Sometimes miracles comes in pair
Peter et Elizabeth n'avaient jamais eu la vie facile. Depuis leur mariage, ils avaient tous les deux dû travailler très dur. Alors que la jeune femme chantait chaque soir dans un restaurant, accompagné d'une bande de musiciens, sa douce voix en étonnant plus d'un. Son époux, quant à lui, travaillait comme barman dans ce même établissement, ce qu'il leur permettait de se voir le plus souvent possible. Il n'était pas aisé de subvenir à tous leurs besoins, surtout depuis qu'ils avaient décidé d'acheter cette petite maison au coin de la rue, mais leur bonheur suffisait amplement à égailler chacune de leurs journées.
Leur joie fût cependant chamboulée par un évènement inattendu, Elizabeth se retrouva enceinte et même si ce bébé était au programme, il n'était pas prévu qu'il arrive si tôt. La jeune femme travailla tant qu'elle pu, ne se plaignant que très peu, malgré les douleurs ressenties. Au bout du septième mois, elle dû cesser tout activité pour ne pas mettre en danger la santé du bébé, son ventre était énorme qu'il lui était difficile de marcher et le moindre effort lui procurait un élancement affreux. Forcée de rester allongée, elle se douta bien vite que quelque chose était anormal. Aussi anxieux qu'elle, Peter fit venir un énième médecin qui lui donna très vite son diagnostic.
" Je pense qu'elle attend des jumeaux, ça expliquerait tous les symptômes."Alors qu'ils avaient à peine de quoi se nourrir, les Darnell devaient rapidement trouver une solution pour alimenter deux bouches supplémentaires. La peur pouvait se lire sur le visage du couple, mais Peter prit son courage à deux mains et demanda une promotion à son patron, il savait qu'il avait tout à perdre ou tout à gagner en faisant cette requête. Heureusement pour lui, monsieur John accepta comprenant la gravité de la situation. Et puis les Darnell lui avaient été fidèles de nombreuses années, ne rechignant jamais à faire d'heures supplémentaires ou à l'aider lorsqu'il en avait besoin, il considéra donc avoir payé sa dette.
L'accouchement d'Elizabeth fût très douloureux et les cris qu'elle poussa retentirent dans tout le couloir. Peter n'avait jamais parut aussi inquiet, même s'il faisait de son mieux pour garder le sourire. Après plusieurs heures, une sage-femme vint le prévenir qu'il pouvait enfin tenir ses enfants dans ses bras. Deux filles aux cheveux châtains et aux visages doux. Il les prit l'une après l'autre, il tremblait devant les fragilité de ces deux êtres, mais un sourire enfantin était collé à son minois.
Les années passèrent et contre toute attente, les problèmes d'argent furent bien vite réglés. Certes, la famille ne roulait pas sur l'or, mais ils ne possédaient aucune dette et cela leur suffisait amplement. Annabeth et Carrie grandissaient vite et à déjà onze ans, les deux jeunes filles montraient plusieurs dons artistique. La première aimait le dessin et la couture, et la seconde était passionnée par la peinture et la danse. Fiers de ce qu'était devenue sa famille, Peter se promettait d'en prendre soin le mieux possible. Il était seul à travailler désormais, car sa femme souffrait énormément du dos et il y avait déjà beaucoup à faire à la maison, tous les matins, il déposait un baisé sur le front des trois femmes qui peuplaient sa vie, alors qu'elles attendaient impatiemment son retour.
"Je nous imaginais souvent, ma sœur et moi, sillonnant le monde, parcourant des pays sauvages, voguant sur les mers telles des pirates. Carrie adorait quand je lui contait des histoires, des récits où nous étions les héroïnes et où nous n'étions pas forcée d'êtres de jolies filles bien élevées préparées à épouser de riches commerçants. C'étaient les moments les plus joyeux de ma vie et j'espère qu'elle était heureuse en ces instants là, parce que moi je l'étais." Annabeth Darnell.
Un soir, alors que l'air semblait rempli d'électricité et que n'importe qui aurait pu prévoir l'orage, Elizabeth autorisa ses filles à aller jouer au parc, les prévenant que le dîner serrait servi à l'heure habituelle. Les deux gamines partirent en sautillant et lorsque la tempête arriva, elles étaient tranquillement en train de jouer sur le faux bateau de pirates en bois. Annabeth tenait une branche d'arbre de la main droite en guise d'épée, alors que Carrie jouait une gente demoiselle. On pouvait entendre leurs rires de l'autre côté de la rue. Mais ceux-ci furent bientôt couverts par l'orage et l'énorme bourrasque qui balayait les feuilles mortes dispersées sur le sol.
Annabeth apeurée, les yeux larmoyants, pria sa sœur de rentrer, mais celle-ci s'amusait bien trop et refusait de partir.
"Je croyais que tu rêvais de vivre une aventure, en voilà une !" La brunette partit alors, elle couru aussi vite qu'elle le pu, manquant de nombreuses fois de faire une chute. Elle arriva chez elle, grelottante, suppliant sa mère d'aller chercher Carrie, mais celle-ci ne bougea pas, préférant attendre que son mari s'en charge.
I can't live without you
Elle n'arrêtait pas de pleurer, mais trouvait cependant la force de lancer des regards noirs à sa petite fille, Annabeth. Elle n'osait s'approcher de sa mère depuis la mort de sa sœur. Carrie était décédée d'une pneumonie et tout portait à croire, qu'elle aurait pu combattre cette maladie si elle n'avait pas jouer des heures et des heures dans un froid glacial. Alors Elizabeth n'avait rien trouvé de mieux que de reporter la faute sur Anna. Et le pire étant que la petite fille la comprenait tout à fait. Peter, quant à lui, était devenu froid et distant, il n'accordait plus un regard à sa femme et plus un sourire à sa fille, il vivait tel un fantôme, quittant son travail de plus en plus tard et buvant de plus en plus.
Annabeth vécue très mal cette période, persuadée d'avoir causé la mort de sa sœur, simplement en ayant eu l'idée d'aller jouer dehors. Elle se renferma, refusant de parler aux autres enfants et à ses professeurs. Elle devint vite agressive et bornée, rentrant plus tard à la maison et n'obéissant plus à ses parents, qui ne se souciaient d'ailleurs que très peu de sa présence. Elle ressentait un profond manque, un vide qu'elle ne pourrait jamais combler et qu'elle ne voudrait jamais remplir, car s'était une place réservée à sa sœur.
La brunette passait aussi de longues heures enfermée dans sa chambre, confectionnant des bijoux. Elle ne quittait d'ailleurs jamais le collier qu'elle s'était fait, un "Carrie" en lettre d'argent. Plus les années passèrent, plus les Darnell furent exaspérés par le comportement de leur fille. Elle ne se présentait à aucune des soirées mondaines où elle était invitée, revendiquant des rêves de fonder sa propre bijouterie et de réussir sans l'aide d'un homme. Puis, elle se rendit rapidement compte qu'un mari était peut-être la seule échappatoire au joug de ses parents. C'est alors qu'elle se mit à charmer à tout va. Elle adorait plaire, elle aimait qu'on la remarque et qu'on la complimente.
"Cela faisait bien longtemps que mes parents ne me regardaient plus comme leur chère et tendre enfant. J'étais certaine qu'ils avaient honte de moi à cette époque et peut-être que je partageais en quelque sorte leur pensée. Je ne savais pas ce que le futur me réservait, mais j'étais certaine de ne vouloir en aucun cas de l'avenir que la société avait tracé pour moi. Malgré mes vingt ans, je rêvais toujours d'aventures et de découvertes" Annabeth Darnell
Ce n'est que bien des années plus tard, après avoir épousé le fils d'un riche propriétaire, qu'Annabeth se rendit compte qu'elle ne voulait vraiment pas de cette vie là. Elle voulait être indépendante, fonder sa propre société ou vivre dans la rue si cela lui chantait, mais certainement pas rester enfermée à la maison, enchaînée à un homme qui s'était lié à elle seulement parce qu'il la trouvait belle.
Elle passait donc ses soirées à se promener près du port, évitant ainsi le lit conjugale. Et ce fût lors de l'un de ses soirs qu'elle apprit qu'un bateau faisait route vers Neverland. Elle ne réfléchit pas longtemps et promit un bon paquet d'argent si elle pouvait embarquer à bord du Léviathan. Sans un sou en poche, elle fût obligée de voler cette somme à son mari et le tout sans le moindre remord. Elle prit l'argent, ainsi que quelques affaires et bijoux et se mit en route pour une nouvelle vie, une seconde chance.
"Elle nous a dit au revoir et puis elle est partie, le plus triste c'est que je ne versée aucune larme, je n'ai pas senti mon cœur se resserrer et je n'ai pas plongée dans les bras de mon mari pour chercher du réconfort. Je crois que j'étais soulagée en fait. Je n'avais plus à faire semblant de me soucier d'elle. Je l'aimais certes, mais pas comme une mère doit aimer. Je n'étais surement pas faite pour ce rôle." Elizabeth Darnell
A new beginning
Elle avait saisi une opportunité pour la première fois de sa vie et elle n'avait pas encore été amené à le regretter. Âgée de maintenant vingt-sept ans, et ce pour encore un long moment, Annabeth possédait une petite boutique à Rivebois. Elle y vendait ses créations de toutes sortes, allant de vêtements à bijoux. Elle gagnait sa vie fièrement, passant le reste de son temps à visiter l'île, à boire, à séduire et à parier. Sa vie n'était pas idéale, mais elle comptait bien atteindre la perfection d'ici peu de temps, espérant ainsi oublier son douloureux passé.