Mon hétérosexualité a toujours été une énorme blague. La plus grosse depuis la création de cet univers. Même mes parents n'y croyaient pas, c'est pour vous dire. Y'a des signes qui trompe pas et avoir votre langue dans la gorge d'un beau garçon, c'en est un gros. Ce qui fait que personne dans ma famille n'a réellement été perturbé d'apprendre que j'étais gay. Enfin y'avais bien un autre signe qui trompait pas, j'ai toujours rêvé d'être pirate, et pas pour les trésors ou l'aventure, non, non. Parce que c'est connu, les marins sont tous quand même un peu touche à tout... Ouais messieurs, 35 jours sans voir la terre, ne me fait pas croire qu'entre vous ça ne copule pas à mort dans la cale. Je suis loin d'être con, on ne me la fait pas à moi. Donc une chose en amenant une autre... Je me suis décidé à faire mes classes à Londres, dans l'espoir de devenir médecin militaire sur un beau navire de guerre. Pourquoi médecin me direz-vous ? Mais pour la visite médical mes petits, pour avoir le plaisir de voir l'équipage nu, sans avoir à les violenter. Pervers moi ? Si peu, si peu. C'est juste que si je peux me rincer l'oeil au boulot, je vais pas dire non... Mais bon passons.

C'est lors de mes classes que j'ai fais la connaissance de James Rodgers, celui qui allait radicalement changé ma vie. Et ce ne sont pas des niaiseries romantiques ou quoi, non je vous parle bien de changer ma vie. C'est grâce, ou à cause, de lui que j'ai finis par débarquer à Neverland, mais ne brûlons pas les étapes... Reprenons depuis le début. J'ai donc fais la connaissance de ce drôle d'énergumène qu'est James. Charmeur au possible, amoureux de l'aventure et des demoiselles, complètement cinglé par moment mais terriblement attachant. C'est quasiment impossible de lui résister, vraiment, un sourire de sa part et vous accordez tout ce qu'il veut. Le pire dans tout ça c'est qu'il ne se rends pas toujours compte de l'effet qu'il produit. En moins temps qu'il en faut pour dire tarte aux pommes, voilà que nous étions inséparables tout les deux, toujours fourrés ensemble, à faire les quatre cents coups dans tout le bahut. Des vrais terreurs, surtout avec les demoiselles. On passait plus de temps à draguer la femelle qu'à perdre notre temps dans les bouquins... Bon je dois avouer que je ne charmais les demoiselles que pour mieux les décevoir en les repoussant violement, sortant ma carte favoris « T'aurais jamais mon corps, de un parce que t'es repoussante et deux je suis gay, sur ce salut. » Est-ce que cela fait de moi un sale type ? Carrément, je n'ai jamais prétendu être un type sympa, je suis un vrai salaud. Mais bon James récupérait toutes les éconduites, ne se gênant pas pour les serrer dans notre chambre. Je vous raconte pas le nombre de nuit que j'ai passé, assis devant la porte, le nez dans mes bouquins de cours, essayant de faire abstraction des gémissements et du grincement régulier de son lit. Que croyez-vous, c'est comme ça que j'ai réussis, en bûchant toute les nuits... Est-ce que j'étais exaspérer de passer mes nuits sur le palier de notre chambre ? Oui. De un parce que c'est désagréable et carrément inconfortable de dormir dans le couloir et de deux... Parce que j'en était amoureux de ce con.

C'est une des raisons pour laquelle lorsqu'il m'a annoncé qu'il voulait qu'on embarque pour se lancer  à l'aventure, tel deux pirates, je dois avouer que j'ai eu du mal à lui dire non. C'était clairement une mauvaise idée, on avait à peine finis nos classes que cet idiot voulait qu'on parte tout les deux découvrir le monde et ce sur un rafiot qui datait un peu... Une vraie épave le Jolly quand nous l'avons récupéré... Et pourtant regardez maintenant, c'est un fleuron de la navigation. Pensez bien qu'au début j'étais pas chaud... Loin de là, mais il a suffit qu'il me fasse son regard de chaton et d'un claquement de doigts je devenais le médecin à bord sous ses ordres. Commence alors des années et des années d'aventures. Oh je vais pas dire que c'était pas bien, loin de là... Mais... C'était pas non plus ce dont j'avais rêvé.

C'est inexplicable, j'ai beau me dire qu'il est temps que je me fasse une raison, je n'arrive pas à passer à autre chose, peut-être parce que je passe maintenant plus d'une centaine d'année à ses côtés, le suivant sans me poser plus de questions que ça. Alors oui, le voir avec toutes ces filles à ses bras, ça me ronge, mais je serre les dents et fait comme si de rien n'était...