Depuis qu'il s'était fait poignarder, Peter n'était pas sorti de sa cabane. C'était la première fois qu'il osait prendre l'air, discrètement, espérant ne croiser personne. Il n'était pas parti bien loin, quelques pas seulement dans les bois lui suffisaient. Il avait trop peur pour s'en éloigner franchement, bien que l'envie de rendre la pareille à ce pirate soit forte. Il n'avait ouvert à personne, bloquant avec le peu de magie qui lui restait l'entrée de sa cabane. Mais la douleur était insupportable et la blessure, qui peinait à cicatriser maintenant qu'il retrouvait un corps d'humain banal, se rouvrit. Il porta sa main à son ventre et regarda le sang avec un mélange de fascination et de dégoût. Tant bien que mal, il fit demi-tour pour retourner au camp. Celui-ci était dans un état lamentable. Depuis la Tempête, tout avait été ravagé et même si leurs dortoirs tenaient encore debout, les décorations étaient anéanties, au sol, piétinées. L'eau avait emporté les poteaux auxquels avaient été accrochés drapeaux, voiles, vêtements même. Cela ressemblait à une fin du monde précoce. La porte de sa cabane était ouverte, et les lieux avaient été investis en son absence. Peter observa Wendy qui ne l'avait pas vu, occupée à chanter une chanson qu'elle avait déjà interprété devant les garçons perdus, lors de son premier séjour ici. Sa voix avait le don de l'apaiser. « Wendy. » lâcha-t-il en guise de salutation, avant de fermer la porte derrière lui. Il acceptait déjà difficilement qu'elle soit venue sans son accord, alors il refusait que cela soit un défilé perpétuel. Il soupira et se laissa tomber sur le tas de mousse et de feuilles, un peu plus loin, qui lui servait de lit. Le garçon tourna lentement ses yeux vers dans la direction de la jeune fille. « Ça faisait longtemps que tu n'avais pas chanté. J'ai cru que mon petit oiseau avait perdu sa voix. J'adore quand tu chantes. » dit-il avec douceur avant de fermer les yeux. Si sa blessure l'avait rendu parano, il pouvait fermer les yeux devant Wendy sans aucune crainte. Il avait une confiance aveugle en elle, même après tout ce qu'il s'était passé entre eux. D'ailleurs, depuis le retour de Wendy à Neverland, c'était la première fois qu'ils étaient seuls tous les deux. Peter grimaça en serrant davantage son bras contre son ventre. Il lui fallait une bonne dose de magie pour commencer à faire cicatriser la plaie, et là, il n'avait plus assez de force. Tout ce qu'il arrivait à faire, c'était s'épuiser encore plus. Respiration saccadée, visage plus pâle encore que d'habitude, Peter rouvrit ses yeux d'émeraude, fatigués et  las, qu'il posa sur Wendy. « Je n'avais pas vraiment envie de voir qui que ce soit, mais … Ça me fait plaisir que tu sois là. Je suis désolé de ne pas t'avoir accordé beaucoup de temps depuis ton retour, tout s'est passé si vite ! Le temps passe trop vite … J'imagine que … Ça a été pareil dans ton monde, c'est normal que tu aies cessé de croire en moi. » murmura-t-il sans la moindre méchanceté dans la voix. C'était un simple constat, découverte terrifiante qu'il avait faite à propos du temps qui passait. Il poussa un gémissement de douleur et se retourna sur le côté, foncièrement agacé et surpris de pouvoir souffrir autant. Cela ne devrait pas être autorisé d'avoir aussi mal. Était-ce cela, être humain ? Être adulte ? Il n'aurait jamais du laisser les filles venir, laisser les adultes proliférer. C'était mieux avant qu'ils n'arrivent. C'était mieux avant … C'est bien une phrase de quelqu'un qui grandit. pensa-t-il furieusement. « Est-ce que … Est-ce que tu as pu trouver un bon abri pendant la tempête ? » Le garçon ignorait si il devait se sentir coupable ou no d'avoir failli tuer tout le monde d'un coup. Peut-être sa réaction avait-elle était quelque peu exagérée. Mais Peter avait perdu le contrôle, et l'île toute entière avait réagi à sa colère, à sa peur, à sa douleur. Il n'espérait qu'une chose : que ce Jesse Miller ait lamentablement péri en se faisant emporter par les vagues, avant de se faire dévorer par les requins, ou par le crocodile qui avait dévoré la main de Hook. C'était tout ce qu'il méritait. C'était lui, le véritable responsable : pas Peter, personne d'autre, mais bien Jesse Miller.

Dans son monde, la magie n'existait pas, ils avaient toujours du faire sans et mise à part les blessés de la guerre et les maladies encore inconnaissable, les médecins et infirmières avaient toujours fais un excellent travail. J'avais apprit quelques bases, pour l'école, si un élève se blesse et puis ma tante m'avais enseigner aussi certaine chose.

Je ne sais pas si je t'en veux.  Je n'ai jamais su mettre de mots sur ce que je ressens, tu l'as bien compris. Il planta ses yeux dans les miens, une des premières fois depuis mon retour à Neverland. Je ne compris pas vraiment la sensation que je sentais, c'était..  bizarre, j'avais grandis mais en compagnie de Peter, j'avais l'impression de resté une enfant. Je lui confia que j'aurai du resté, c'est vrai après tout,  ça aurait été plus facile ! Pas de père en prison, pas de vie médiocre.. Je n'aurais pas rencontré David et mes frères ne m'aurait pas hurlé dessus en oubliant ce monde. J'aurais aimé. m'avoua-t'il, évidemment.

J'enleva la serviette, essuyant quelques goûttes sur les côtés du front de Peter. Je lui posa la question qui me travaillait depuis que je me souvenais. Je suis venu te voir, en rêve. Nous jouions ensemble pendant des heures. Tu pensais que ce n'était pas réel, mais ça l'était, pour nous. John, Mickaël et toi vous aviez l'air heureux chez vous. Je suis venu souvent, mais je n'ai jamais osé te réveiller. Je restais assis sur votre fenêtre et … Tu grandissais. Et … J'ai eu … Peur ? Et puis les filles perdues sont arrivées, et les adultes, et je n'ai plus eu de temps pour autre chose. Je laissa la serviette humide sur son front et je baissa les yeux sur mes mains. C'était pas assez... t'aurais du faire quelques choses, je t'aurais pas oublier ainsi.. C'était une promesse que tu as fait, j'aurai voulu que tu la tiennes.. Il se leva, à mon niveau. Il avait un peu grandis, ça ne me faisait pas peur. Mais c'était Peter, il devait être un enfant, hors il grandissait, quand atteindra-t'il mon âge dîtes moi ? Peu importe, puisque tu es de retour. Tu vas rester maintenant, n'est-ce pas ? J'hésita, je ne pouvais pas partir de toute façon, partir signifiait la fin de Neverland. Je fis simplement non en hochant la tête.

J'ai laissé d'autres filles venir ici, parce que tu leur manquais. Tu nous manquais. On a essayé de te retrouver en chacune d'elles.  Je leva les yeux vers Peter. La sincérité du garçon me fit des frissons, en fait je penses qu'en étant enfants, j'aurais certainement été jalouse de toute les filles qui était venu ici, je pense que je le suis encore d'ailleurs. Je suis là maintenant. Oui, belle et bien là. Avec une mission entre les mains, mais la guerre qui se préparait ne signalait rien de bon, une guerre.. pour des enfants.. Je savais ce qu'étais la guerre et ce n'était pas pour les enfants.

Est-ce que … Est-ce que John et Mickaël m'en veulent, eux, de ne pas être revenu ? J'haussa bêtement les épaules. À vrai dire, je ne sais pas.. John et Mickaël ont grandient eux aussi et il ne me parle pas vraiment de leur sentiments, ils parlent surtout entre eux. Une chose que je regrettais, la complicité. Surtout depuis que je leur avait annoncé mes fiançailles avec David.. David.. où était-il d'ailleurs et que fait-il ? Et Tink ? Est-ce que tu l'as vue ? Depuis la veille du couronnement elle a disparu, j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose ... La panique sur le visage de Peter était très prononcé, comme la fatigue et la faiblesse. Il posa son front sur mon épaule, j'hésita un instant avant de posé maladroitement ma main sur sa nuque. Tink est forte, je suis sur qu'il ne lui est rien arrivé, elle est peut être caché par peur. Je n'en savais rien, je ne sais pas, je sais à peine d'où je viens.