Hello Stranger.

je te mets la misère, tranquillement.

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Des fois, je décide que je sauve le monde.
Des fois, je pense que je peux infiltrer les adultes.

Moi, une tête brûlé ? Haha, vous voulez rire…
Non, j'ai juste assez de culot pour me foutre dans la mouise jusqu'au cou. Tout ça pour quoi d'ailleurs ? Pour sauver les enfants ? Sauver mon pays qui s'effondre ? Si personne le fait, qui le fera ?

Alors ça m'arrive, de me prendre pour un héros. D'aller mener mes enquêtes et aller tenter de casser les dents à deux trois fripouilles. Tenter, je dis bien… Je peux coller un taquet quand j'ai une forme adulte, mais à quinze centimètre de haut, la moindre baffe devient fatal. Sort de merde. C'était tout le crédit qu'on avait en étant fée ? Fragile un coup sur deux ? Je t'en fouterais.

Globalement, depuis le couronnement d'Eriel, il fait un temps de merde. Le pire que j'ai vu et je peux vous assurer que des années, j'en ai vu passer. Il a toujours fais beaux à Neverland. Au moins, quasiment pendant deux siècles. A tel point que j'ai du mal à dire quelle heure il est… Le soleil se couche toujours à l'Ouest, mais… On ne le voit presque plus, les nuages sont trop bas, trop sombre. Tout est froid, tout est presque mort. Et c'est la faute aux adultes. On tombe malade, on perds notre force. Même moi, je brille moins. Tout va mal et ce mal, c'est eux qui l'amène. Et si on crève, ils auront la mort des peuples sur la conscience.
J'ai plus vraiment fois en l'humanité, encore moins aux arrivistes et dès que j'entends qu'un nouvel arrivage d'opportuniste met ses miches sur notre île, ça me file des crises d'urticaires.

Alors je vais mettre mon nez dans des affaires qui devrait pas me regarder. Si personne essaye de piger comment dégager les conquistadors en devenir, moi, je le ferais. Détective improvisé aux méthodes en cartons, c'est mon nouveau de job, quand je garde pas des pisseuses.
Je choisis un peu mes cibles aux hasards. Je connais rien d'elle, j'y vais aux feelings… Comme j'ai fais avec la blonde, là bas. Mais si, celle là, assise sur le ponton ! Quelle idée, on se pèle en plus !

En fait, cette fille, je l'ai jamais sentis.
Allez savoir si c'est la couleur queue de vache de sa tignasse blonde, son sourire éclatant ou son côté garçon manqué d'un autre genre, mais y'a un truc qui me dérange. En plus, elle sent bizarre. Ou alors, c'est comme ça qu'ils sentent tous dans son monde… Non, elle sent… Le chaud… C'est pas une odeur rassurante.
Je le sais parce que j'ai sa nuque à cinq centimètre de mon visage.

Elle pique le nez, putain ! Je me recule, battant des ailes faiblement pour éviter de la parsemer de poussière. Non, décidément… Elle a une odeur trop bizarre… Ca ressemble à rien, ni à personne. Arh, je la supporte pas… Je… Merde !
- ATCHAA !

Eternument de merde ! Il me projette sur le côté, et j'ai réussis à exploser de poussière sur ses épaules.

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Hello Stranger.

je te mets la misère, tranquillement.

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Bordel. Mes tympans vont éclater si elle arrête pas maintenant. Et s'il le font pas, c'est un miracle. Ne pas saigner, ce serait déjà une bénédiction. Un chant de baleine, ça me tuerait, un coup de clairon, ça me vrille la tête au point de me donner envie de vomir, alors les cris stridents des humaines, ça me sonne ! Je me crispe en plaquant mes mains miniatures sur mes oreilles, me retenant de ne pas hurler en retour… Un cri qui dirait " mais ferme là, je vais crever ! " Tu vois le genre, un peu ?
Dans ma tête, je me dis " File, mecton, ou elle aura ta peau. " Sauf qu'elle m'a eu. Eh, gamine, je suis pas une peluche, ni un papillon ! Encore moins un hochet, vu la façon dont tu t'agites en me tenant à bout de bras. Ah, je hais la vie !
J'ai horreur qu'on m'attrape comme ça sous prétexte que je suis aussi grand qu'un moineau et que je tiens dans une main. Malgré tout, j'essaye de m'extirper de ma prison… Elle a la main chaude, mais j'aime pas ça.
Tire un coup à gauche, Lu'… Non plus à droite… Bon, je laisse tomber, elle a une sacrée poigne, la blonde. T'as été élevé chez les pirates ou quoi ? Je fronce les sourcils en lui donnant une bonne droite dans la main. Chez moi, j'aurais pu envoyé une fée au tapis, à son échelle… C'est risible.

- Tu vas me lâcher !? OH ! Arrête de hurler !

Laisse tomber Luciole, ta voix porte pas assez et le vent souffle trop. Merci, Neverland, de te liguer contre moi à ton tour. Je t'en suis reconnaissant. Connasse.

Y'a des moments où je suis content d'être solitaire. Les situations à la con, j'aime mieux les vivre seuls. Que personne ne voit que je me fais capturer une fois sur deux.
J'ai à peine le temps de calculer ce qu'elle fabrique que je me retrouve dominer par des arbres. La jungle ? Dis donc, tu cours vite pour une humaine.
Enfin elle me lâche ! Ahhh, je peux respirer enfin ! Et puis, elle m'a froissé les ailes avec ses sales pâtes ! Je râle un peu et elle m'entends pas, mais je m'en fous. Je les lisse du plat de la main, histoire de pas voler de façon bancale et… Elle se met à chouriner ? Oh… J'te fais peur ?

- Le petit Jesus ? C'qui ça ?
Je la fixe, incrédule, jusqu'à arborer un regard fier. Eh, je fais vraiment peur à quelqu'un. La classe ou pas ? Les poings sur les hanches, je me pose sur la mousse en la regardant entre deux boucles sur mon front.
- Tu sais battre des pirates… ? Pourquoi tu ferais ça ?
Déjà, ils l'ont ramener et c'est moche de trahir la main qui te nourrit ! Je prends une branche par terre, assez lourde pour mes petits bras, mais elle fera la faire. Avec, je tapote sa jambe en fronçant les sourcils.

- Pourquoi t'envahit notre île ? Réponds et je prends la même taille que toi !

Quoi que… Pour une fois que je faisais pleurer un humain. Aïe, c'est quoi que me fait mal ? La culpabilité ? Va voir ailleurs, si j'y suis !

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Hello Stranger.

je te mets la misère, tranquillement.

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Cette fille, elle est encore plus bizarre que je pensais. Dans le genre… Allumé. Caché dans un petit trou de souris, à grelotter et à morve sur ses bras. Tout ça parce que je faisais peur. Moi, faire peur ? La bonne blague. Non, sérieusement. Ma tête de lanterne ça faisait pleurer ? J’avais jamais vu un truc aussi absurde de ma vie. Pour l’instant, si je résume bien… Elle me décrit le petit Jesus. Il a l’air chic, ce type. Un sauveur, mort sur un bâton. C’était ça, le prix de l’humanité ? C’était pas gaie. S’il fallait un nouveau petit Jesus, je le serais pas.

Première mission, en savoir plus sur ses intentions et pour l’instant, mon investigation portait ses fruits. Elle ne veut pas qu’on touche aux enfants perdus. Brave fille, on a besoin de gens comme toi. Y’en a trop peu. Des gens malsains et des gens malades qui arrivent pas cargaison d’un autre monde, Neverland en a trop reçue. Peut-être qu’elle pourrait me servir… Plus tard. Tu vois, contre les pirates… Et après, on l’a renverrait dans son monde.
Mon petit bâton en main, je perds pas la face. Pour une fois que je domine, je compte bien en profiter. Je suis prêt à lui poser d’autre question, à pousser ma petite enquête plus loin… Sauf qu’elle hurle. Encore.
C’est une manie de fille. Ou d’humaine, peut-être. Quoi que, les filles ça hurlent tout le temps. Et pour rien. Quand on tire leur cheveux, quand on dit qu’elles ont grossit et pire quand on veut pas leur tenir la main. Les filles, ça me saoule, c’est tout. Avec ma petite voix, j’essaye de la raisonner du mieux que je peux « Eh, oh, calme toi ! C’est juste un bâton ! Je vais pas te taper avec, t’as vu ma taille !? » Quoi que, l’idée me déplairait pas.

Elle bondit comme une grenouille d’un coup. Haut et vite ! J’ai à peine le temps de me reculer, elle me frôle avec son pieds cette dingue. Putain, j’en ai marre de manquer de me faire écraser par tout les pachydermes du coin ! Je balance ma branche sur le côté en voletant plus haut. Si vous saviez comme c’est dur de survivre, quand on a la taille d’un insecte.
Dans ma tête, je me fais le scénario. Elle va cavaler loin, s’enfuir et son existence sera plus qu’un lointain souvenir. J’aurais plus qu’à rentrer, me caler sous une couverture et regarder le ciel gris. Ou noir, surtout. C’était supposé être bref. Rapide. Mais j’ai juste droit à un bruit de marécage assez risible.

La blonde vient de s’étaler dans une flaque de boue. Face contre terre. Sérieusement ? Je la regarde, sans bronché, les bras balant. Elle bouge pas là. Je compte dans ma tête. Un… Deux… Ca fait longtemps qu’elle a pas remué. En même temps, je pourrais la laisser là. Un adulte en plus ou en moins… Sauf que je suis pas un meurtrier. Je suis prêt à tout pour chasser les adultes, sauf à tuer. Ou a laisser mourir.
Ok. C’est pour la salue de mon âme que je vais faire ça.

Ni une, ni deux, je prends une taille humaine. Plus d’aile, plus de lanterne, je suis comme un vulgaire humain, annihilé de toute fantaisie. Je me dégouterais presque. Je fous mes pieds dans la boue. Ca fait splotch. Génial. Merci la puante. Je la tire par les épaules - et un peu par les cheveux - mais ça glisse ! Putain ! J’ai juste le temps de la tirer que je glisse à mon tour dans la boue, à plat dos. Elle me roule dessus, pleine de boue qui colle. Je l’ai presque sur la tête, les cheveux englués dans le sol … Et je sens encore son odeur de chaud. Tellement glauque, tellement morbide… Awh… Elle pique tellement le nez.
« ATCHAAAA ! » Désolé, gamine, je t’ai encore éternué dessus.
Le regard mauvais, je la dévisage, grimaçant, les mains crispés sur ses épaules pour la tenir loin de moi. «  T’es con ou tu fais exprès ? »

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