wendy darling & peter pan

immature love says : 'i love you because i need you.' mature love says 'i need you because i love you.'

La fête battait son plein. Assis sur la souche de l’arbre, yeux clos, Peter berçait les enfants perdus de la mélodie de sa flûte qui résonnait dans les ténèbres. Le feu, allumé à ses côtés, réchauffait leurs cœurs troublés par les récents évènements. Tous s’efforçaient encore de jouer, ce qu’ils avaient toujours fait ; mais quelque chose avait changé. Quelque chose c’était brisé à jamais, détruisant ce que le garçon avait un jour crée, miracle de l’existence dans un monde gris et fade qu’était celui des êtres humains normaux. Tous, ici, étaient des miracles. Il rouvrit les yeux et son regard s’attarda sur cette chevelure rousse si particulière, cette peau de porcelaine et ce regard bleu comme l’azur qui était la cause de ce qui arrivait. Peter n’arrivait pas à croire que Wendy Darling était de retour à Neverland. Longtemps il en avait rêvé, imaginant mille retours merveilleux, mais il n’en avait rien été. Il avait aussi pensé qu’elle croirait en lui pour l’éternité sans pour autant qu’il n’aille la voir à Londres : là aussi, il s’était bien trompé. Il soupira en la voyant un peu à l’écart et cessa de jouer pour le rejoindre. « Alors Darling, on ne s’amuse pas ? » demanda-t-il en s’asseyant à ses côtés. Wendy était adulte. Il n’arrivait plus à la considérer comme une enfant, malgré tous les efforts du monde. Elle était sur le point de se marier dans son monde, et sans doute d’avoir des enfants à son tour. Il serra les dents et soupira encore, avant de tourner les yeux vers elle. Sa rancune à son égard ne semblait pas s’estomper avec le temps, bien qu’il soit heureux de la voir ici. Et Maintenant que lui aussi avait grandi, il pouvait nommer les sentiments qui s’amplifiaient en lui. « Cette fête est en ton honneur, et en celle de tes frères. » Il se tut quelques secondes et enchaîna : « A quoi penses-tu ? A Londres ? Ou à lui ? » Peter ne souriait pas. Depuis son retour, il ne savait même pas s’il lui avait souri. Il n’arrivait même pas à réaliser que Tinkerbell soit allée les chercher d’elle-même, quand on pensait à sa haine envers l’aînée des Darling. Lui-même ne savait pas si il la détestait ou non ; après tout, elle l’avait oublié et ne croyait plus en lui. Elle était la première à venir, la première à repartir … La première pour beaucoup de choses. Et elle était aussi la première à l’oublier. Et Peter, qui avait beau avoir grandi, restait encore un enfant qui ne supportait pas d’être oublié. N’était-ce pas l’exacte raison qui l’avait poussé à créer son propre monde pour se protéger des autres ?  

Codes par Wild Hunger.

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« Si, je m'amuse, à ma manière. » La phrase de Wendy resta en suspend quelques instants, et Peter hocha la tête doucement. « Vous les adultes, vous avez une drôle de façon de vous amuser. » Il n’y avait aucune méchanceté dans sa voix, ce n’était qu’un constat. « Sans te mentir, oui, je pense à Londres et à lui. Mais aussi à mes frères et ce que l'on va faire quand on va rentrer chez à la maison, à Londres ... » Peter fronça les sourcils et releva vivement la tête vers elle, blessé. « Tu veux déjà repartir ? » Il se leva, lui faisant face sans aucune trace de sourire sur le visage. Il écarta les bras. « Tu viens à peine d’arriver ! » Enervé, Peter jeta avec rage son instrument de musique dans la terre, entre eux. Heureusement, personne ne semblait porter attention à leur discrète querelle à venir. Le garçon s’accroupit alors devant elle et croisa ses bras sur ses genoux, yeux d’émeraude cherchant ses yeux d’azur. « Pourquoi es-tu revenue, si tu penses déjà au moment où tu vas retourner à Londres ? Es-tu vraiment malheureuse auprès de moi, de nous tous ? » La nostalgie avait pris le pas sur la colère. Derrière eux, les enfants continuaient de danser et jouer. Pourtant, c’était comme si ils avaient été seuls au monde. Il ne voyait qu’elle, s’intéressait à sa voix seule. Peter était réellement vexé, triste que Wendy ait autant grandi. Il avait tant espéré que d’une façon ou d’une autre, elle reste enfant elle aussi ! Il était bien plus satisfait du comportement de ses frères que du sien, égoïstement peut-être. Parce que Jean et Michael semblaient vraiment heureux d’être là de nouveau, ce qui permettait à Peter de recouvrer partiellement sa bonne humeur. « Quand tu voudras partir, cette fois, tu devras demander aux pirates. Je ne te ramènerai pas, si c’est pour que tu m’oublies encore. » conclue-t-il avec amertume, prouvant bien là qu’il ne lui avait pas pardonné. Comment le pourrait-il ? Il n’était qu’un gosse, avec des réactions d’enfant, et un enfant était rancunier. Les flammes dans son dos s’intensifièrent, animées par ses émotions exacerbées. Comment retenir quelqu’un qui pensait à sa ville et à l’amour ? Wendy était responsable de tout ça ; si elle les quittait, elle rendrait malheureuse les enfants perdus et il ne le permettrait pas. Non, il ne laisserait pas partir cette fille sans son autorisation. Elle pouvait toujours chercher à dévier sa surveillance, il le saurait … Et la devancerait. Mais Peter ne voulait pas en arriver là, pas avec elle.  

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« Peter, tu sais très bien que je suis heureuse avec toi et les enfants ... Mais, je suis une adulte maintenant, et Neverland a été crée pour les enfants. Je ... Je sais que mes frères se plaisent ici, ils se sont toujours plus ici tout comme moi, mais les choses ont changé aujourd'hui et je pense que quand toute cette histoire sera réglée, je vais repartir chez moi et avoir une famille. » Le visage de Peter se décomposa. Il refusait d’entendre cette vérité, il ne pouvait s’y résoudre. Son cœur se serra et il fronça les sourcils, secouant la tête en signe de négation. L’idée même d’imaginer Wendy avec des enfants lui était impensable. Mariée, femme au foyer, vie rangée et visage se détériorant avec le temps … Non, c’était impossible ! « Peter, je n'ai jamais voulu t'oublier ... Tu as toujours été dans mon coeur, au début c'était facile de penser à toi, de croire en toi mais après, les années ont passée et j'ai grandi ... Comme tu le sais les adultes de croient plus en rien et j'ai commencé à t'oublier quand j'ai commencé à devenir adulte ... Je comprends que tu ne puisse pas me le pardonner, à ta place je ferais pareille. Je n'ai jamais voulu ça Peter. Je suis désolée ... » Il se moquait pas mal de ses excuses, il voulait simplement que ça n’arrive plus ! « J’aurais du aller te voir. Te chercher, et te ramener moi-même. Je voulais vraiment, mais avec ce qui est arrivé … » Peter observa les yeux de Wendy, mouillés de larmes. Il se releva et attrapa sa main, l’entraînant à sa suite à l’orée des bois qui entourait leur camp. Ils quittèrent la zone protégée pour s’enfoncer dans la forêt. Il ne lui dit pas clairement de pleurer mais l’incita à se laisser aller, maintenant qu’ils étaient seuls. « Ils ont besoin de toi. Ca fait des années qu’ils te réclament … As-tu vraiment besoin d’avoir d’autres enfants qu’eux ? » Ils débouchèrent sur une falaise qui surplombait la mer, éclairée par la lumière de la lune. Ici ils étaient suffisamment loin pour ne pas être dérangés, suffisamment prêts pour faire demi-tour au moindre problème. Il relâcha sa main et s’assit au bord, laissant ses jambes se balancer dans le vide. Sept ans plus tôt, ils s’étaient amusés en contrebas, avec les sirènes. « Tu es adulte mais … Tu crois à la magie. Tu ne serais pas revenue, sinon … Cea veut bien dire que l’enfant qui est en toi n’a pas totalement disparu. Pourquoi serais-tu là, sinon ? » Je souffre, je vieillis, je suis en train de mourir. Parce que toi, et parce que le monde commence à oublier l’essence même de ma vie. Ces mots résonnaient dans son esprit, telle la pire des sentences. Il ferma les yeux et profita de la légère brise pour respirer, calmant son cœur qui battait trop rapidement. 

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« Tu sais très bien que j'aime les enfants perdus plus que tout au monde, comme mes frères, mais je ne vais pas rester éternellement ici ... Enfin, je ne pense pas rester éternellement à Neverland .. » Chaque fois que Wendy lui répondait, Peter avait l’impression qu’on lui enfonçait une épée dans le cœur. Qu’y avait-il de mal à rester ici pour toujours ? Il serra les poings, contrôlant la colère qui envahissait son cœur fatigué et triste. Il ne pouvait pas laisser partir Wendy. Quoi qu’elle représente pour lui, qui qu’elle soit, Peter considérait qu’elle lui appartenait ; sentiment égoïste de l’enfant qu’il était toujours malgré les récents événements survenus à Neverland qui l’avaient poussé à grandir. « Oui, je crois encore en la magie et oui, je pense avoir gardé mon âme d'enfant. Mais, je suis aussi venue pour toi et Neverland. Je suis responsable de ce qui arrive ici et je veux réparer ça. Je ne veux pas être celle qui a tué Neverland et Peter Pan ... » Wendy évitait son regard et il détestait ça. Peter soupira et haussa faiblement les épaules. « Je ne pense pas être capable d’arrêter ce qui a commencé. Mais Tinkerbell semble être convaincue que toi, tu le peux. » Au fond, ce n’était pas si stupide que cela : Wendy avait été enfant perdue, et maintenant elle était adulte. Elle connaissait ce monde et l’autre, au même titre que celui qu’ils appelaient Scampi. Le traitre. « Cependant, si tu t’en vas … » Si tu t’en vas, ça ne servira à rien. Ce sera même encore pire. Peter attrapa de nouveau la main de Wendy et prit une impulsion  sur le rebord de la falaise sur laquelle ils étaient assis, les propulsant ainsi dans le vide. Mais avant de toucher l’eau, le garçon parvint à se redresser et s’envoler au-dessus de la mer luisante sous la lune. « Ca faisait longtemps qu’on avait pas volé tous les deux ! » lança-t-il en riant, tandis que le vent fouettait son visage et ses cheveux blonds. Et en fait, ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas été seuls tout court. Généralement, Wendy se séparait peu de ses frères et lui, quand il n’était pas avec ses « bras-droits », préférait parcourir l’île seul à la recherche de failles et de stratégies sans mettre les siens en danger. Il y avait cet arbre sur lequel il aimait s’asseoir pour réfléchir, à l’écart du camp. Descendant plus encore vers l’eau, Peter tandis sa main libre vers elle et laissa ses doigts glisser dans l’eau. L’odeur du sel lui chatouillait le nez, c’était une sensation simple et enfantine dans laquelle il se confortait. « Je ne pensais même pas être capable de pouvoir nous faire voler tous les deux quand j’ai sauté ! » avoua-t-il, un peu gêné. Pourtant la fatigue reprit bien trop vite le dessus à son goût et il se hâta vers la plage pour ne pas laisser Wendy tomber dans l’eau.  

Codes par Wild Hunger.