait mal lui demander. L'attitude de l'homme lui rappela vaguement celle de son père, son père avait toujours était d'un sérieux désarmant dans n'importe quelle situation, il gardait toujours son calme qu'importe la circonstance et avait toujours la solution à tout. Espérance avait plutôt rarement vu son père véritablement en colère, sauf quand il se disputait avec Hunter mais, de toute manière Hunter avait toujours eu le chic pour faire perdre le calme de tout le monde. Son père était la plus importante des raisons de son retour en Angleterre, il avait besoin d'elle surtout depuis que sa mère l'avait quitté pour son honneur et encore plus depuis que son fils était mort. Mais, comment pouvait-elle lui venir en aide alors, qu'elle refusait elle-même la mort de son frère, elle avait autant besoin d'aide que lui mais, elle n'était pas prête à devoir accepter la mort d'Hunter, elle était encore persuadée qu'il était vivant.


La jeune fille aimait tellement son frère, il était tout pour elle, elle regrettait tellement que la dernière fois qu'ils se sont parlée c'était mal fini. Espérance avait toujours était une grosse jalouse, surtout avec son frère au final, elle ne supportait pas qu'on tourne autour de son frère parce qu'elle avait peur qu'il préfère quelqu'un d'autre à elle. La jeune fille pouvait absolument tout abandonné pour son frère, s'il lui avait demandé elle l'aurait fait.


« Tout le plaisir est pour moi... Je vais bien merci de demander, et vous ? »


Oh. Là. A cet instant elle était complètement sans voix, qu'est-ce qu'elle devait répondre à ça ? Elle ne s'était pas attendue à qu'il lui demande comme elle va, généralement on ne s'intéressait pas à ses états d'âme et de toute manière elle ne voulait pas en parler.


« - Ne me remercier pas, c'est normal. Je vais toujours bien. »


Le gros mensonge. De toute manière en réalité elle ne savait même pas comment elle aller en réalité, elle était complètement perdue, elle ressentait tellement de choses en même temps qu'elle n'arrivait pas définir un état précis. Elle aurait aimé se dire qu'elle allait bien, que tout était normal et à cet instant prendre le thé avec lui avait l'air quelque chose de normal. Quelque chose de normal si elle n'entendait pas Eden lui parlait dans sa tête malgré qu'elle n'avait pour le moment aucune fois apparut devant Lester, sûrement parce qu'il lui faisait peur, elle ne cessait de commenter chaque fait et geste du directeur du cirque. Il fallait toujours qu'Eden gâche tout, qu'elle lui rappel sans cesse qu'elle était folle, dieu sait à quel point elle souhaite qu'Eden disparaisse de sa vie, qu'elle arrête d'être là bordel, elle n'avait pas besoin d'elle. Elle n'avait jamais eu besoin d'elle, ni maintenant, ni jamais. Si c'était vrai alors pourquoi c'était-elle sentie aussi horriblement seule lors de son retour à l'Asile ?


En sortant de l'Asile Espérance n'avait plus à se plaindre de la présence forcée de la gamine qui habitée sa tête, elle était « guérie », peut-être était-ce les électrochocs qui avaient eu raison d'Eden ? Ou bien les traitements draconiens ? Ou bien les coups de bâton qui avait ramené Espérance à la réalité ? A vrai dire il y avait tellement de possibilités, qu'elle ne savait pas laquelle était la « bonne solution ». La disparition d'Eden l'avait encore plus laissé seule qu'elle l'était déjà, elle ne comptait même plus le nombre de fois où elle avait pleuré la disparition de sa deuxième personnalité, toutes les nuits dans la salle de bains considérant que c'était de sa faute. Hors, elle ne savait vraiment pas ce qu'elle voulait, à présent qu'Eden était revenue elle regrettait fortement sa réapparition.


« Ne vous excusez pas ce n'est rien, vous n'êtes pas non plus obligé de faire la conversation, si cela vous gêne tant que ça. Seulement je n'oserais vous importuner en vous racontant des choses qui ne vous intéresse point. »


Il n'avait pas tort, elle pouvait très bien juste se taire et boire son thé mais, elle n'avait pas était apprise comme ça. Peut importe que la personne en face d'elle ne l'intéressait pas, elle devait faire la conversation, par politesse et dieu sait qu'elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas que les gens lui racontent leurs vies, où bien qu'on lui pose des questions sur la sienne mais, sa mère lui avait toujours appris qu'il fallait écoutait les gens et sourire hypocritement parce que c'était ainsi qu'était les bonnes filles. Hors, Lester était différent, il était différent des autres, il l'intéressait.


« - Je vous rassure, tous que vous pourriez me raconter m'intéresseront toujours autant. Susurra-t-elle. »


Espérance reprit une gorgée du thé délicieusement bon, il n'y avait pas à redire le directeur du cirque savait très bien préparer le thé et le choisir. Encore une chose qui la surprenait venant de sa part, cet homme était plein de surprises qu'elle avait hâte de découvrir hors, elle savait que ce ne serait pas facile de percer la carapace glaciale du directeur.


« Et puis vous savez, la vie d'un directeur de cirque n'est pas non plus des plus passionnantes, je passe tout de même la plupart de mes journées à réparer les dégâts que nous cause les enfants perdus, sans compter les problèmes avec les indiens et les alliances avec les pirates... Je suis sûr que vous vivez de biens plus palpitantes aventures de votre côté. »


Ses paroles confirmaient ses pensées, elle était sûre qu'il avait déjà vécu plein de choses intéressantes et devait savoir tout un tas de choses sur les habitants du pays, elle était une vraie fouine il fallait l'avouer mais, lorsque la jeune fille avait quelque chose en tête c'était difficile qu'elle l'oublie.


« - Haa les enfants.. Il y a vraiment des baffes qui se perdent. Répliqua-t-elle agacé puis elle posa la tasse sur sa cuisse, Je ne savais pas que vous étiez du genre à faire des alliances avec les pirates. Vous arrivez à les supporters ? Chapeau. Félicita-t-elle amusé avant de poser son coude sur l'accoudoir du siège »


Espérance n'aimait ni les enfants, ni les pirates, à l'exception d'Alice et Jesse, ils étaient épuisants. Elle ne savait pas si c'était les enfants ou bien les pirates qu'elle haïssait le plus, les enfants étaient bruyant, chiant, énervant et les pirates eux était débauché, rustre, cruel. Le choix était dur. Très dur.


Elle posa sa tête sur sa main, ses doigts fins tapotant sa joue réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien dire sur elle. Espérance n'était pas très causante sur elle-même et à vrai dire elle trouvait sa vie banale et pas très intéressante.


«- Je vous assure que de mon côté je ne vis pas de palpitantes aventures, non. J'ai la vie banale d'un petit soldat de Rivebois. Pas très intéressant, comparé à la vôtre. Répondit-elle amuser »


C'était faux. Espérance n'était plus soldat depuis quelques années, elle avait laissé tomber et avait changé pour faire un métier plus libre, plus amusant. Traqueuse. Traquer les gens c'était toujours amusant, bien sûr elle avait toujours fait attention à que ça ne s'ébruite pas trop, après tout c'était un métier illégal et elle n'avait aucun scrupule à mentir.