⊰ prénom et pseudo : Marie, ou Poupon Salopard.  ⊰ âge : 17 ans. ⊰ comment tu as connu le forum : Par FB   (mon Dieu, ils ont tout mis à gauche...) ⊰ ce que tu en penses : J'ADORE l'idée, le contexte... j'ai eu envie de jouer de tout, de l'indien, du pirate, de la sirène...   Finalement, j'ai préféré jouer un PV, ça m'apprendra à calmer mes ardeurs et à d'abord me faire une place parmi vous...    ⊰ ton avatar : Micheal Fassbender   . ⊰ crédits : Arcadie ⊰ as-tu besoin d'un parrain ? : Allons-y allonzo... oui    ⊰ un mot pour terminer : Je n'ai plus d'ordinateur (paix à son âme, heureusement j'en aurai un plus beau. Un jour.) alors je dois emprunter celui de ma soeur qui n'est pas très très cool (la soeur, pas l'ordi... l'ordi il est bétonsamère). Aussi, j'aurai peut-être un peu de mal et serai-je un peu lente...  

C’est un endroit ici, où tu perds conscience de toi-même. Peu à peu tu deviendras ce courant gelé qui t’auras enserré les entrailles pendant si longtemps – et alors tu n’auras plus froid ;  doucement ta peau deviendra aussi noire que cette eau, qui t’occulte la vue – et alors tu reverras, comme au premier jour. Mais d’abord… d’abord on pleure toutes les larmes de son corps d’être perdu, c’est comme si la mer prenait nos bras de leurs mains, si maigres et tellement fortes, comme des crabes, et qu’elle nous tirait vers le bas, toujours plus loin, vers le fond, là où les coquillages et crustacés n’ont plus rien de beaux ni d’éclatant. Ils deviennent progressivement des monstres, les mandibules deviennent des tentacules, et les bouches édentées des crocs acérés. D’abord, on a peur, on fuit du mieux qu’on peut, on essaie de remonter – c’est toujours comme ça, de toute façon : faut s’élever ou trépasser. Sauf que là on tombe, irrévocablement vers le fond, on en touche le bout, on sait pas quoi faire, on ne se souvient pas de comment on en est arrivé là. La queue perd de sa souplesse et se raidit, on a du mal à bouger et respirer, quelque chose nous assomme, on ne voit plus très nettement… et on se recroqueville sur soi, sur ce que nous laissons s’échapper, sur notre cœur qui n’a jamais battu si fort. Et on pleure, on gémit, on suffoque, à présent qu’on tombe, et tout devient silence.
On ne se bat plus, on attend. Fais ce que tu dois, advienne que pourra. Qui sait combien de temps j’ai continué à me laisser couler, ainsi, sans forces ni hargne ?

C’est un endroit ici, où tu perds conscience de toi-même. Peu à peu tu deviendras ce courant gelé qui t’auras enserré les entrailles pendant si longtemps – et alors tu n’auras plus froid ;  doucement ta peau deviendra aussi noire que cette eau, qui t’occulte la vue – et alors tu reverras, comme au premier jour. Tu ne sais plus si tu dors, ou si t’es mort. Tout n’est que mémoire et toi aussi, tu finis par n’être qu’un souvenir. Ca pourrait être terrorisant de finir là, on n’est qu’avec soi-même, on ne peut plus se fuir, on se regarde soi, car il n’y a plus que de nous dont nous sommes sûr : nos doigts, notre torse, nos écailles, nos oreilles, le bout du nez… jusqu’à ce que tout ceci disparaisse. Crois-moi, ce n’est qu’une façon plus douce de mourir. Ton corps tout blanc se mêle à la roche, et tu t’en vas en-dedans ; une roche coupante, éraflé, comme ce regard qui ne comprend pas ce que tu fais là, une roche – que dis-je – des montagnes ! Et… ce regard ? Je me croyais seul depuis un temps… un temps qui a écrit sa musique sur des portées disparues – un temps qui n’est plus celui du monde d’ici et d’aujourd’hui – et voilà que tout à coup il apparait, de nulle part et d’on ne sait où. C’est absurde, et j’en ris – ça me faire rire –, c’est ma voix, que j’entends là ? Un son fatigué, éraillé, étrange dans ce silence. Tout se tait, lui non plus ne dit rien, l’océan mer n’a jamais eu de voix, aphone depuis toujours, il n’y avait aucun son et soudain je ris. Tout doucement, ce n’est pas un éclat. C’est que je ne comprends pas, mais qu’est-ce qu’il fait ? Et puis qui es-tu ? Il me regarde, sans rien dire, on se regarde, en chien de faïence. Ça n’a de sens pour personne. Il répond en écho à mon rire, lui aussi il rit, comme un singe qui imite. Parce que j’ai décrété que c’était un moment drôle, il a ri ; parce que le prince rit, rions. Sa voix est étrange, c’est un embryon. Je ne connais pas cet homme, mais cet homme n’a jamais crié, et j’en suis certain.