Sujet: we might fall (espérance) Sam 19 Avr - 15:15
lily&espérance ₰ we might fall.
On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu’il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d’entre nous, les déterminés s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. ▲ Meredith Grey
Aujourd'hui il fait beau et chaud, il n'y a pas l'ombre d'un nuage dans le vaste ciel de Neverland. Aujourd'hui le temps est magnifique et Lily a décidé d'en profiter. Ça fait peut-être plus d'une semaine qu'elle n'a pas quitté le camp indien juste pour regarder le paysage. Elle enchaîne missions, entraînements et rencontres stratégiques avec Peter, ce qui ne lui laisse pas beaucoup de répit pour profiter de toutes les merveilles que l'île a à offrir. Avant tout était plus simple. Elle s'absentait du village tout le temps, et même la nuit, pour aller flâner partout avec insouciance. Rajoutons qu'elle n'était jamais seule...jamais. Mais aujourd'hui tout est différent. Elle a l'impression que désormais elle court après la vie et que dès qu'elle s'approche pour la saisir, elle s'envole et améliore sa cadence pour continuer de lui échapper. Elle ne veut pas être rattrapée. Alors l'indienne se contente de rester là, passive. Elle regarde tout ce qui l'entoure se désagréger. Il y a bien cette petite part d'elle qui l'encourage à continuer de prier pour que tout ça s’arrange, mais ça fait bien longtemps que les totems et les dieux ne suffisent plus à la princesse pour croire en un rétablissement de la situation. Ses rêves ont commencé à s'effriter, et les cordes de l'enfance qui les retiennent sont fébriles, elles sont de moins en moins résistantes au fur et à mesure que le temps accompli son œuvre destructrice et cruelle sur Lily comme elle fait sur tous les autres. Ses rêves ne sont plus aussi flamboyants qu'avant, plus aussi magiques et c'est bien ce qui lui fait peur. Ils lui répètent tous qu'elle a grandi et que ce n'est pas terminé. Ils ont cet écho du lointain encré en eux et elle ne veut plus les entendre. Elle ne veut pas les croire. Ils la mettent face à une réalité très désagréable alors qu'elle se dit toujours qu'elle y réfléchira plus-tard. Elle n'est pas encore prête à y être confrontée. Sa part d'enfance lui murmure qu'il y a encore une place dans son cœur pour les jeux et pour les rires. Alors qui doit-elle écouter ? Doit-elle se faire confiance ou peut-elle déléguer cette responsabilité de penser aux autres, qui le feront pour elle ? Lily réfléchit, assise sur une roche au bord de la rivière. C'est l'un de ses endroits préférés de l'île, ce point précis ou la rivière rétrécit, ou l'eau est bien plus claire que partout ailleurs. Elle y vient dès qu'elle en a l'occasion ou dès qu'elle a besoin de faire le point sur sa vie, et ce depuis toute petite. Mais encore une fois avant elle venait souvent accompagnée...Est-ce que devenir adulte c'est devoir affronter les épreuves en étant souvent seul ? Elle secoue la tête, de plus en plus perdue. Elle a l'impression que ses réflexions sont comme le cours de l'eau: aussi rapides qu'inarrêtables. Elle retire ses bottes de cuir épaisses et les dépose sur l'herbe pour ensuite plonger ses pieds dans l'eau. Elle dénoue sa longue tresse et réajuste ses cheveux. Elle joue pensivement avec ses doigts. Un soupir de plus lui échappe. Finalement le silence la rend un peu mélancolique, un peu triste. Peut-être parce qu'en ce moment elle en fait trop souvent les frais. On dit qu'il aide à réfléchir mais il a bien plus tendance à plonger Lily dans l'angoisse. Elle nage en pleine anxiété à l'idée qu'un jour il s'installe définitivement. Elle ne pourrait pas supporter. Alors elle remue ses pieds dans l'eau translucide, elle se met à penser à tout ce qui lui est arrivé ces derniers jours. Sa vie n'a jamais été aussi mouvementée que ces derniers jours...et pleine de bouleversements majeurs quand on y réfléchit bien. Rien n'est plus anodin aujourd'hui. Les choses arrivent rarement par hasard et quand elles le font elles amènent avec elles de plus importants traumatismes. Oui, le temps est au monde qui tangue.
clever love.
HJ: C'est un peu court, mille fois désolée. Ça ira mieux après
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Sujet: Re: we might fall (espérance) Mar 22 Avr - 18:20
❝La réalité est trop cruelle , trop violente .Je n'ai même pas le droit de rêver. Quand je pense à l'avenir les larmes coulent à nouveau. On dit que les yeux d'une personne sont le reflet de l'âme, alors pourquoi ne vois-tu pas mon âme torturée ? ❞
feat. Tiger Lily
Courir. A quoi sert de courir exactement ? A échapper à quelque chose mais quoi ? Une frayeur ? Un danger ? La réalité ? Finalement courir sert à fuir tellement de choses qui au final nous rattraperons toujours mais, envahis par l'espoir nous pensons pouvoir fuir, échapper à ce qui nous fait le plus peur en pensant que si nous fuyons assez loin et assez longtemps il n'y aurait plus de dangers. Quelle douce illusion. Courir ne faisait qu'un peu plus de nous éloigner de l'obstacle imposé dans la vie, l'obstacle qu'on devrait se forcer à surmonter mais, la peur est toujours dominante. Et a cette instante Espérance avait peur, très peur, elle courait aussi vite et loin qu'elle le pouvait, elle avait attrapé au moins trois point de côté et ses poumons lui brûlait en la menaçant de rendre grâce. Sa psychose lui jouant encore des tours elle voyait des choses qui n'existaient pas, du personnel de l'Asile qui cherchait à l'attraper, qui lui parlait lui rappelant ses sombres souvenirs qu'elle tentait désespérément d'enstérer au fond d'elle-même. La jeune femme zigzaguait entre les arbres, éviter les buissons et les personnes qui tentaient de l'attraper, elle ne faisait même pas attention aux branches qu'elle se prenait en courant, c'était tellement insignifiant par rapport à sa douleur psychologique.
Mais au final elle courait vers quoi ? La liberté ? La sécurité ? Après un but qu'on s'efforce à obtenir ? Nous courrons après tellement de choses que toutes les énumérés est impossible et Espérance courrait pour échapper et rattraper tant de choses à la fois. Elle ne faisait pas vraiment vers où elle courait, en faîe elle regardait à peine devant elle et ce fût son erreur, elle sentit brûtalement une branche entré si dûrement en colision avec sa tête qu'elle tomba en arrière lourdemment. Restant quelques instants au sol à cause de la douleur, elle se tenait le front qui par n'importe quel miracle ne saignait pas mais, était si douloureux qu'elle était sûre qu'il commençait déjà à changer de couleur et à enfler. Finalement la jeune femme se releva en tanguant légèrement à cause du coup elle se rattrapa à un arbre puis tendant l'oreille, elle entendit de l'eau coulé ainsi elle se dirigea vers la rivière, cherchant à se déshydrater et à mettre un peu d'eau sur son front. La première chose qu'elle vit ce sont des bottes en cuir puis la deuxième chose qu'elle vit c'est l'Indienne trônant au bord de la rivière et son premier réflexe fût de reculer. Que devait-elle faire ? Y aller alors, qu'elle sentait déjà sa rancœur montait lentement ou bien fuir discrètement et retourner dans la fôret alors qu'il y avait les infirmiers ? Elle ne réfléchit pas longtemps lorsqu'elle entendu soudainement son prénom et une branche qui craqua. Elle se précipita d'un air naturel et plutôt discrètement vers la rivière ou plus précisément l'Indienne, n'attend pas plus longtemps elle plongea ses pieds chaussés dans la rivière et se baissa pour prendre de l'eau entre ses mains et le passer sur son front avant de s'exclamait.
« - Qu'est-ce que tu fous là toi ? Questionna-t-elle intriguer, Non en faîte oublie. J'm'en fous. Casse-toi d'ici. Ordonna-t-elle agacé en se relevant. »
Oh Lily, elle se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Espérance veux rabattre sa colère sur quelqu'un d'autre, faire souffrir autant qu'elle souffre et en plus si c'est quelqu'un comme elle c'est encore mieux. Espérance était jalouse, maladivement, de l'Indienne, Lily respirait l'enfance, la joie, le bonheur, les rêves, l'amour et tant d'autres choses qui répugnait la jeune femme. Elle avait tellement envie de briser Lily comme on l'avait briser elle-même, elle voulait la voir souffrir et même si ça la faisait souffrir elle-même elle avait besoin de ça. Elle avait besoin de détruire la personne qui représentait son enfance désastreuse, besoin de se convaincre qu'être comme Lily n'était pas une bonne chose, rêver n'était pas une bonne chose.
« - Retourne dans ton putain de camps avant que j'm'énerve vraiment. Oh puis c'est quoi ses botte sérieux ? Tu ne connais pas l'élégance ? Oui bon après venant d'une sauvage c'est compréhensible. S'exclama-t-elle avec un petit sourire méprisant. »
C'était faux jamais Espérance n'oserait lever la main sur Lily, non pas parce qu'elle avait peur de se mettre tous les indiens sur le dos mais, bien parce que frapper l'Indienne était comme se frapper le souvenir d'elle-même puis elle n'oubliait pas que l'héritière était une guerrière redoutable, il était fort probable qu'elle se prendrait une raclée. Puis la seule façon qu'elle avait trouvée pour blessé Lily était les piques, les remarques et les paroles méchantes qui blessée un minimum la jeune fille mais, en disant ses paroles elle avait presque l'impression qu'une lame brûlante lui transperçait le cœur. Son cœur qui lui hurlait d'arrêté d'être cette connasse sans cœur que la vie avait crée, arrêté de vouloir détruire le bonheur des autres parce qu'elle-même n'arrivait pas à l'atteindre et lui hurlé qu'elle est désolée, désolée d'être celle qu'elle était, désolée de se servir d'elle comme punching-ball puis la suppliait de lui faire retrouver son enfance, lui apprendre à rêver à nouveau, faire confiance en la magie enfantine aveuglement.
« - Encore en train de rêver hein ? Elle éclata d'un rire sans joie, tu es tellement pathétique princesse, j'aurais presque de la peine pour toi. Déclara-t-elle avec une petite moue triste »
Au fond c'était plus pour elle-même qu'elle avait de la peine mais, en même temps elle se dégoûtait, pourquoi sa bouche ne transmettait pas ses paroles ? Pourquoi crachait-elle seulement son venin ? L'attaque est la meilleure des défenses. Elle connaissait assez Lily pour savoir qu'à peine celle-ci l'aurait aperçu les insultes aurait déjà fusait. Alors, autant qu'elle la blesse en première, qu'elle se prépare mentalement à recevoir des piques et qu'elle fasse semblant de rien. C'était leur relation et c'était de la faute d'Espérance, une faute qu'elle assumait avec fierté d' , qui la détruisait, une faute qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de commettre à chaque fois.
« - Et arrête de me regarder comme ça ok ? Parce que sinon je te crève les yeux ! La menaça-t-elle en la pointant du doigt, Avec ton petit air outré là. J'suis pas la première qui te remettra les idées en place ! Ce monde est rempli d'adulte qui ne se gêneront pas pour briser la moindre lueur de tes petits rêves insignifiants avec plaisir. Et tu sais quoi ? J'évincerais tous les autres pour être celle qui te les briserait un par un lentement. ? Et tu sais pourquoi ? Continua-t-elle avant de se couper soudainement. »
Peut-être était-elle en train de divaguer mais, elle avait l'impression de sentir ce regard qu'elle avait déjà tant de fois senties sur elle-même, de petit regard mélangé entre la pitié, la haine et peut-être le dégoût ? Elle ne savait pas pourquoi elle s'emportait autant envers l'Indienne mais, elle avait tout son corps qui tremblait et elle était sûrement en train de perdre la tête. Sa psychose lui jouait encore des tours elle entendait des murmures, des paroles qu'on lui adressait, qu'il la hantait, elle se retourna avant de chercher du regard les infirmiers que sa psychose lui imposait craignant qu'ils s'étaient rapprochés d'elle. Puis son regard retomba sur l'Indienne et ce fut comme si une goutte de trop tomber dans un vase invisible qui se trouvait dans sa tête.
« - Je te hais. Je hais chaque parcelle de toi, je hais tes manières et ton attitude. Je hais que tu sois si important pour des gens qui n'en valent pas la peine, je hais le fait que tu sois une « si bonne » guerrière, je hais ta façon de rêver, je hais même ta façon de respirer. Et je hais encore plus ta façon de rester aussi buté ! Quand vas-tu ouvrir les yeux ? OUVRE LES YEUX MAINTENANT ! Cria-t-elle se déchainant involontairement sur l'Indienne, elle fronçait tellement les sourcils qu'elle commençait à avoir mal aux yeux, ouvre tes putains de yeux et réalise enfin que ton monde en train de brûler, il brûle avec les brides de ton enfance et tu ne peux rien y faire, comprends-le. Continua-t-elle presque doucement en passant une main tremblante dans ses cheveux bruns d'un geste tremblotant. »
Pendant tout son monologue elle s'était rapprochait d'un pas rageur jusqu'à être à quelques centimètres de la brune, elle s'acharnait sur l'enfant comme si c'était elle-même en face d'elle, comme si hurlait ses paroles à Lily la maintenant dans la réalité et repousser sa psychose, Lily était la seule chose qui la retenait de plonger dans une psychose totale et dieu sait à quel point les réactions d'Espérance était violente dans ses moments-là. La traqueuse ne lâchait plus du regard l'enfant se demandant encore et encore pourquoi ne pouvait-elle pas être à ça place de l'Indienne ?
Sujet: Re: we might fall (espérance) Dim 27 Avr - 2:41
lily&espérance ₰ we might fall.
Pourquoi est-ce qu'elle se sent toujours perdue en ce moment ? Pourquoi elle ne demande qu'à fuir, qu'à s'évader vers des rêves qui lui permettront d'échapper à cette réalité trop cruelle ? C'est le monde qui ne tourne plus rond. A force Lily a bien peur que les choses ne puissent plus jamais rentrer dans l'ordre. Elle a peur...L'admettre porte un coup violent à son honneur mais elle ne peut décemment pas nier la chose plus longtemps. Cet avenir incertain la glace d'effroi quand elle voit la tendance que suivent les événements récents. Elle sait bien qu'ils sont à deux pas de la guerre, qu'elle pourrait éclater en quelques secondes et que certains affrontements seraient d'une violence inouïe. Elle est une guerrière, certes, mais elle se demande sans cesse si elle serait capable de tuer des gens pour défendre son île, sa terre natale adorée. Terre dont elle a pourtant voulu s'enfuir tant de fois...Les choses changent, et à une vitesse folle que même les princesses indiennes surentraînées ne peuvent pas contrôler. Sa conscience, jusque là immaculée, supporterait-elle un tel revirement de situation ? Le seul fait d'y penser, de réfléchir aux éventuels remords qui suivraient de telles actions suffit à l'angoisser encore plus. Elle en est là de ses réflexions quand quelqu'un surgit des bois et s'approche de la rivière le plus naturellement du monde pour se passer de l'eau sur le visage. La princesse sursaute, se dresse de nouveau sur ses jambes et porte instinctivement sa main à la lanière de cuir qui entoure sa cuisse et qui recèle sa dague fétiche. Elle fait trois pas en arrière, son cœur bondissant encore de surprise dans sa poitrine, et reconnaît Espérance. Génial, il ne manquait plus que ça pour que cette journée soit un ratage complet, le bonheur à son paroxysme ! Un rictus contrarié passe sur le visage de l'indienne.
« Le truc tu vois, c'est que j'étais là avant...J'ai pas vraiment l'intention de bouger, dommage. Mais dis moi plutôt, tu devrais pas être enfermée quelque-part dans un endroit avec des fous à l'heure qu'il est toi ? Ils laissent les dérangés se déplacer en liberté ici maintenant...Comment ça s'appelle déjà, on me l'a dit y a pas longtemps...Ah oui c'est ça ! Un asile. C'est là-bas qu'est ta place, non ? »
Elle est corrosive. Amère. Faut dire qu'aujourd'hui n'est pas le bon jour, ce n'est pas le bon moment, pas la bonne semaine ni peut-être même la bonne année. Si elles doivent en venir aux mains et bien tant pis. Lily ne compte pas se laisser marcher sur les pieds, pas aujourd'hui, pas cette fois. Elle ne veut pas que cette briseuse de rêves tentent une fois de plus d'empoisonner son esprit de paroles cruelles qui anéantissent les beaux espoirs. C'est ce qu'elle fait à chaque fois qu'elles se croisent, à croire qu'elle est née pour ça. Espérance déploie tant d'énergie pour la briser pièce par pièce, et même si Lily aimerait lui dire de ne pas gaspiller sa salive pour rien la vérité c'est que ses paroles la touchent et qu'elles lui font le mal escompté. La princesse ne ressort jamais totalement indemne, mentalement, lorsqu'elle vient à parler avec cette femme qu'elle déteste de tout son être. Elle n'est rien de plus qu'une sorcière à ses yeux, il n'y a que les esprits mauvais pour être aussi méchants qu'ils sont vicieux. Elle voudrait tellement lui prouver que les rêves sont capables de venir à bout de la noirceur de son cœur...mais c'est peine perdue, n'est-ce pas ?
« Tes paroles sont du poison Espérance. Ceci dit je devrais avoir l'habitude maintenant. Oh et puis, m'attaquer sur mes bottes ? N'est-ce pas un peu petit même pour toi ? Indigne de toi je dirais même, et de tes belles phrases acerbes ? Crois-moi, je n'ai pas besoin que mes bottes soient jolies pour te trancher la gorge si l'envie m'en prend. »
Pourtant Lily sait bien qu'elle n'ira pas jusque là. Peut-être parce qu'il y a quelque-chose chez Espérance qui parvient à l'attendrir ? Un minuscule morceau d'humanité logé au fond de ses prunelles. Ce morceau pourrait-il un jour se diffuser à l'intégralité d'elle si elle se met à faire les bons choix, ou est-ce trop tard, définitivement ? En attendant la princesse indienne garde ses distances. Pourtant, si seulement elle pouvait lui tendre la main, si elles pouvaient discuter calmement, si...Non. Avec des « si » on referait le monde et ni l'une ni l'autre ne sont patientes. Et puis peut-être qu'après tout l'espoir est mort en ce qui concerne Espérance, le reste de ses yeux est si sombre. Lily peut y apercevoir la cruauté, la mort et...la folie ?
« Tu l'entends ? Le vent...T'es tellement vide et sans âme ma pauvre qu'à l'intérieur de toi ça fait écho. Je préfère mes rêves à ça très chère, et peu m'importe la difficulté que ça représente lorsque l'un d'entre eux se brise. »
Pour l'instant l'indienne s'en sort grâce à quelques jolies phrases, à quelques pirouettes verbales qu'elle dose savamment. Elle ne pense pas qu'elles en viendront aux mains de toute manière mais autant ne pas le cacher, Espérance lui fait peur lorsqu'elle est menaçante comme aujourd'hui. Alors certes elle est une princesse guerrière très entraînée, mais cela la sauverait-il vraiment face à la haine et la folie ? Pourrait-elle résister à Espérance avec la même facilité qu'elle est capable de résister aux autres ?
« Euh, et je te regarde comment ? T'es psycho ou parano', j'arrive pas bien à deviner. Folle tout court, je suis sûre que ça résume tout. Et pour toute cette histoire de rêves brisés ne doute pas que je t'aurais bien suivi avec joie mais je n'ai pas de temps à perdre à rester là et à me faire martyriser par une fille qui a tellement perdu tout envie de vivre qu'elle en est réduite à essayer de briser le plus de rêves possibles. C'est comme si tu te nourrissais de la douleur des autres Espérance mais en réalité t'es rien de plus qu'une gamine qu'on a brisée elle aussi, n'est-ce pas ? Tu sais quoi ? T'es pitoyable. Oui t'as bien entendu, j'ai pitié de toi. »
Et même si Espérance s'est rapprochée, même si elles sont à seulement quelques centimètres l'une de l'autre Lily ne compte pas céder. Elle ne veut pas ployer, plier le genoux devant cette femme abjecte qui toujours lui fait les pires crasses. Elle est bien déterminée à la blesser à son tour, encore que, elle n'est pas sûre que ce genre de piques puissent l'atteindre. Peut-être que quand on devient aussi cruelle qu'elle l'est on n'est plus vraiment humaine ? Alors l'indienne sans la lâcher des yeux détache la lanière en cuir de sa cuisse, ôte la dague du fourreau et la plaque contre Espérance. Non pas pour l'agresser, non, plutôt pour l'inviter à la prendre.
« Alors vas-y, soulage le monde, soulage toi. Ça ne devrait pas te faire mal longtemps. Oh non mince, j'oubliais. Il faudrait que tu aies du courage pour oser faire une telle chose ! »
Et elle reste là, sans la lâcher du regard. Tout n'est que provocations. Tout n'est que haine et violence.