Candice Dean & Alice Campbell

Just stay away from me.

«Du Rhum, des femmes, et d’la bière Nom de Dieu ! »  Candice était précisément dans cet état d’esprit ! Les pirates savaient faire la fête, et ce n’était pas pour lui déplaire ! Elle aimait cette ambiance, elle aimait chanter et danser avec les autres pirates. Et boire ! Elle avait une descente d’enfer, et pouvait se vanter de parvenir à rivaliser avec tous ces hommes qui la regardait s’engouffrer des pintes de bière et des verres de rhum en riant. A vrai dire, depuis le temps, les autres pirates – surtout ceux du jolly rogers – avaient arrêté de la voir comme une femme. Elle était aussi redoutable – si ce n’était plus – que la plupart de l’équipage, et elle avait le sens de la fête profondément ancré en elle. On avait arrêté de l’emmerder depuis bien longtemps lors de ces petites beuveries sur L’île du Crâne, parce que son crochet du droit était redouté parmi les pirates. C’était presque une légende ! On savait qu’il ne fallait pas trop la chercher, au risque de se retrouver envoyé vite fait, bien fait, dans le décor. Elle ne plaisantait pas, la Dean, lorsqu’il s’agissait de se faire respecter. Et ça, ce n’était un secret pour personne ! Et elle se battait assez facilement. Des fois même simplement pour le plaisir ! Elle se devait de tenir son image bien en main, pour ne pas faire honte à son capitaine..

L’odeur était forte, ça sentait la sueur et l’alcool. Ça sentait cet univers masculin dans lequel l’anglaise s’épanouissait depuis soixante-douze années déjà ! Que le temps s’écoulait étrangement à Neverland.. Mais elle appréciait ça. Il n’y avait qu’une ombre au tableau ; le manque d’Alice. Elle avait de nombreuses fois essayé d’oublier cette femme, et se laissant séduire par des hommes et des femmes de l’équipage.. Mais rien n’y faisait ; malgré le temps qui passait, sa belle brune au caractère de feu lui manquait toujours autant.. Si ce n’était plus, à vrai dire. Elle aurait aimé vivre toutes ces choses avec Alice, et il lui arrivait souvent de se demander comment elle avait pu être stupide au point de ne pas essayer de la faire embarquer avec elle sur le jolly rogers ! Elle secoua la tête, chipa un verre de rhum des mains d’un membre de l’équipage d’un autre navire et le défiant du regard de faire quoi que ce soit. D’une traite, elle vida son verre, le reposa dans la main du pirate qui se retenait pour ne pas lui sauter dessus. Visiblement, sa réputation la précédait, et cette pensée la fit rire. Mais ce fut un autre spectacle qui la fit esquisser un sourire amusé.

Visiblement, un des navires avait une nouvelle recrue ! Et celle-ci, que Candice voyait de dos, n’entendait visiblement pas se laisser faire ! Les bras croisés, le bras-droit de Hook regarda toute la scène de loin, un verre à la main. Cette femme lui plaisait ! Elle ne voyait pas son visage, mais son caractère était des plus plaisants ! Une femme qui n’hésitait pas à remettre à sa place un pirate était toujours divertissante, et elle n’en manqua pas une miette.. Néanmoins, ses sourcils se froncèrent en entendant la voix de la nouvelle recrue.. Cette voix.. Elle lui était étrangement et douloureusement familière. Est-ce que.. ? Non.. Ce n’était pas possible.. Peut-être que si ? La curiosité fit tout le travail.. Mais, ça lui semblait tellement improbable et en même temps.. En quelques enjambées, elle se retrouva devant le pirate, moqueuse tout en lui lançant « Bien tenté, Matelot ! La prochaine fois, essaie quelqu’un à ta hauteur, ton visage te remerciera ! » Puis, elle s’éloigna de lui, pour rejoindre la nouvelle recrue.. Ça ne pouvait pas être Alice.. Candice en était persuadée.. Elle rêvait tellement de la revoir que son esprit lui jouait sûrement des tours. « Hé ! Toi ! C’était un bien beau spectacle que tu nous as offert ! De quel équipage tu.. » Sa voix mourut dans sa gorge.. « Alice.. » Ce n’était plus qu’un murmure, alors qu’un sourire fleurissait sur ses lèvres et qu'elle ne pu empêcher des larmes de perler à ses yeux. Et, dans toute son impulsivité, Candice ne pu s’empêcher de se précipiter sur la femme pour la prendre dans ses bras, avec toute la force d’une femme retrouvant son amour perdu depuis tant d’années..
 

Codes par Wild Hunger.

Candice Dean & Alice Campbell

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Candice avait rêvé de ce moment depuis si longtemps, sans oser trop y croire.. Elle avait rêvé de revoir sa tendre Alice. De pouvoir de nouveau la toucher, lui parler.. Ne serait-ce, même, que l’entendre respirer.. Certes, le bras-droit de Hook aimait sa nouvelle vie.. Mais cette femme avait été l’élément manquant pour qu’elle ne se sente réellement heureuse.. Et aujourd’hui. Elle était là. Là, devant elle. A murmurer son prénom. Candice ne pu s’empêcher de la prendre dans ses bras, pour ressentir sa chaleur, mais Alice resta de marbre. Leurs retrouvailles ne se passaient pas exactement comme Candice l’avait rêvé depuis qu’elle avait quitté l’Angleterre.. Très loin de là. Elle se fit violemment rejeter et ses sourcils se froncèrent d’incompréhension. Si bien qu’elle ne vit pas venir la gifle monumentale qu’elle se prit en pleine figure. Une gifle qui claqua dans l’air, bien sonore malgré les chants et les beuglements des autres pirates. Elle sentit quelques regards glisser sur elle, comme en attente d’un coup qui n’allait pas venir. Jamais elle ne frapperait Alice. Jamais. Pas même pour sa réputation. Elle se sentit attrapée par le col, et dû faire face à ce regard.. Un regard qu’Alice n’avait encore jamais porté sur elle, et que pourtant Candice connaissait pour l’avoir maintes fois vu lorsque sa belle avait été réellement en colère contre quelqu’un. Elle parla et les mots eurent de la peine à trouver un sens dans l’esprit de Candice. « Qu.. Quoi ? » Ce fut tout ce qu’elle fut capable d’articuler, sur le coup de la surprise et de l’incompréhension la plus totale. Elle parla encore, lui offrant l’information qu’elle faisait partie de l’équipage du Neptune.. Et, bêtement, tout en portant une main à sa joue endolorie, Candice rétorqua « Le Neptune et le Jolly Roger sont alliés, Alice.. » Elle avança son bras, mais se ravisa « Et je t’ai perdue une fois.. Crois-tu que je vais laisser cela arriver une seconde fois ? »

Les mots précédents d’Alice mirent tout ce temps à la percuter réellement, alors qu'elle se les repassait en boucle dans son esprit.. Mais lorsqu'elle en saisit l'essence.. Oh ! Ce fut la colère, celle crée par une chose qu’elle trouvait profondément injuste, qui lui noua la gorge. « Pendant toutes ces foutues années, Alice, je n’ai pas cessé une seule foutue fois de penser à toi ! Et maintenant que je te retrouve enfin, tu me gifles.. Pour qui tu te prend ? Tu crois avoir été la seule à avoir souffert de notre rupture ? Pourquoi tout le monde ici parle de ce que je suis, ou de ce que j’ai fais ou de ce que je pense sans même savoir réellement QUI je suis ?! » Des larmes roulèrent sur ses joues. Mais il s’agissait de larmes de colère.. Peter Pan s’était permis de juger ce qu’elle était, et maintenant, même Alice s’y mettait ? « Notre rupture t’as rendue aigrie ? Soit ! Ne t’avise plus de porter la main sur moi. Toi, ou une autre, ça reviendra au même et se sera ma lame que tu goûteras. J’ai attendu soixante-douze ans le jour où je pourrais te revoir.. Soixante-douze putains d’années, Alice !! Je n’y croyais même plus.. Alors ne prétend pas savoir avec tes grands airs que je t’ai oublié. Car il n’y a rien de plus faux dans l’univers que ceci ! » Cette fois-ci, elle s’approcha franchement, saisissant violemment les poignets de l’unique amour de sa vie pour venir lui chuchoter à l’oreille « Je n’ai jamais cessé de t’aimer, Alice Campbell. A aucun moment. Et te quitter a été la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre de ma vie. Tu n’avais qu’à me retenir, si tu ne voulais pas me voir partir. » Elle la lâcha, et tourna les talons. La peine, la douleur, la colère.. Tout ça se mêlait en elle dans un cocktail explosif..

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Candice Dean & Alice Campbell

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Candice était prête à partir. A s’en aller, puisqu’Alice ne voulait visiblement pas d’elle. Une douleur aigüe lui vrillait le cœur, et elle sécha rageusement les quelques larmes qui avait coulées le long de ses joues. Autant rejoindre son navire, maintenant, puisque de toute façon, elle ne pourrait plus profiter de la fête ! Pourquoi est-ce que ça lui faisait si mal ? Pourquoi est-ce que lui broyait autant le cœur ? Elle savait qu’elle avait des tords dans cette histoire. Elle le savait parfaitement.. Mais elle ne supportait pas qu’Alice lui mette tout sur le dos comme ça. Pas alors qu’elle aurait tout abandonné pour elle, si elle le lui avait demandé.. Pas alors qu’elle l’aimait à en crever, qu’elle aurait pu faire n’importe quoi pour elle. Elle savait Alice rancunière.. Mais elle n’aurait jamais cru devoir faire face à cette rancune un jour. Candice avait juste envie de disparaitre à cet instant. Mais en sentant la main d’Alice attraper la sienne, elle se retourna par reflexe, se dégageant pour ne pas lui laisser sentir la bague qu’elle portait encore au doigt. Et elle l’écouta parler. Le regard que Candice lança à Alice était plus que jamais pleins d’incompréhension. Une incompréhension douloureuse.. Et pourtant, elle savait que son âme sœur avait raison sur plusieurs points.. Et c’était sûrement, pour la si fière pirate, le plus dur à encaisser avec le rejet si brutal dont elle était victime.

« Tu veux des explications.. » répéta-t-elle en fixant son regard dans celui d’Alice « J’étais heureuse de vivre mon rêve, quand je suis partie. Et j’ai pleuré pendant des mois et des années entières de t’avoir laissée derrière moi.. Comment aurais-je pu te donner des nouvelles ? Le navire s’est perdu en mer pendant des mois avant d’arriver à Neverland. Des hommes sont devenus fous. D’autres ont périt. Et j’ai dû assister mon Capitaine pour ne pas que tout l’équipage parte à la dérive. C’était mon rôle de marin de songer à mon équipage et à mon capitaine au détriment de ma vie personnelle et des personnes que j’avais laissé en Angleterre. Tu dois comprendre ça, non ? Ou alors feins-tu d’être pirate, Alice ? » Elle la dévisagea, tout en poursuivant « Je ne voulais pas t’imposer de quitter l’Angleterre pour mes beaux yeux. Je ne voulais pas t’imposer de prendre la mer pour moi. Mais si tu m’avais demandé.. Si tu me l’avais seulement demandé, Alice.. J’aurais remué ciel et terre pour que tu sois prise également dans l’équipage. Ou je ne serai pas partie. Mes rêves n'auraient rien valu, si j'avais seulement su que ça te faisait souffrir. » Elle soupira « Je suis devenue le bras droit de Hook, et tant de temps s’est écoulé avant que je ne puisse avoir le moyen de te contacter.. J’ai pensé que tu avais refait ta vie, et je ne voulais pas m’imposer dans celle-ci. Je voulais simplement.. Je voulais juste croire que tu étais heureuse. Je ne pouvais pas savoir que ce n’était pas le cas. »

Dans un geste tendre, Candice passa une main sur la joue d’Alice, consciente que ce geste pouvait lui valoir une nouvelle gifle. Mais qu’importe. « J’aurais milles fois abandonné la piraterie et Neverland, si j’avais su que tu étais malheureuse. Et tous ces pirates ici m’en sont témoins, l’un comme l’autre sont ma vie. » Et, dans un geste, en retenant les poignets d’Alice comme elle l’avait précédemment fait, elle lui vola un baiser. Autant par provocation, que par envie. Les autres pirates fixèrent la scène, avec un intérêt tout particulier.. Mais Candice s’en foutait profondément à cet instant. Elle se recula alors, sans cesser de fixer Alice et sans cesser de lui tenir les poignets. Son regard fut attiré par le collier qu’elle portait, et elle ne pu manquer l’anneau jumeau à celui qu’elle-même portait toujours au doigt. Un rictus étira brièvement ses lèvres. « Oses me dire que tu ne m’aimes plus. Dis-le moi, et je partirais vraiment. Et tu n’auras plus affaire à moi. Après tout, je n’aurais pas à traiter avec toi pour tout ce qui concerne l’alliance entre nos deux navires.. » Son cœur battait la chamade. Tout ce qu’elle craignait à cet instant était qu’Alice lui dise que c’était le cas. Qu’elle n’avait plus le moindre sentiment pour elle. Devoir la perdre une seconde fois lui serait d’une douleur excessive, elle le savait. Mais elle avait besoin d’en avoir le cœur net. Elle n’était pas de ceux qui tournait 107 ans autour du pot pour connaitre une vérité..

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Son cœur battait la chamade, à lui en faire mal. Elle avait l’impression d’étouffer, de ne plus pouvoir respirer. Chaque battement de cœur lui donnait la nausée, mais elle n’en montrait rien. Elle s’empêchait même de pleurer, alors que ses yeux étaient plus humides que jamais. Il y eut comme une éternité entre le moment où elle posa sa question, et le moment où Alice daigna lui répondre.. Soudainement, Candice aurait voulu faire marche arrière. Ne jamais avoir posé la question à la réponse tant redoutée. Elle avait espéré qu’elle soit heureuse.. Candice ne lâcha pas un mot, alors qu’Alice soupira longuement, avant de se détourner. Nerveusement, les doigts de Candice se portèrent à la bague qu’elle avait au doigt. Cette bague de fiançailles qui avait signifié tant de choses pour elle.. Celle qu’elle n’avait jamais pu se résoudre à enlever, qui prouvait sa fidélité éternelle à cette femme qu’elle avait fait la connerie de quitter..

Elle ferma les yeux, et respira un grand coup. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se prit quatre petits mots meurtriers en plein visage. « Je ne t’aime plus. » Elle lâcha un sanglot qu’elle n’arriva pas à retenir. C’était tout son monde qui s’écroulait. Tous ses espoirs. Les larmes roulèrent sur ses joues, inondant sur son visage. Et les regards qui glissèrent sur elle lui parurent soudainement des plus insupportables. Elle ferma les yeux, ses doigts se resserrant autour de la bague de fiançailles. Elle se sentait mal. Elle essaya de se calmer mais.. Ses sanglots redoublèrent et bientôt, des murmures montèrent un peu partout dans la pièce. Elle était incapable de contenir cette peine qui lui tordait les boyaux, qui l’étranglait. Elle recula, le creux de ses genoux percutant une table basse sur laquelle elle tomba lamentablement. Ça faisait si mal, à l'intérieur d'elle-même. Comment quatre petits mots pouvaient-il faire si mal ? Un pirate de son équipage arriva vers elle pour poser une main sur son épaule.. Mal lui en prit. Brutalement, Candice se releva, et lui envoya son poing en plein visage. Un craquement sinistre se fit entendre, faisait clairement comprendre qu’elle lui avait cassé le nez, et elle lui beugla au visage « NE ME TOUCHE PAS ! » avant de retourner vers Alice, d’un pas déterminé malgré les larmes.

« Très bien. » Sa voix tremblait tellement que Candice elle-même ne la reconnaissait pas. Nerveusement, elle enleva la bague qu’elle portait au doigt depuis soixante-douze ans, et la lui lança au visage « Les pirates n’ont qu’une parole. J’espère que tu es heureuse de ton choix. Je te souhaite tout le bonheur du monde, Alice. Je te souhaite de te trouver quelqu’un qui sera capable de t’aimer autant que j’ai pu t’aimer, autant que je continuerai à t’aimer jusqu’à mon tout dernier souffle. Je te souhaite de connaitre le bonheur que je serai absolument incapable de connaitre maintenant. Et je te conseille de ne pas avoir le moindre regret. » Elle avait détaché chaque syllabe de cette dernière phrase. Elle était brisée. Son cœur venait d’être tordu et mit en pièces détachées. Elle tremblait de tout son corps, de chaque parcelle de son anatomie « Tu es, et restera la seule femme que j’ai aimé et que j’aimerais. Et je me fous que tu me crois ou non. Laisse-moi juste emporter.. emporter un dernier souvenir de toi. » Elle plaqua Alice contre le mur, avec la violence du désespoir, et lui empoigna la nuque avec force pour lui prendre un baiser d’une telle puissance que tout autour d’elle lui sembla disparaitre. Et elle se foutait cordialement de la réaction qu’aurait l’unique amour de sa vie. De sa seconde main, elle entrelaça ses doigts à ceux d’Alice, comme elle l’avait si souvent fait, et, se décollant d’elle, elle lui dit simplement. « Moi, je t’aime toujours. Et pour toujours. »

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Candice Dean & Alice Campbell

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Alice lui serra la main plus fort, et de nouvelles larmes coulèrent sur le visage de Candice. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Pourquoi ? Pourquoi enfonçait-elle ce couteau dans la plaie béante de son cœur ? Pourquoi le tournait-elle ainsi ? Et ce baiser. Ce baiser qui avait un goût si délicieux. Son goût. Jamais Candice ne voulait connaitre goût autre que celui des lèvres d’Alice. Jamais elle ne voulait connaitre un autre amour que celui qu’Alice lui avait donné.. Qu’importe qu’elle ai eut des conquêtes à en perdre la tête. Qu’importe qu’elle ai embrassé des bouches avant, pendant et après avoir connu Alice. Ce qu’elle pouvait ressentir avec cette femme dépassait tout le reste. Cette femme la rendait si vivante. A cet instant, elle la désirait si fort qu’elle ne pouvait s’empêcher d’empoigner sa nuque et sa main comme jamais elle n’avait pu le faire avec personne. Sans comprendre, pourtant, pourquoi Alice lui offrait ce baiser. Pourquoi Alice continuait à torturer son cœur de la sorte. Elle aurait voulu la retenir, l’emprisonner dans cette étreinte pour l’éternité. Oublier tout le reste, oublier le temps qui les avait séparées, oublier leurs retrouvailles.. Oublier la douleur, là, au fond de son cœur. Celle qu’elle n’avait jamais connue et qu’elle n’aurait jamais voulu connaitre. Le déchirement brutal d’une âme qui voit sa moitié s’éloigner.

Et Alice se détacha d’elle. Ce fut comme un énième coup de poignard pour Candice. Elle vit le trouble dans le regard de sa moitié. L’amour, aussi. Pourquoi avait-elle menti ? Pourquoi lui avait-elle menti, à elle ? Alice se retrouva sans voix, et Candice était également bien incapable de parler. Elle murmura qu’il fallait qu’elle sorte et le bras-droit de Hook ne fit aucun geste pour la retenir. Elle la regarda simplement s’en aller. Elle inspira profondément, essuyant ses larmes d’un revers de main. Tout le monde avait vu la scène, et Candice s’en foutait. Ce n’était un secret pour personne qu’elle aimait les femmes.. Mais, la voir si prise avec l’amour rendait confus la plupart des pirates qui la connaissaient. « Détournez votre regard, bande de porcs, ou je vous fais subir la planche. Qu'importe le navire sur lequel vous servez ! » lança-t-elle froidement, tout en s’approchant d’un homme qui avait ramassé la bague. Elle la lui arracha des mains, et la refit glisser à son doigt. C’était une partie d’elle-même. « J’ai besoin de boire ! » lança-t-elle suffisamment fort pour qu’on lui tende un verre de rhum qu’elle avala cul sec. Suivi d’un second. Et d’un troisième. Mais même l’alcool n’allait pas l’aider.. « Oh et puis merde ! » Elle ne pouvait pas laisser la situation se terminer comme ça. Elle en était incapable.

Elle attrapa sa veste, et deux verres de rhum. Et sortit, espérant trouver Alice à l’extérieur. Elle était là. Si belle et si triste. La voir si faible meurtrissait l’âme et le cœur de Candice.. Plus que jamais. Elle aurait tellement voulu la voir sourire.. Elle avait toujours aimé son sourire. De ceux qu’elle lui faisait, lorsqu’elles étaient seules dans leur intimité.. Sans un mot, Candice posa sa veste sur les épaules d’Alice. Même dans la douleur, même dans la colère et dans le désespoir, elle ne pouvait s’empêcher de penser d’abord à elle. Parce qu'Alice était plus importante que sa propre vie.. Et lui tendit un des deux verres de rhum. Et la question tomba, froide et tranchante « Pourquoi ? » Elle vida la moitié de son verre, avant de la fixer à nouveau « Pourquoi tu m’as menti ? Pourquoi tout ça ? Tu m’en veux d’être partie, et de ne pas t’avoir donné de nouvelles.. Et après ? Comment est-ce que tu as pu croire que je t’avais oublié ? Je veux juste savoir ça. » Elle porta son regard au large. La mer. Elle l’aimait et la haïssait tellement à cet instant.. Si la mer ne les avaient pas séparées.. « Je ne supporte pas de te voir malheureuse. Et je ne le supporterai jamais. Je ne me pardonnerai jamais d’être la cause de ce malheur. Alice, regarde-moi. » Elle fit en sorte d’attirer le regard de sa moitié dans le sien « Je te jure que je ferai tout pour te rendre à nouveau heureuse. Tu m’as menti ; tu m’aimes encore. C’est suffisant pour moi. J’ai gagné ta confiance une fois, je ferai tout pour la regagner une seconde fois. »

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Alice était malheureuse, comme jamais elle ne l'avait été. Elle avait retrouvé son amour perdu, mais... l'avait-elle vraiment retrouvé? Pourrait-elle le garder? Pourrait-elle lui faire confiance à nouveau? C'était de grandes questions et elle n'était capable de répondre à aucune d'elle. Candice lui avait dit qu'elle l'aimait et qu'elle n'avait jamais cessé de l'aimer. Est-ce que c'était vrai? Elle aurait voulu pouvoir dire non, mais elle ne le pouvait pas, elle l'avait lu dans ses yeux. C'était la pure vérité, sa chère Candy en avait pensé chaque mot. Elle était perdue. Sortie en courant de la salle, elle était à l'extérieur, assise sur un rocher, les bras autour de ses genoux, le regard perdu au loin et des larmes coulant toujours sur ses joues. Et pourtant, elle était considérée comme une femme forte et solide... Et voilà qu'elle retrouvait sa mie et qu'elle s'effondrait aussi sec. Perdant la notion du temps, elle restait juste là sans bouger en essayant de mettre de l'ordre dans ses pensées, en essayant de revenir à elle. Elle ne pouvait pas se laisser aller de cette façon, c'était indigne d'une pirate, c'était indigne de la femme qu'elle était. Des images de ce qu'avait été leur vie, passaient devant les yeux de la jolie brune, elles revoyaient tous les instants de bonheur partagés, les coups durs aussi dont elles sortaient toujours vainqueurs. Durant toutes ces années, elle se rendit compte que ce n'était pas l'amante qui lui avait manqué, mais bel et bien l'amie, la confidente, celle en qui elle pouvait toujours avoir confiance, l'épaule sur laquelle elle pouvait se reposer dans les moments de faiblesse. Soupirant, elle se dit qu'elle ferait mieux de s'éloigner et de rejoindre le navire, mais elle était incapable de bouger d'ici. Elle aurait tant voulu pouvoir effacer toutes ces années d'un coup de baguette magique et retrouver son amie, leur complicité et leur intimité. Et puis soudain, elle fut à nouveau près d'elle. Candice posa sa veste sur ses épaules et lui tendit un verre de rhum qu'Alice prit par réflexe. Elle en but une gorgée et puis la question tomba, glaciale et dure. Alice ferma les yeux, son amie voulait savoir pourquoi elle lui avait menti, comment elle avait pu croire qu'elle l'avait oubliée. Elle ne répondit pas tout de suite, elle voulait répondre de la bonne manière, parce qu'en regard de leur ancienne complicité, l'une et l'autre avait droit à la vérité, malgré tout le mal qui avait été fait. Son âme soeur lui fit relever la tête et plongea son regard dans le sien pour lui dire des mots qui rouvrirent le coeur de la nouvelle habitante de Neverland et le pansa en même temps, elle lui fit la promesse de la rendre heureuse à nouveau, qu'elle regagnerait sa confiance... au fond elle l'avait déjà fait une fois. Les yeux plongés dans ceux de Candice, la souffrance continua à lui marteler le coeur et l'âme. 

J'essaie de me protéger, j'en mourrais si je devais t'offrir mon coeur à nouveau et que tu repartes. J'ai déjà failli une fois... Oui, oui, bien sûre que je t'aime encore! Nos âmes sont soeurs! Et comment j'ai pu penser cela? Tu es venue un jour m'annoncer que tu partais en mer réalisé ton rêve d'enfant. Tu as fait des valises et tu es partie tout excitée. Comment une personne qui t'aime aurait pu te demander de rester? Ça aurait été égoïste. Te demander de t'accompagner? J'ai failli... mais jamais tu ne m'avais inclue dans ce rêve, tu parlais toujours de toi, et non de nous. Alors je me suis tu. Et le jour de ton départ, je suis venue, mais je suis arrivée juste trop tard.

Elle reprit sa respiration et hésita à continuer. Buvant une gorgée, elle se dit que mieux valait tout se dire ce soir...

Et pendant près de 7 ans, j'ai surveillé les arrivées du courrier, les arrivées des bateaux. J'ai couru cent fois jusqu'à la porte croyant entendre tes pas. Et puis, un jour au port, j'ai entendu parler de ton bateau. Il passait à Londres régulièrement... Et là, deux possibilités ont été analysées dans mon esprit... soit tu étais morte, soit tu m'avais oubliée.L'un et l'autre était insupportable. Quelques mois ont passé et quand j'ai été forcée de quitter Londres pour une question de vie ou de mort, j'ai embarqué dans le premier bateau qui me promettait un pays lointain et inconnu de presque tous.

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Les mots d’Alice trouvèrent rapidement écho dans le cœur ravagé de Candice. Elle lui avait brisé le cœur, à elle, à son Ali.. Dès le début de leur relation, elle avait voulu la protéger de tout, être là pour elle et ne jamais l’abandonner. La voir heureuse, jour après jour.. Elle en avait fait sa raison d’être.. Elle lui avait sacrifié beaucoup de choses, n’avait jamais fait autre chose que tout ce qu’elle pouvait pour voir Alice s’épanouir. Elles n’avaient pas été qu’amantes, loin de là. Leur relation avait dépassé tout ce que les autres pouvaient comprendre..  Elles avaient été amies, confidentes, sœurs, complices.. Tout à la fois, dans une relation qui avait été fusionnelle presque à outrance, mais juste assez pour les rendre heureuses.. Pendant quatre ans, Candice n’avait compté que sur Alice. Et inversement. Il n’y avait pas de place pour les autres, dans cette relation qu’elles avaient soigneusement bâtie, si ce n’était pour quelques amants de temps à autre. Rien que des passe-temps futiles, en comparaison à ce qu’elles avaient été l’une pour l’autre.. Et aujourd’hui.. Malgré l’espoir de voir toujours cet amour dans les yeux de sa belle, Candice avait comprit qu’une part importante de leur relation était en ruine. C’était douloureux à admettre. Douloureux à comprendre. Douloureux à intégrer. Le temps avait ravagé leur complicité, anéanti leur fusion.. Au fur et à mesure que la voix d’Alice venait fait saigner le cœur de Candice, le regard de cette dernière plongea dans le verre qu’elle tenait dans ses mains. Elle fronça les sourcils. Elle n’avait pas été là pour la protéger, pour la consoler, pour faire briller ses espoirs.. La culpabilité l’accablait. Toutes ces fois où elle avait posé pieds à terre à Londres pour ramener des adultes avec Hook, elle n’avait jamais tenté de retourner voir Alice.  « Neverland.. » murmura-t-elle, comme pour finir la phrase de sa moitié. Elle laissa passer un peu de silence, avant d'ouvrir la bouche.

« Où veux-tu que j’aille, maintenant ? » lui lança Candice avec un sourire douloureux, tout en regardant le fond de son verre « J’ai bâti ma vie à Neverland. J’ai des responsabilités auprès de mon capitaine. J’ai une réputation, même auprès des enfants perdus.. » Elle termina son verre, tout en ajoutant « Et j’ai négligé la personne la plus importante de ma vie, juste pour ça. » Elle laissa passer un blanc, avant d’envoyer impulsivement et violemment le verre contre un rocher « Si tu pouvais juste.. juste imaginer le dégoût que je m’inspire. Je ne vaux rien. Je t’avais promis de toujours te protéger, tu te rappelles ? Quand on s’est rencontrées.. Je t’avais promis que tu n’aurais plus jamais à souffrir. Et j’ai même pas été foutue de tenir cette promesse. Tout ça pour un rêve de gosse. » Elle n’essayait pas d’attendrir Alice. Et elle espérait que celle-ci la connaissait assez pour le savoir « Je voulais tellement te rendre heureuse. Tellement.. J’aurais tout fait pour toi. Et tout ce que j’ai réussi à faire.. C’est.. » Sa voix se brisa dans un sanglot qu’elle essaya de réprimer et elle baissa la tête « Te détruire. J’ai détruit la femme de ma vie. Je mérite bien ma réputation de femme cruelle et sans scrupules.. » Elle porta une main au visage d’Alice, pour venir cueillir ses larmes. « Ne pleure pas. Je ne mérite ni ta peine, ni tes larmes. » Elle laissa glisser sa main jusqu’au collier de sa moitié pour saisir doucement l’anneau « Je ne mérite même pas que tu portes encore ça.. Ni l’amour que tu me portes encore. Tu n’as pas froid ? » Encore, elle s’inquiétait pour elle. C’était plus fort qu’elle. Candice, elle, avait l’alcool pour lui tenir chaud.. Même si elle n’aurait pas été contre un autre verre de rhum, dans l'immédiat

« Des fois.. Il m’arrivait de me réveiller en sursaut dans ma cabine, en croyant entendre tes pas. Et je regardais ma cabine, désespérément vide. Je t’ai écris une montagne de lettres.. Elles ne sont pas datées car.. Car le temps s’écoule étrangement à Neverland.. Mais je te les donnerais si tu veux.. Je ne sais pas pourquoi je ne te les ai pas envoyées lors de mes passages brefs à Londres avec Hook. » Elle remonta ses genoux contre sa poitrine, et les entoura de ses bras, avant de poser sa tête dessus « Ça ne fait que sept ans pour toi. Ça en fait plus de soixante-dix pour moi. Je savais que tu n’avais pas autant vieillis que ça.. Je m’amusais à fêter tes anniversaires.. Mais je me disais.. Je me disais que tu devais avoir refait ta vie. Qui sait ? Je me plaisais à t’imaginer avec un mari, peut-être des enfants, même si ce point me faisait rire.. Bien au calme, dans une belle maison, à ne plus mettre ta vie en danger comme nous le faisions. Je me plaisais à t’imaginer heureuse, et ça me rendait heureuse. Tu as 35 ans aujourd’hui.. Tu ne les fais pas, tu sais.. » Elle ferma les yeux. Et se tut, enfin. Elle avait eu besoin de lui dire tout ça.. Juste parce qu’il y avait certaines choses qui devaient sortir, parfois..

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Candice Dean & Alice Campbell

Just stay away from me.

La vie était parfois cruelle et elle n'avait pas lésiné sur le cas d'Alice. Et pourtant, elle s'était toujours relevée et avait avancé la tête haute. Il était vrai que le départ de sa complice avait été certainement la pire chose qui lui était arrivée. Elle avait enfin connu le vrai bonheur, quatre années magnifiques, pleine de rire et d'amour et puis après avoir enfin connu tout cela, et bien tout lui avait été enlevé. Comment peut-on se relever de ça? Et bien comme toujours, on ramasse son coeur et son âme, qu'on rapièce comme on peut et puis on avance, un pied devant l'autre, un pas après l'autre. Alice en voulait beaucoup à Candice et lui en veut toujours énormément! Ce n'est pas le fait qu'elle soit partie pour vivre son rêve, mais qu'elle soit partie sans jamais revenir, sans jamais donner une seule nouvelle. Au fil des ans, elle avait mis en place des centaines, voir des milliers de conjectures pour expliquer ceci. Et aujourd'hui, elle découvrait douloureusement que son amour n'avait juste pas pensé qu'il serait bon de donner des nouvelles. Elle l'écouta parler en serrant un peu les poings. Candy s'autoflagelle en disant avoir négligé, brisé, ne pas avoir tenu sa promesse de la protéger. Est-ce qu'elle se souviens de cette promesse? Oui, bien sûre et elle le lui dit. Bien sûre, je me souviens. Je me souviens de tout... Et puis la belle et pourtant aguerrie pirate étouffe un sanglot quand elle dit avoir détruit la femme de sa vie et qu'elle mérite la réputation qu'elle s'est faite ici à Neverland. Plus elle lui explique les choses, moins les larmes d'Ali coule. La colère remonte lentement, mais reste sous-jacente pour l'instant. Elle la laisse recueillir ses larmes puis glisser sa main jusqu'à l'anneau qu'elle porte en pendentif. Un frisson lui parcourt l'échine et elle secoue légèrement la tête lorsqu'elle dit ne pas mériter ni les larmes, ni l'amour qu'elle lui porte encore. Que pont-on répondre à cela? Une partie de la Londonienne est d'accord et l'autre ne l'est pas du tout. Et puis la pirate lui demande si elle a froid. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'elle hausse les épaules. 

Et puis la belle et douce Candy recommence à parler et là, son coeur recommence à saigner. Elle a l'impression qu'on y gratte les plaies avec insistance. Son amour avait eu l'espoir aussi de la voir débarquer... Elle lui avait écrit des lettres qu'elle n'avait jamais postée.. Mais pourquoi n'a-t-elle jamais donné aucun signe de vie? Alice n'arrive pas à comprendre cela. Elle lui propose de lui donner les lettres... Et puis le coup fatal est assené. Nouvelle arrivante à Neverland, elle ne connaît pas tout encore de ce pays étrange, elle a vite compris que le temps n'avait pas la même emprise ici qu'à Londres, mais à ce point-là? Candice annonce que cela fait pour elle 70 ans qu'elle est partie. Autant d'année et jamais une visite? Elle ne pouvait comprendre l'attitude de celle qu'elle avait cru un jour connaître mieux que quiconque. Elle avait imaginé une Alice heureuse, en couple, rangée? Etait-elle donc folle? Avait-elle donc perdu l'esprit une fois arrivé dans ce pays imaginaire? Candice l'avait imaginée heureuse, ne mettant plus sa vie en danger, n'avait-elel pas conscience que c'était tout ce qui lui était resté après le départ de la femme de sa vie? Et puis elle finit par dire qu'elle ne fait pas ses 35 ans. Alice est incrédule, il y a à la fois trop d'informations et pas assez. Soixante-dix ans? Toutes ces années et tu n'as même pas eu envie de venir voir comment cela se passait pour moi? Je ne comprends pas... Non, elle ne comprenait vraiment pas ce qui l'avait autant retenue. Soudain, elle finit d'un trait le reste du rhum et jette le verre au loin. 

Et non, j'ai continué les arnaques. C'est tout ce qui me restait et pourtant c'était bien trop dangereux sans personne pour couvrir mes arrières. Quand je m'en suis rendue compte, il était bien trop tard et j'avais le choix entre quitter la ville et mourir. Et trouver quelqu'un? Me marier? Avais-tu perdu la tête? Jamais je ne pourrais. Je n'ai aimé qu'une seule personne dans ma vie. Et c'est pas faute d'avoir essayé... Si tu savais comme j'ai essayé de t'oublier et même de te haïr. Mais c'était impossible.

La jolie Alice envie de tout briser, de pleurer, de hurler, de rire... tout à la fois! Ces flots d'émotions l'épuisaient. Et soudain elle se releva, elle regarda l'horizon, ou du moins ce qu'elle en voyait par cette nuit noire, puis regarda sa mie. Et tu ne m'as pas détruite. Je suis encore debout. Je vis. Et j'ai été heureuse, autant que cela a été possible. Tu n'as donc pas à t'inquiéter... Elle ne peut empêcher aux derniers mots cyniques de lui échapper. Epuisée, bouleversée et anéantie, elle ne sait plus quoi faire, elle ne sait pas comment considérer le retour de Candice... Elle ne sait surtout pas si elle doit lui permettre de revenir dans sa vie. Comment savoir alors que sa tête lui disait une chose, son coeur une autre et son corps encore une autre! Ça faisait bien trop de contradictions pour une seule personne! 

Codes par Wild Hunger.

Candice Dean & Alice Campbell

Just stay away from me.

Elle avait été idiote, elle le reconnaissait volontiers. Elle avait été stupide de croire que ça avait pu être une bonne chose que de ne pas donner de nouvelles à Alice. Elle avait été stupide de seulement imaginer que son âme sœur avait refait sa vie.. Elle-même n’avait même pas essayé, à vrai dire. Elle avait eu quelques histoires, des amourettes sans saveur et sans intérêt. Rien de comparable à l’histoire qu’elle avait vécu avec Alice.. Rien ne pouvait l’être, finalement. Elle eut un bref sourire lorsqu’Alice lui dit qu’elle se souvenait de tout. Un bref signe de joie, dans l’océan de tristesse dans lequel elle se noyait. Candice avait eu tendance à oublier beaucoup de choses de sa vie passée, depuis son arrivée à Neverland.. Mais elle n’avait jamais oublié les quatre ans de son existence qui l’avaient reliée à sa douce. Elle ne voulait pas les oublier. Elle s’y accrochait de toutes ses forces, depuis son arrivée à Neverland.. Elle avait tellement cru que les souvenirs étaient les seules choses qui lui restaient d’Alice.. Elle lui confia qu’elle ne comprenait pas que Candice n’ai pas eu la jugeote d’essayer de la revoir en soixante-dix ans. « Bien sûr que j’en ai eu envie. Ne dis pas de sottise, s’il te plait. » Ce fut tout ce qu’elle trouva à répondre, d’une voix douce néanmoins, sans trouver la force de s’expliquer davantage. Que pouvait-elle dire de plus, après tout ? Elle regarda le verre d’Alice finir sa course au loin, comme si c’était devenu soudain la chose la plus intéressante de l’univers. Elle avait l’impression d’être une gamine que l’on prend en faute, et avait peur de soutenir à nouveau le regard d’Alice. Parce qu’elle savait qu’elle pouvait craquer à tout moment.. Et qu’elle avait bien assez pleuré pour les dix années à venir, certainement..

Ses poings se serrèrent d’eux-mêmes à la suite du récit de sa moitié. Elle avait continué les arnaques, et on l’avait menacé de mort.. Candice sentit une colère toute particulière bouillir en son sein, de celle destructrice qui l’animait lorsque l’on touchait aux gens qu’elle aimait, et qui lui avait valut d'être considérée comme étant d'une cruauté sans faille.. Ceux qui avaient osé faire des menaces de mort à Alice avaient tout intérêt à bien se terrer dans les bas-fonds de Londres, bien à l’abri de la colère de Candice. Elle n’avait plus peur de tuer.. Et si elle leur mettait la main dessus, ils risquaient de passer un très, très mauvais quart d’heure. Peu lui importait le nombre qu’ils pouvaient être. Seul ou à plusieurs, ce n’était pas la chose qui l’effrayait le plus.. La suite lui fit de nouveau esquisser un sourire.. Effectivement ; comment avait-elle pu imaginer Alice se marier ? Ça avait autant de sens que d’imaginer Peter Pan grandir, après tout.. Elle se sentait si stupide. Si terriblement et affreusement stupide..

Elle ne répondit absolument rien. Ne s’exprimant ni sur les sombres idées qui naissaient dans son esprit en rapport avec ceux ou celui qui avait osé menacer de mort sa tendre moitié. Ni même sur la bêtise dont elle avait fait preuve en osant seulement penser qu’Alice avait pu refaire sa vie. Elle se contenta de hausser les épaules. La suite, cependant, lui fit lâcher un rire d’une froideur sarcastique. Qu’elle ne s’inquiète pas ? « C’est à toi de perdre la raison, visiblement.. » lâcha-t-elle en imitant Alice et en se levant. Candice avait envie de boire. Envie de boire jusqu’à en vomir et jusqu’à ne plus se rappeler de cette soirée. Elle s’étira, faisant craquer sa colonne vertébrale. Vieille habitude qu’elle trainait depuis trop longtemps. Les larmes avaient séchées sur ses joues. « J’ai assez parlé, Alice. Je pensais que te revoir mettrait le point d’honneur à mon bonheur. Mais j’ai le cœur en miettes. Et je me rends compte que ce n’est pas tant ta faute que la mienne. » Elle soupira. « Je dois retrouver ma Renarde. Elle n’est pas plus ancienne que toi à Neverland, mais dans mon équipage. C'est de mon devoir de lui apprendre à se défendre. Je n’aimerai pas que tous ces porcs essaient d’abuser de sa.. gentillesse. Je dois veiller sur elle. Je ne voudrais pas la perdre, elle non plus. Rares sont ceux à qui je tiens réellement. Et j'ai eu assez de mauvaises.. surprises, disons, pour les 5 prochaines décennies.. » Elle se fit craquer les doigts, tout en ajoutant « Et je dois boire. Je dois surtout boire. Avant.. J’ai une dernière question.. Et.. Jure sur ton honneur de pirate, que tu sois reniée si tu mens, de dire la vérité.. » Elle planta son regard dans celui d’Alice, le soutenant cette fois « Est-ce que, oui ou non, tu veux que je sorte de ta vie ? Je ne parle pas de reconstruire une histoire. Pas pour l’instant. On ne bâtit rien de solide sur une base bancale et brisée. Je te parle seulement de présence. Et d’une chance d’essayer de réparer les bases. Je ne te force pas. Mais réfléchis bien à ta réponse. Ce sera celle que je prendrais en compte, définitivement. Je respecterais ton choix. Quoi que tu décides. Je te le jure sur mon honneur de pirate, de bras-droit de Capitaine et d’ex-fiancée qui ne t’as jamais menti de toute sa vie. »

Codes par Wild Hunger.

Candice Dean & Alice Campbell

Just stay away from me.

Alice se rendait bien compte d'être cruelle avec la femme qu'elle aimait encore, mais les souvenirs de l'abandon était encore bien trop fraîche dans son esprit pour qu'elle puisse agir autrement. Elle avait toujours été d'une nature rancunière, "oeil pour oeil, dents pour dents"... ça avait toujours été l'un de ses lightmotiv, alors comment pouvait-il en être autrement aujourd'hui? Elle ne pourrait pas faire confiance comme ça à Candice. Elle lui en voulait encore bien trop. Et malgré tous les aveux de la soirée, ça ne suffisait pas à effacer toutes ces années et toute cette tristesse qu'elle ressentait encore en repensant à tout ce gâchis. Si elle savait tout ce qui s'était passé durant les années d'absence... Alice avait failli mourir en se faisant tabasser par un des hommes qu'elle avait voulu arnaquer, mais pourquoi le lui dire? Elle connaissait son amie, elle allait vouloir la venger et il était certain que ce n'était pas une bonne idée. Elle s'était attaquée à trop puissant sans le savoir et elle en avait payé le prix fort. Elle avait du fuir sa chère Angleterre et sa chère Londres... Est-ce qu'elle le regrettait? Ça avait été le cas, mais plus maintenant. Elle apprenait à apprécier Neverland et puis maintenant qu'elle avait appris que sa Candice vivait ici? Elle n'était malheureusement plus sûre de rien... Devait-elle rester? Retourner en Angleterre et fuir ailleurs? C'était une solution mais elle n'était pas envisageable. Comment pourrait-elle risquer encore une fois de ne plus jamais revoir Candice? Elle ne pouvait pas, c'était aussi simple que cela. Elle n'en était pas entièrement consciente, mais ça ne changeait rien au fait, elle savait intimement qu'elle ne partirait pas dici. Le rire froid de sa mie la fit frissonner. Candice avait raison, elle avait perdu la raison... comment pouvait-elle vraiment faire croire qu'elle était heureuse? Ce n'était pas possible. Elle se leva et lui fit face. Alice était en colère, encore et toujours... Lorsqu'elle vit son amie s'étirer dans un mouvement qu'elle connaissait si bien, une pointe de désir brut l'assaillit qu'elle repoussa tant bien que mal.

Le bras droit de Hook se remit à parler et chaque parole était une souffrance en soir. Elle avait le coeur brisé, mais était consciente que c'était en grande partie sa faute et puis elle parla de sa renarde qu'elle devait rejoindre... SA renarde... est-ce qu'elle voulait réveiller en moi la jalousie? Une personne à qui elle tenait et qu'elle devait protéger... Ce n'était sûrement pas le but de Candice, mais le résultat fut le même, une jalousie incontrôlable s'étira en elle. Assez de surprises pour les cinq prochaines décennies? Avait-elle vraiment dit ça? Un ricanement échappa à Ali, elle ne pouvait pas croire qu'elle ait dit un truc pareil. Et puis elle posa une question, la question à laquelle Alice avait peur de répondre. Je le jure, je dirais la vérité... Mais devait-elle parler avec son coeur ou avec sa tête? C'était quelque chose qu'elle ne savait pas... qu'elle ne pouvait pas dire. Son ancienne fiancée voulait savoir si Alice souhaitait qu'elle disparaisse entièrement de sa vie... si c'était le cas, elle le ferait, elle disparaîtrait purement et simplement. Elle regarda longuement son amour, la femme qu'elle avait toujours aimée, la femme qu'elle aimerait toujours et qu'elle ne pourrait jamais oublier. Pouvait-elle vraiment lui dire de disparaître? Elle se rendait compte qu'elle n'en serait jamais capable. Elle ne pourrait pas dire à la seule personne qu'elle ait aimée, à sa seule famille de s'en aller pour ne jamais revenir. Elle ne pouvait pas. Et pourtant, elle l'aurait voulu, elle aurait voulu être capable de le dire et d'essayer de l'oublier pour de bon. Les larmes n'étaient pas bien loin, mais elle les ravala, elle voulait que la colère revienne, c'était bien plus facile à gérer, bien plus facile à tenir debout avec la colère comme moteur.

Non. Non, je veux pas que tu disparaisse... tu... tu n'en as plus le droit.

Puis elle détourna les yeux, elle ne pouvait pas la regarder tout de suite, elle ne souhaitait pas voir les sentiments qui se disputeraient sur le visage de son amour. Fermant les yeux un instant, elle se rendit compte qu'il fallait qu'elle parte, qu'elle rejoigne sa cabine sur son navire et qu'elle reprenne des forces. Il fallait également qu'elle arrive à mettre en ordre tous ces sentiments, toutes ces interrogations... elle devait reprendre pied. Puis elle ouvrit les yeux et s'en alla, mais avant cela elle tendit légèrement les doigts en passant à côté d'elle pour frôler la main de Candice. Un léger frôlement qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de rechercher. Et puis elle s'en alla, elle alla rejoindre son vaisseau pour laisser libre cours à ces sentiments et ses questionnements... Elle ne voulait plus pleurer!

Codes par Wild Hunger.