Invité | Sujet: Crossed lines I shouldn't have crossed. ▬ Judas & Belâam Dim 1 Juin - 12:43 | |
| Un endroit solitaire, un homme étrange perdu dans un monde nouveau. Oh, il était là depuis quelques années déjà, que le temps passe vite… Il parait que c’est plus long là bas ; le monde qu’il avait quitté et qu’il ne regrettait pas. Il fixait l’océan et malgré le soleil pâle d’un monde en danger à cause des gens comme lui ; de ceux qui finalement n’avaient à priori rien à faire ici. Ces gens qui espéraient s’accrocher à leurs rêves pour échapper à la réalité, qu’il est vieux comme le monde ce rêve ; celui que certains appelle le déni et d’autres la lâcheté. Ce n’était que folie aux yeux de l’homme qui aime tant se compliquer la vie ; les hommes qui s’entretuent et qui prétendent s’aimer. Belâam craignait qu’avec tous les nouveaux arrivants ce monde là aussi devienne comme celui qu’il avait quitté ; il craignait que le rêve se brise et renvoie tout ce beau monde au monde réel, à Londres et chaque endroit de la terre qui était près à se déchirer. Comme si tout pouvait basculer et que finalement, la paix n’existerait plus nulle part, pas même dans les rêves. Oh, peut-être se posait-il bien trop de questions, mais comment en pourrait-il être autrement ?
Sur la falaise, assit sur l’un des rochers à l’allure bancale qui ne sentait qu’à peine le poids de l’artiste qui s’était hissé sur celui-ci, ignorant les dangers de son âme enfantine habituelle ; sa négligence d’une innocence autrefois bafouée et volée. Fixant l’horizon, se riant des vagues qui pourraient l’emporter et lui rompre les os comme de la marmelade, de cette brise qui fouettait son visage et ses cheveux noués derrière sa nuque qui semblaient réclamer leur liberté et jouir de l’air et courir au gré du vent. Son corps entier qui n’était qu’alerte à ce besoin de liberté. Un corps disloqué, les membres de son être cherchant à partir on ne savait où, plier sur lui-même puis étiré sans pitié. Pantin désarticulé dansant ; un cœur qui palpitait et parfois se serrait un peu trop fort. Il était peut-être le seul à pouvoir trouver un coté macabre dans ce qu’il faisait, un coté malsain des corps qui se déboitent. Pluie des bombes d’un ciel orageux, les éclairs de la colère frappant de millions de balles qui transperçaient les chair et lui ; au milieu de tout ça ; comme entre les mailles du filet et finalement tout aussi transpercé que les autres ; tout aussi anéantis et plus meurtriers encore. La mort d’une mère, d’un chagrin dont il fut la cause. Un père abandonné depuis le jour où il avait saisi la seule main de James, ce sourire qui lui promettait que sa vie ne faisait que commencer. Il avait suivi cet homme qui avait finalement été honnête envers lui, un pirate honnête… Ou presque…
Belâam se relevait doucement ; il ne pouvait pas rester éternellement ici. A rêvasser comme il le faisait si souvent, il était une personne qui ne savait rester au calme bien longtemps ; un peu trop dissipé et désorganisé par instants. Il fut étonné de se retourner et de la voir approcher, une blondinette qui tenait à son petit cœur. La surprise de la voir à cet endroit le fit sursauter ; un geste maladroit et l’oiseau bat de l’aile. Ses bras tentaient de faire un contre poids, mais lentement son corps balance et malgré cette torsion de son abdomen, il plongeait… La sensation est étrange, la sensation de vide… Ses yeux bleus se fermaient une fraction de seconde, il volait… Non, il chutait… Son appareil est en flamme et il allait mourir… Il ouvrait les yeux et ses doigts agrippaient la roche. En vie.
Ses pieds suspendus dans le vide cherchaient une accroche contre la pierre qui s’effritait ; alors il jetait un regard en arrière et le vide bleus qui se présentait à lui était des plus poignants ; la terre semble si loin mais au bout de ses doigts il la serre si fort qu’il en saignait. Il ne tirait pas sur ses bras, le regard captivé par le vide, violents vertiges qui lui dictait de tout lâcher. Sourd aux appels, c’est la douleur de ses doigts qui le liait à la réalité. Enfin, relevait le regard vers un autre bleu, celui du ciel puis le regard saisissant de la jeune femme bien trop penchée pour essayer d’atteindre sa main ensanglantée. « Je suis désolé… » Lâchait-il finalement, les seuls mots qui lui venaient à l’esprit. Oui, désolé d’être aussi imprudent, désolé d’être un enfant… Bel oiseau, Bel idiot…
|
|