Drizzle! Arrêtes de rêvasser. Le livreur est arrivé.Quelques bulles s'extirpaient de ses lèvres alors qu'elle lançait un dernier regard à la scène. Les meilleurs musiciens du royaume s'étaient réuni pour le gala de ce soir. Drizzle devait se contenter de la vue que lui offrait les cuisines. Une impulsion contre le mur et quelques battements de nageoires, la jeune femme tourbillonnait dans la cuisine sous le regard exaspéré de sa mère. Drizz'! Le livreur. La jeune sirène roula des yeux et, tout en se balançant sur le rythme lointain de la musique, elle rejoignit le livreur dans l'arrière cuisine. Un certain Moze. Perchée sur les caisses d’algues vertes qu'il venait d'apporter, le jeune homme scrutait avec amusement la blondinette. Hey Drizz', tu fais quoi ce soir? Tu n'as pas envie de faire frétiller les poissons? Pas ce soir, non. Un sourire vint fendre ses lèvres rosées alors qu'elle commençait à ranger les produits que le Moze venait de leur apporter. Tu ferrais mieux de ne pas traîner dans les parages, avec le gala de ce soir, les gardes ont les écailles en pagaille C'était à son tour de laisser échapper un soupire. Il se laissait glisser sur un courant d'eau froide pour quitter son perchoir. C'est toi qui fout la pagaille Drizz'. A force de nous fausser compagnie, ils vont trouver une chanteuse bien moins talentueuse que toi, mais une chanteuse qui sera à l'heure. Elle posa une des caisses sur le plan de travail avec lassitude, plantant son regard dans celui du jeune homme. Si tu te mêlais de tes coquillages, Moze. Je n'ai pas de compte à te rendre.Elle lança un regard vers la cuisine avant d'en revenir à Moze pour lui saisir une poignée de cheveux, l'attirant vers elle pour grogner. J't'ai déjà dis de pas parler du club ici. Elle le relâcha aussi brutalement qu'elle ne l'avait attrapé, le congédiant du regard. Sa mère n'était pas au courant de ses sorties nocturnes. Drizzle savait pertinemment qu'elle ne verrait pas d'un très bon œil que sa chère et tendre fille traîne dans un club avec le reste des bas fond. Sa mère avait tendance à oublié que ce n'était pas parce qu'elle travaillait au palais que cela faisait d'elle une sirène mieux que les autres. Bien au contraire. Drizzle laissa Moze quitter les lieux avant de se laisser glisser sur le sable mouillé. Des bulle s'échappèrent de ses lèvres lorsqu'elle soupira. Merde. Elle savait que Moze avait raison, mais elle ne voulait pas renoncer à ses petites escapades à la surface. Surtout pas maintenant. Cette foi-ci, c'était différent. Cette fois-ci, elle était persuadée d'être amoureuse. Un garçon perdu qui n'avait aucune idée de l'amour. Un garçon perdu qui n'avait aucune idée de sa véritable nature. Alors elle lui mentait. Elle prétendait être une autre. Comme à chaque fois. Persuadée que ce garçon là, était le bon. Elle se laissait bercé par cette délicieuse illusion. Elle voulait y croire. Elle ne lui accordait que peu de temps, les petites heures que lui laissait Ursulla. Elle tissait ses mensonges comme un araignée qui tissait sa toile.