Lorsqu'on me demande de me présenter, je mentionne souvent deux grands évènement qui ont marqué ma vie. D'ailleurs, je ne vous parlerai que de ces aspects de ma vie, parce que, vous devez l'avouer, les détails du genre à trois ans je suis tombée en jouant sur la place et je me suis fait un bobo, c'est ennuyant. À moins que le bobo en question inclut une jambe arrachée ou un crâne fracassé.

Premièrement, il y a ma tendre enfance, l'époque où je vivais ma vie de petite sirène et où tout allait pour le mieux. Je suis la fille d'un merveilleux couple de sirènes qui, malheureusement, sont décédés il y a un peu plus d'un an, mais ça, c'est une autre histoire. Mes parents étaient des conseillers du couple royal et, en théorie, je devais occuper ce poste en grandissant. Pour prendre la relève. Grâce à leurs prestigieux emplois, nous ne manquions de rien, mais je n'étais pas une enfant gâtée pour autant. J'étais une gamine très sage qui respectait toujours et les règles et qui faisait toujours ce qu'on lui demandait. Malgré tout, j'étais heureuse et je n'avais pas encore conscience que le monde était si grand et si merveilleux. Je ne ressentais pas encore ce besoin que j'ai aujourd'hui d'explorer les terres et les océans.

Ensuite, il y a mon adolescence et, plus précisément, le décès de mes parents. Ce jour-là, j'étais sur la plage entrain d'observer les hommes, chose que je faisais souvent avec mes amies. J'étais postée sur un rocher lorsque ma quiétude fut troublée par l'arrivée d'un messager. Celui-ci semblait assez nerveux, ce qui ne m'inspira pas vraiment confiance, mais qui étais-je pour protester lorsqu'il me dit de le suivre? Comme d'habitude, j'avais fait ce qu'on m'avait demandé sans trop poser de questions et, en arrivant au palais, on m'avait annoncé la mauvaise nouvelle. Mes parents étaient décédés. Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas hurlé mon désespoir. Je suis simplement restée sur place, un peu troublée. Je ne cessais de me répéter que je devais rester forte, que je ne devais pas craquer.

Finalement, le lendemain matin, j'étais encore là, au milieu de la salle, complètement immobile. C'est seulement lorsque le soleil se leva, apportant lumière et chaleur, que je bougeai enfin. Je me suis mise en colère et j'ai tout envoyé valsé sur mon passage.

Après la mort de mes parents, je suis allée vivre chez Pandore. Elle était beaucoup moins autoritaire alors j'ai commencé à développer mon désir de tout connaître, de tout voir. J'ai aussi commencé à ressentir le manque de liberté que j'aurais été supposée éprouver durant toute mon enfance. J'ai donc passé la dernière année de ma vie à rattraper le retard que j'avais amassé au fil des ans.