Guns and People

❝ intrigue numéro 2b.

Depuis la Tempête qui avait ravagé une partie de Neverland et plongé l'île dans les ténèbres, les choses n'avaient cessé d'aller de mal en pis. Les attaques contre Rivebois s'étaient intensifiées, les Indiens et les Enfants voulant à tout prix faire payer les adultes qu'ils tenaient pour responsables de leurs malheurs. Mais voilà que l'un des Indiens avait été tué. Le premier mort. Ce fut pour Rivebois et pour les Pirates la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Ils décidèrent de se réunir en urgence au cœur de la ville, dans une Taverne, afin de trouver des solutions. Que fallait-il faire ? Se protéger, ou bien attaquer ? Créer la peur parmi les cœurs afin d'assurer son salut, démontrer son pouvoir ? Ou bien se contenter d'attendre que les choses ne se tassent ? Tout le monde voulait des réponses, maintenant. Ils savaient que les enfants et les indiens ne laisseraient pas passer cette nouvelle erreur. Contre toute attente, certaines sirènes qui avaient choisi leur camp les rejoignirent, leur insufflant un nouveau courage. La Taverne était bondée de monde, la chaleur étouffante. Tout le monde parlait à voix haute, se bousculait. A peine investie par les habitants et les pirates, certains étaient déjà prêts à se battre. L'alcool coulait à flot, les cris fusaient. Comment se faire entendre, imposer son avis ? Une chose était sûre : chacun allait devoir faire vite, et se montrer convaincant.  

Les réponses doivent être courtes et simples pour aller plus vite, nous vous demandons donc une moyenne de 250 ou 300 mots. Comme vous serez nombreux à répondre, nous avons mis en place un sujet dans lequel vous préviendrez que vous êtes le prochain à répondre à l’intrigue ici ! Ne postez dedans que si vous êtes certain de répondre le plus rapidement possible ! Par ailleurs, puisqu’encore une fois vous risquez d’être nombreux, essayez d’intégrer tout le monde dans la mesure du possible. Prenez en compte la réponse de ceux qui vous précèdent ! Nous interviendrons à nouveau avec le PNJ lorsque nous jugerons cela nécessaire. Pour ce premier tour, personne n'est particulièrement mis à l'honneur, aussi vous êtres libres de poster comme bon vous semble. Veillez à ce que le plus de monde possible réponde avant que vous ne répondiez à nouveau : rappelez vous ce n'est pas un rp privé, mais collectif et tout le monde doit être pris en compte !  

Quelle bande d'idiots ! Ils ne pensaient qu'à boire, à se taper dessus, et ça ne menait à rien. Appuyée dans un coin avec une bière, Mara contemplait ce désastreux spectacle avec un soupir. Que faisait-elle là, exactement ? Si elle ne s'était pas un tant soit peu intéressée à l'avenir de l'île – ou plutôt son avenir à elle sur l'île – sans doute serait-elle restée à l'Orchidée. Il faisait une chaleur étouffante. De temps à autre, elle se ventilait avec sa main, l'air profondément ennuyé. Où était Kenneth ? Avec lui, l'attente aurait paru moins interminable, sans doute. A ses côtés, un homme en bouscula un autre, et la percuta de plein fouet. Sa bière se renversa, tâchant partiellement sa robe noir. Ce fut trop pour elle, et Mara lança d'une voix froide : « Va me chercher une nouvelle bière, ou je te jure que tu ne passes pas la nuit. » Mara avait déjà tué ; elle n'en était pas fière, mais elle l'avait fait. Et si ils étaient réunis ici, c'était bien parce qu'un indien était mort. Alors pourquoi pas un habitant de Rivebois ? Devant son regard catégorique, l'homme déguerpit pour lui obéir. Un sourire suffisant se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle s'avançait un peu parmi la foule, à la recherche de personnes plus intéressantes à écouter. Ceux qui voulaient vraiment trouver des solutions étaient au centre. Autour, ce n'était qu'alcooliques, ivrognes sans vertu, abrutis voyant en ce rassemblement l'opportunité de cogner quelqu'un. Elle s'empara d'une chaise et s'y assit, sans même faire attention à la table de qui elle prenait place.

Assise à une table, j'observais sans dire mot, un grand manteau à capuche noire autour de moi, on aurait pu me prendre pour une disciple de pan. Attentive à la partie auquel je m'étais lancée. Jeux de cartes à la main, je jetais deux as de trèfles, relançant le dé devant moi. Le pirate en face se leva d'un coup et tapa du poing sur la table. J'avais gagné mon pari. Je tendais alors ma main, il me donna alors à contre coeur sa petite bourse pleine d'or. Il ne put apercevoir que le sourire sournois de mon visage, le reste complètement caché par cette capuche noire. Je posais mes jambes sur la table à la manière des pirates, bras croisé tête baissée, on aurait pu croire que je m'étais endormie. Le meilleur moyen de ne pas trop éveiller les soupçons et d'agir comme les pirates. J'écoutais les conversations de part et d'autres de la taverne. Difficile de se concentrer et d'en savoir un peu plus sur leurs stratégies d'attaque. Je tends l'oreille par-ci, je lève de temps en temps la tête pour regarder ce qui se passe par là, un très grand bordel chez les pirates. Une jeune femme apparemment agacée c'était assise sur une table juste à côté de moi. Plutôt élégante pour une femme pirate. Sûrement une habitante de Rivebois venue elle aussi écouter ce qu'il avait à ce dire dans les environs. Je m'adressais à elle, tête basse, bras derrière la tête. "Je vous trouve plutôt élégante pour être une femme pirate, exceptée la tâche de bière sur votre robe. Enchantée de faire votre charmante connaissance mademoiselle, vous avez appris la nouvelle vous aussi ?" Les alcooliques d'à côté s'empressaient de chanter des chansons à tues-têtes, déversant leurs alcools un peu partout dans la taverne. " Pauvre tavernier."

Je n'ai jamais été particulièrement fan des tavernes, ok l'alcool coule à flots et on trouve toujours des partenaires de jeux et de boissons… Mais là, je trouve qu'il y'a un peu trop de pirates ivres et d'adultes sur les nerfs au mètre carré. Une ambiance à te faire suffoquer, l'odeur de la transpiration sature l'air ambiant, tandis qu'une tension à te faire t'agenouiller s'abat avec cruauté sur chacun d'entre nous. Assis à une table en compagnie de James et de Candice, je fume avec fébrilité, jetant des coups d'oeil anxieux autour de moi, regrettant presque de m'être laissé convaincu de ramener mes charmantes fesses ici bas. C'est pas comme si je pouvais faire quoique ce soit… J'suis médecin moi. Mon boulot c'est pas de calmer les esprits belliqueux et calmer les tensions… Enfin sauf si c'est musculaire. Mais là c'est autre chose. Je tire avec nervosité sur ma clope, soufflant du coin des lèvres ma fumée, je tapote du bout des doigts sur la table, passant mon temps à croiser et à décroiser les jambes, cherchant une position confortable. Ok autant être honnête je n'en mène pas large. Je regarde mon verre de whisky, n'osant pas le toucher. Je pousse un soupir, regardant le reste des "invités" se souler, s'engueuler dans un brouhaha qui commence à me filer une migraine à m'en taper la tête contre les murs. Je n'ai qu'une envie c'est de me tirer de cette taverne glauque et de les laisser se foutre sur la gueule sans moi. Qu'ils déclenchent une guerre si ils veulent, si ils ne sont pas complètement idiots ils feront le bon choix. Est-ce que j'ai réellement foi en cette bande d'adultes sur les nerfs ? Non. Mais bon l'espoir fait vivre non ? Après une énième bouffée de tabac je finis par soupirer, me maudissant d'avoir enfilé une chemise aussi épaisse. J'ouvre un bouton ou deux de plus, prenant une gorgée de whisky, espérant que ce dernier me rafraichisse d'une façon ou d'une autre. Mais ce serait trop demander. Ok c'est officiel, j'en ai marre. Pas question que je reste ici une minute de plus. Je vais crever si je reste ici plus longtemps. Je m'excuse auprès de James et Candice avant de me lever, mais voilà une main autoritaire se pose sur mon épaule, me remettant gentiment mais fermement à ma place.

Un indien était mort, tué de la main d'un adulte. Annabeth n'éprouvait aucune compassion à l'égard de leur peuple, ils l'avaient cherché en se mêlant aux enfants lors des nombreuses attaques. Mais depuis ce décès, les choses semblaient plus sérieuses et la jeune femme ne pouvait cacher son anxiété. Elle aimait la petite vie paisible qu'elle menait à Rivebois et il était hors de question que cela change à cause d'enfants. Soupirant, elle tentait de comprendre les conversations, mais n'entendait que les cris. Assise dans un coin sombre de la taverne, vêtue de noir, elle ne percevait que les conversations futiles, les moqueries d'ivrognes en mal d'aventures. La réunion tournait au ridicule. Annabeth avait presque honte en regardant autour d'elle. Les conversations semblaient plus intéressantes au centre, mais elle n'avait aucune envie de se faire remarquer en se dirigeant vers elles. Et puis, elle était uniquement venue pour écouter, elle n'avait rien à proposer et ne désirait pas spécialement être mêlée à la conversation. Des ivrognes s'approchèrent de sa table, vacillants, ils ne demandèrent pas la permission avant de s'asseoir à ses côtés. Pour une fois, la blondinette se leva sans le moindre bruit, elle avait déjà fait l'expérience de tenir tête à des soûlards, à Londres, et ne désirait pas vraiment réitérer l'expérience. Elle s'approcha, de son pas félin, d'une autre table qui semblait contenir des personnes encore quelque peu saines d'esprit. Une chaise était libre, elle fît un signe à l'inconnu qui se trouvait à proximité et s'installa.

J'avais espéré que le mariage se passerait bien, mais évidemment c'était trop demandé. Jesse avait pété les plombs et avait planté un poignard dans le corps de Peter Pan, dans le corps d'en enfant. Et suite à cela? Oh non, il n'y avait pas simplement eu un début de guerre... une tempête s'était déchaînée sur l'île et l'avait ravagée. Je n'y avais jamais vraiment cru, mais j'avais du me rendre à l'évidence, Neverland appartenait à Pan en son entien. J'avais tout fait pour rester en dehors de l'agitation et des bagarres autant que possible et je m'étais rendu compte qu'être pirate n'était définitivement pas pour moi. Oh certes, j'aimais foutre le bordel, arnaquer et voler... mais faire du mal à des enfants, c'était au-dessus de mes forces. Et puis, j'étais sur le Neptune et mon capitaine était l'instigateur de tout cet enfer. Je n'avais pas encore quitté mon navire, mais c'était une idée qui avait germé dans mon esprit et qui prenait de l'ampleur tous les jours. Je ne voulais pas être pirate, pas si ça impliquait ce que ça impliquait en ce moment. La réunion avait été programmée parce que la situation ne s'améliorait pas et que ça allait même certainement empirer vu qu'un indien était mort il y a peu. Un soupir m'échappa tandis que je pénétrais dans la taverne. Ça puait l'alcool et la vieille sueur rance, la moitié des hommes étaient déjà ivre mort et titubant. En secouant la tête, je m'avançais parmi eux pour voir ce qui se passait. Une table était occuppée par Candice et le "haut commandement" du Jolly, je m'en approchais et souris malgré moi. Il s'était passé des choses horribles entre mon âme soeur et moi, et rien que la voir me faisait sourire. Je balançais un coup de coude à un pirate pour qu'il s'écarte et passant devant Candice, je vins me placer près d'elle, mais je restais debout. Je ne savais pas ce qui se passerait ce soir, mais je n'étais pas sûre que ça puisse arranger quoi que ce soit. Et puis, Jesse allait sûrement pas tarder à débarquer et je dois avouer que je n'avais aucune envie de le voir...

Le monde était au bord du gouffre ; l’ambiance était nauséabonde depuis quelques minutes et Belâam observait la scène d’un œil attentif. Il n’avait rien commandé, il n’était pas présent pour faire fonctionner le commerce mais pour s’inquiéter de l’avenir. Cet endroit infesté de Pirates ne le rassurait aucunement, leurs idées se répandaient comme du poison et contaminaient les bouches des habitants de Rivebois. Les souvenirs d’un arrêt quelque part sur le port où il retrouvait ses camarades, riant de la mort puis pleurant d’un adieu quand les portes se refermaient dans leur dos ; la solitude qui vous ronge les os. Non, pas des héros ; juste une bande de trouillards.

Adossé à l’une des poutres en bois ; il les regardait se chamailler avec un détachement presque hautain, ils étaient tous les mêmes et finalement que voulaient-ils ? Pourquoi tacher ce monde ? Un indien était mort ; le sang aller couler et les rêves d’un monde de paix d’un homme déchiré étaient brisés. Que pourrait-il faire ? Il n’était qu’un pauvre pantin désarticulé, ils finiront de l’éparpiller quand ils l’auront décidé. Il faut croire que certaines horreurs sont faites pour se répéter ; que l’on n’apprenait décidément rien de nos erreurs. Les enfants jouent aux soldats, les adultes le sont. Il était habillé de façon plutôt discrète, oui cela existait dans sa garde robe ; quelque chose de sombre qui se mariait plutôt bien avec l’ambiance. Il n’attendait rien de cette « réunion » d’adultes ; une belle mascarade pour qu’un homme charismatique se lève parmi tous ceux qui hésitaient encore et empoissonne. Ses yeux bleus reconnaissaient des visages ; mais finalement peut-être pas tant que ça leur âme. La peur rend les hommes stupides… L’avenir était probablement l’idée la plus anxiogène du genre humain ; et puisque les rêves peuvent devenir cauchemar alors il leur faudra un rayon de soleil que l’on nomme espoir.

Kenneth était un homme d’action, le genre qui frappe avant d’agir, qui se complaît dans le rôle du gros bras plutôt que d’essayer de jouer les intellos. Il n’était pourtant pas dépourvu d’intelligence, le bougre, toutefois il était plus aisé de prétendre être un idiot que de devoir avouer que l’on ne l’était pas. A partir de cet instant, les autres ne cessaient de venir à vous en espérant que vous pourriez trouver des solutions à leurs problèmes ; ils en appelaient à votre sagacité, à votre empathie, à tout ce qui pourrait leur éviter de finir dans le caniveau à cracher du sang. Non, cela avait toujours été plus simple pour lui de n’être qu’un mercenaire. Entrer au service de Mara lui avait permis de renforcer cette image puisqu’elle était suffisamment maligne pour deux. Et pourtant… Pourtant il était là, ce soir. Il ignorait concrètement ce qui avait bien pu le pousser à pénétrer dans cette taverne bondée d’où émanaient des rires gras et des effluves d’alcool mêlés de sueurs rances, mais il était là. Il savait que son employeuse se trouvait quelque part dans ce rassemblement, parce qu’elle n’aurait pas laissé d’autres prétendus leaders décider de l’avenir de son existence. Son existence, car elle était liée à celle de Rivebois et de ses habitants. Si cette guerre s’instaurait véritablement, elle n’aurait d’autre choix que d’y participer ou de quitter Neverland. Et il n’était clairement pas dans ses plans de faire l’un ou l’autre – pas si elle avait son mot à dire, en tout cas. Il passa donc en revue les visages des clients, slalomant entre les ivrognes avec une grâce presque féline, n’attirant qu’une attention minimale sur sa propre personne. Il avait l’habitude d’évoluer dans les ombres et il savait se montrer discret. Il traversa donc plus de la moitié de la salle, la chaleur étouffante et le brouhaha incessant débutant à lui ronger les nerfs, avant d’atteindre un cercle de personnes plus sobres et plus sérieuses. Une chevelure blonde attira son regard, comme une lumière un papillon, et il reconnut Annabeth qui venait de s’installer à la table de l’équipage du Jolly Roger. Il était trop loin pour entendre ce qu’ils disaient, surtout avec ce bruit. Il s’attarda quelques secondes de trop, envoûté par les traits de la belle gérante, avant de se remettre en marche. Il ne pouvait pas continuer à l’attendre. De toute façon, ce soir, il avait autre chose à faire. Apercevant Mara quelques mètres plus loin, il bifurqua vers elle et intercepta au vol un homme qui se précipitait vers elle avec une chope à la main. Ce pauvre type donnait l’impression de fuir le Diable, aussi comprit-il rapidement qu’elle avait dû le menacer d’une quelconque façon pour créer une telle terreur dans ses yeux. Il le congédia d’un regard, puis termina son trajet en se laissant choir à la table qu’elle partageait avec une autre personne, l’air nonchalant. « Alors, Mara, on complote ? » Il porta la bière à ses lèvres avec un sourire en apparence neutre, mais où elle pourrait sans mal y lire l’insolence qui le caractérisait. « Au moins, leur alcool n’est pas trop mauvais. » Juste après son entrée toute en finesse, il sembla remarquer la silhouette encapuchonnée vers laquelle la brune s’était à moitié tournée. « Pardon, je dérange ? » Quand bien même c’était le cas, il n’aurait pas quitté son siège. C’était là sa place : aux côtés de Mara.

Guns and People

❝ intrigue numéro 2b.

La taverne ne désemplissait pas. L’air y était irrespirable. Certains pensaient à s’échapper au plus vite de cet enfer brûlant et étouffant, les autres espéraient qu’enfin quelqu’un s’impose pour apporter un débat raisonné. Un débat d’adultes. C’est ce moment que choisit un homme d’une trentaine d’années à la barbe hirsute pour faire irruption dans la pièce déjà bondée. Il se fraya un chemin parmi la foule en jouant des coudes, jusqu’au centre de la pièce où il monta sur une table. « Ecoutez-moi … » Essoufflé, il tapa du poing sur son cœur et tenta de se redresser. Les visages se tournèrent vers lui. « Taisez-vous, écoutez-moi ! » répéta-t-il pour imposer le silence. Surpris d’y être parvenu, il hésita quelques secondes avant d’enchaîner : « Je reviens du camp indien et … Ils se sont rassemblés … Enfants, fées, et même les sirènes. Je crois … » Il reprit son souffle, posa sa main sur ses côtes. « Je crois qu’ils vont nous attaquer. » conclue-t-il. Le silence s’éternisa. C’est alors que la silhouette de Lester Wayne, le chef de Rivebois, se détacha du reste de la foule pour monter gracieusement sur la table à son tour, poussant sans ménagement l’homme qui s’y trouvait déjà. « Et bien mes amis, si tout cela est vrai, nous ne pourrons pas rester là les bras croisés. Comme vous le savez déjà, nous sommes réunis parce que l’un de nous a eu l’excellente idée de poignarder une sale gosse insupportable, ce qui a détruit une partie de l’île, et un autre a décidé de tuer un indien. D’ailleurs, nous remercions ces deux hommes pour les ennuis irrévocables qu’ils nous ont apportés, merci beaucoup ! » Lester éclata de rire et tapa dans ses mains. Personne ne rit. Et lui ne cherchait aucunement à être amusant. Au contraire, sa voix était menaçante et irritée. Avait-il peur ? Fallait-il avoir peur ? « Est-ce que certains parmi vous ont des idées intelligentes pour nous défendre ? Ou bien pensez-vous que nous devions attaquer les premiers ? » Son regard balaya la foule avec intérêt. Ce soir, l’avis de chacun importerait. Cette soirée allait être décisive sur la suite des évènements. Et sur l’avenir de Neverland. 

Les réponses doivent être courtes et simples pour aller plus vite, nous vous demandons donc une moyenne de 250 ou 300 mots. Comme vous serez nombreux à répondre, nous avons mis en place un sujet dans lequel vous préviendrez que vous êtes le prochain à répondre à l’intrigue ici ! Ne postez dedans que si vous êtes certain de répondre le plus rapidement possible ! Par ailleurs, puisqu’encore une fois vous risquez d’être nombreux, essayez d’intégrer tout le monde dans la mesure du possible. Prenez en compte la réponse de ceux qui vous précèdent ! Nous interviendrons à nouveau avec le PNJ lorsque nous jugerons cela nécessaire. Pour ce premier tour, personne n'est particulièrement mis à l'honneur, aussi vous êtres libres de poster comme bon vous semble. Veillez à ce que le plus de monde possible réponde avant que vous ne répondiez à nouveau : rappelez vous ce n'est pas un rp privé, mais collectif et tout le monde doit être pris en compte !  

La porte s’ouvrit avec fracas ; Belâam ne se situant pas très loin de celle-ci vit le pauvre fou bousculer les gens présents, ouvrant ainsi un passage avant de grimper sur une table pour prendre la parole. Il le fixa de ses yeux bleus méfiants quand des mots de paniques sortaient de sa bouche. Vraiment ? Etait-il mort de trouille parce qu’une bande d’enfants ayant pour la plus part des épées en bois allaient venir réclamer le départ de ceux qui gâchaient leur monde ? Lester monta sur la table à son tour. Une plaisanterie vraiment douteuse sortait de ses lèvres ; Belâam se surpris alors de cette envie de lui décrocher une droite comme au bon vieux temps à l’armée où l’on résolvait les problèmes de la sorte au sein des rangs. Ceci dit, déclencher une émeute n’était pas une brillante idée. Deux questions alors soufflaient l’assemblée. Alors qu’un pirate à sa droite qui devait bien faire le triple du poids de Belâam ouvrit la bouche, arme en main près à proclamer l’insensé.  Il monta à son tour sur la table.

Une élégante mante religieuse. Il n’avait pas peur des pirates ; il n’avait pas peur de Lester et encore moins des enfants ! Il était accoutumé aux regards posés sur lui ; créature de spectacle et pourtant toujours silencieuse. L’on était sensible à son langage corporel, à son corps qui se disloquait ; seront-ils sensibles à ses mots. Les mots d’un homme qui connaissait la guerre. Peut-être pas, qu’importe. C’était son cœur qui parlait ; peut-être avait-il bien trop un cœur d’enfant blessé qui battait dans sa poitrine pour tenir une place dans cette assemblée. « Seriez-vous tous assez stupides pour vous battre contre des enfants ? Stupide ou répugnant. Vous avez déjà vu les conséquences d’en avoir blessé un. Alors c’est ça ? Vous ne voulez plus de ce monde tel que nous l’avons rêvé. Retournez donc à Londres si la misère et la désolation vous manque à ce point. » Il ne se gêna pas pour en désigner certains du regard, ceux qui ne jurait que par le sang et ne se dérange pas pour fixer longuement cet espion pathétique qui était venu déclencher cette aberration de parole de la bouche d’un homme que le contorsionniste avait cru grand d’esprit. « Je ne suis d’un petit acrobate ; mais je me tiendrais contre vous et votre folie. » Le vétéran ne savait pas vraiment s’il serait soutenu ? Qu’importe ; seul il serait là. Il n’était pas bien gros, il n’était plus ennemi vaillant et redoutable. Il n’était qu’un gringalet ayant l’esprit beaucoup trop ailleurs. Peut-être était-il devenu fou sur le front, mais il n’avait pas perdu le sens de la justice.

Jesse se prépara à ouvrir la porte de la taverne, lorsqu’un vieillard lui passa devant en courant. Oh, il était donc si en retard que ça. Un état de lassitude intense l’envahissait. Déjà, il sortait juste d’une confrontation plutôt brutale avec Nightingale, le meilleur ami de cet abruti de Pan, et il se retrouvait blessé, ensanglanté, avec une magnifique cicatrice sur le visage. En plus, il détestait les réunions comme celle qui se préparait. Pour arranger tout ça, la plupart des personnes présentes voulaient probablement le voir mort. Et voilà que maintenant, on annonçait l’attaque imminente des enfants et des indiens. Soupirant, il se retourna vers Hawk, à ses côtés, et chercha dans ses yeux un quelconque signe de compassion. Ils avaient passé les deux dernières heures à se souler pour se donner le courage d’assister à cette stupide réunion, et autant dire qu’ils n’étaient pas dans leur meilleur état.

Alors il poussa la porte, et ils entrèrent à leur tour. Quelques regards se posèrent sur eux, mais celui de Jesse était fixé sur Lester, qui avait visiblement décidé de faire des plaisanteries douteuses. Il hésita entre lui sauter et la gorge et commencer une bagarre de taverne, ou passer son chemin jusqu’au comptoir. Mais il avait fait suffisamment de conneries jusqu’ici, alors il posa la main sur le bras de son bras droit, et le tira du mieux qu’il put vers le comptoir.

Alors qu’ils enchaînaient les verres de rhum, un homme monta à son tour sur la table. Un homme du cirque, si il se souvenait bien. Et il lança un discours pacifiste qui fit sourire le Capitaine du Neptune. Cependant, il y avait un point sur lequel on ne pouvait pas le contredire. « Il n’a pas tort. », commença-t-il, plus pour lui-même que pour l’assemblée. « On est tous venus à Neverland parce que c’était plus simple. On vit plus longtemps, on a moins de problèmes, et on profite plus. Si on commence cette guerre, ce temps de tranquillité est révolu. Et on va vieillir, et mourir. Ça vaut vraiment la peine d’abandonner cette vie presque éternelle à cause d’enfantillages ? ». Levant les yeux de son verre, il parcourut l’assemblée du regard, eut un rictus, et haussa les épaules. « Enfin moi je dis ça, mais je suis celui qui a commencé ce bordel, alors niveau crédibilité, je repasserai. »

Sur ces mots, il finit son verre et se tourna de nouveau vers son ami avec un regard encore plus lassé qu’auparavant. L’atmosphère était lourde, puante, le sang collait encore sa peau, et il était épuisé. Cependant, il savait que si une guerre se déclenchait, gamins ou pas, les deux camps allaient perdre énormément. D’un point de vue stratégique, ce n’était simplement pas une bonne idée. Et il savait que dans le camp adverse, les mêmes questions étaient soulevées. Ne pouvait-on pas simplement revenir en arrière, et continuer à jouer à la guerre, plutôt que d’en débuter une réelle ?

Le regard bleuté de Mara se posa sur la jeune femme qui venait de prendre place à ses côtés. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres ; que faisait donc la Reine Eriel ici ? Soit elle était suicidaire, soit ses espions avaient décidé de la lâcher et elle devait se cogner la basse besogne elle-même. « Grand Dieu non, je ne suis pas un pirate ! Leurs méthodes vulgaires me sont quelque peu désagréables. » Mara ricana en jetant un coup d’œil à sa robe tâchée, qu’elle cache en croisant ses bras sur sa poitrine. « Toutefois, il faut avouer qu’ils ont un alcool bien meilleur que celui-ci. »  Mara reporta un instant son attention sur les gens autour d’elle, en commençant à se demander si Kenneth ne l’avait pas tout bonnement laissée tomber. « Le plaisir est partagé. En effet. Par ailleurs, Madame, vous devriez être pru … » Mais Mara fut coupée par l’arrivée de son ami qui se laissa tomber sur la chaise voisine, laissant ainsi planer le doute sur ses propos. Elle allait lui faire comprendre qu’elle savait qui elle était, et qu’une Reine de son importance ne devait pas traîner par ici sans protection. « Alors Kenneth, on arrive en retard ? » répondit-elle avec sarcasme. Il n’y avait rien de méchant dans ses propos ; leur relation était faite ainsi. « Tu ne nous déranges pas. Me voici en compagnie d’une jeune femme tout à fait charmante, plus que ce ramassis de pirates alcooliques. » Mara et Kenneth partageaient une relation unique basée sur le respect et la confiance. En sa présence, elle se sentait immortelle.

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L’irruption de l’homme dans la taverne mit fin à leurs courtoisies. Le regard de Mara se posa sur lui, attentif et dubitatif. Les enfants avaient-ils vraiment envie de les attaquer ? Elle en doutait fortement. Toutefois, elle accordait bien moins de confiance aux Indiens, malgré sa relation naissance avec la jeune Aliza. Celle-ci lui apprenait énormément sur leur peuple ; et au fond, elle comprenait parfaitement ce qu’ils pouvaient ressentir de voir ces hommes et ces femmes débarquer et prendre leurs terres. Mais Mara, comme tous les autres, désiraient une seule chose : trouver un endroit où vivre enfin en paix. Etait-ce trop demandé ? Elle garda le silence tandis que Lester Wayne, puis un homme au charme certain qu’elle ne connaissait pas. Celui-ci avait totalement raison, Mara partageait son avis. Quant à Jesse Miller, il l’étonna par son discours pacifiste. Un rire sarcastique s’échappa de ses lèvres rouge sang lorsqu’il se tut. Effectivement, il était responsable et avait foutu une belle pagaille. Si il avait pu se charger de régler les problèmes tout seul, ça aurait été parfait. Malheureusement, ils allaient tous devoir lutter ensemble. Vint alors le tour de Hawk, que Mara savait être le second de Jesse. Son discours était bien moins modéré que celui des autres ; cela n’étonna guère la femme qui exécrait les pirates avec une violence inouïe. Quand il se tut, Mara ne put s’empêcher de prendre la parole à son tour : « Si je puis me permettre, nous n’avons pas grand-chose contre les Enfants. Jusqu’à présent, ce sont les Indiens qui nous posent problème. Alors je suppose que les Enfants viendront toujours en aide aux Indiens et que par conséquent, en cas d’attaque, nous devrions les affronter eux aussi. Mais blesser un gosse, même si il a plusieurs siècles, n’est pas une perspective très excitante et ça n'a rien de glorieux. Nous tous ici avons été enfants, avons eu des rêves, de l’espoir. Exactement ce qu’ils sont venus chercher à Neverland, et ce que nous sommes venus chercher à notre tour à Rivebois. » Son regard se posa sur Kenneth, puis sur Eriel, elle se mordit la lèvre et conclut : « Ne nous trompons pas de cible. » Mara ne dit pas clairement si elle était pour la guerre ou non. Elle ne l’était pas. Cependant, s’ils attaquaient, elle n’hésiterait pas à se défendre.

Tout ceci devient terriblement agaçant. Entre Lester qui se permet de faire son numéro, Jesse qui se ramène avec sa bande de pirates aliénés et les adultes qui commence à se faire la morale, je commence sincèrement à en avoir ma claque. Tirant toujours sur ma cigarette, je jette un regard des plus blasés à Candice, cherchant de son côté un peu de soutiens. Rappel moi pourquoi je dois rester ici ? Pour profiter de la stupidité ambiante et de cette charmante odeur de sueur ? Génial. La prochaine fois, offre moi une corde, ce sera moins cruel. Agacé je pousse un soupir, me levant à mon tour, prenant la parole après la jeune Mara, laissant un rire un peu désagréable m'échapper :

"Non mais regardez vous tous... Vous avez beau essayer de vous raisonner, vous dire que vous ne voulez pas de guerre, mais entre nous je sais que vous ne rêvez que de ça. La seule chose qui vous dérange réellement c'est que nous parlons d'entrer en guerre avec des enfants... Même si j'ai cru comprendre que cela ne gênait pas plus que ça certains d'entre nous. Mais j'ai envie de dire, si c'est tous ce que vous voulez, eh bien faite donc. Entrez en guerre contre eux, perdez les êtres qui vous sont chers dans un combat stérile, massacrez donc des enfants innocents, soyez des adultes et faites donc le plus mauvais choix de votre vie."

Qu'ils la fassent leur guerre à la con. De toute façon si cela doit arriver, qu'ils ne comptent pas sur moi. Tuer des enfants ce n'est pas mon genre, je suis plus apte à les soigner. Est-ce que je parle de passer dans le camps des enfants ? Presque mais je ne pourrais pas, tout simplement parce que eux ne voudraient pas de moi. C'est aussi simple que ça. Je tire une fois de plus sur ma cigarette avant d'expirer lentement quelques volutes de fumées :

"On devrait plutôt entrer en guerre contre ceux qui ont commencés à massacrer des enfants. Ce sont eux les vrais responsables dans cette histoire. Pas les gosses."

Je pose alors mon regard sur le capitaine du Neptune et son second. Oui mes grands, c'est de vous dont je parle.

Au risque de passer pour un gamin paumé et égocentrique, Kenneth n’en n’avait strictement rien à faire de ces histoires de guerres et de coupables. Après tout, ils l’étaient tous, non ? Cette île appartenait initialement aux enfants, elle était faite de leurs rêves et de leurs espoirs. Elle survivait grâce à Peter Pan, elle s’épanouissait grâce à la foi que ces mioches avaient en lui. Et elle continuerait ainsi avec la disparition des adultes, n’en déplaise à certains. Ce n’était pas leur monde et il ne le serait jamais. Croisant les bras sur son torse, il écouta chaque personne avec une attention plus ou moins notable – inutile de mentionner qu’il était nettement plus intéressé par le discours de Mara et, il devait l’avouer, relativement d’accord avec elle sur ce point. Il avait beau être doué pour la violence, il savait qu’en ce cas précis la guerre n’apporterait rien de bon. Et contrairement à ce que suggéraient le « docteur Swanson » et Candice Dean, le bras droit du Capitaine Hook, se tirer dans les pattes n’était pas une solution. Par ailleurs, il ne put s’empêcher de laisser passer un rire sombre d’entre ses lèvres, s’attirant quelques regards curieux. « Bien sûr, pendons-le haut et court, ce tueur d’enfants ! » Une étincelle dangereuse dansait dans ses prunelles sombres. « Vous croyez sincèrement que ça va empêcher les indiens de nous tomber dessus ? Pendant que nous serons tous là, à essayer de couler le Neptune et à nous battre entre nous, vous croyez qu’ils vont sagement attendre à l’orée de Rivebois ? Vous croyez que le meurtre du capitaine Miller va les dissuader de nous attaquer ? » Il écarta les bras, grandiloquent et, pour une fois, peu avare en paroles. « On va leur déposer le cadavre du capitaine et ils vont nous accorder leur pardon ?  Que je sache, il a poignardé Peter, pas le gamin indien. Bon, je suis de ceux qui pensent que c’était déjà une mauvaise idée d’attaquer Pan… » Il coula un regard faussement désolé vers Jesse et haussa les épaules. « Mais le mal est fait. La tempête s’est abattue sur l’île. Pour un coup de poignard. Mara a raison, les Enfants suivront les Indiens parce qu’ils vivent en harmonie ici depuis des siècles et qu’ils nous détestent. Si nous tuons plus d’enfants, si nous décimons les indiens, si Pan meurt… Alors nous pouvons tout simplement dire adieu à Neverland. Faire la guerre, que ce soit contre eux ou entre nous, n’est pas la solution. J’aimerai pouvoir profiter de ma trentaine encore quelques dizaines d’années, pas vous ? »

Un sourire insolent et sarcastique étira ses lèvres. Il passa une main sur ses joues recouvertes d’une barbe naissante et porta la bière à ses lèvres. La chope avait beau avoir été destinée à son employeuse, il s’en délectait allègrement. « Enfin, je ne suis qu’un mercenaire après tout. Je tuerai la personne qu’on me désigne sans sourciller. Même vous, Cap’tain Miller, ou un enfant perdu. Parce que les gamins ont beau avoir l’apparence de mioches pour la plupart, ils n’en n’ont pas l’esprit, je peux vous l’assurer. » Il était trop facile de se laisser berner par l’apparence frêle et sans défense des protégés de Peter Pan. C’était trop facile d’oublier leur âge réel ou la façon dont ils pouvaient justement se servir de leur physique pour berner leur petit monde. Néanmoins, comme il venait de le dire, il n'avait fait que parler dans le vent ; si Mara lui ordonnait de faire taire n’importe laquelle de ces personnes, il le ferait. Un bref instant, son regard croisa celui d’Annabeth au loin et il détourna le visage pour se concentrer sur sa bière ainsi que sur Mara, assise juste à ses côtés – et Eniel. Il était sien, il ne pouvait appartenir à personne d’autre qu’à elle et il en avait bien conscience. Qu’importait si le monde se résumait à du sang, des cris et des ruines tant qu’elle était là.

Alors qu'elle s'installait à une table, elle croisa le regard haineux d'une femme aux cheveux noirs. Une phrase cassante ne tarda pas à sortir de ses lèvres trop fines. Annabeth lui délivra un sourire en coin et s'apprêta à lui répondre lorsqu'un homme à la barbe longue demanda le silence. Finalement, c'était surement mieux ainsi, car même si la blondinette ne pouvait retrouver le nom de la femme qui lui faisait face, elle était certaine qu'il s'agissait d'une pirate particulièrement irritable. Annabeth referma la bouche et profita du discours du chef de Rivebois pour s'éloigner. Elle se plaça debout contre un mur, soupirant dès qu'un homme ou une femme prenait la parole. Plusieurs camps se formèrent, certains étaient contre une guerre entre enfant et adultes, certains ne voyaient que cette solution, d'autres proposèrent d'en finir avec le capitaine Miller et son équipage. Annabeth sourit en entendant cette dernière solution, même si elle ne comprenait pas très bien en quoi cela pourrait servir Rivebois, sachant que Peter n'était plus la seule victime des adultes. Elle aurait volontiers aimé savoir ce qu'il se disait chez les indiens et les enfants. Elles n'avaient jamais eu l'occasion de discuter avec l'un d'entre eux, mais d'après ce qu'elle comprenait ce soir, ils n'avaient d'enfants que l'apparence.
Ses yeux se levèrent lorsqu'elle entendit la voix de Kenneth, elle le fixa, ne l'ayant pas remarqué plus tôt. La froideur de ses yeux et de ses paroles l'étonnaient toujours, Annabeth baissa le regard et attendit qu'un autre citoyen prenne la parole. Elle savait pertinemment qu'elle ne prononcerait aucun mot ce soir, elle était là uniquement pour écouter. Ses pensées ne regardaient qu'elle et elle suivrait le mouvement général uniquement si celui-ci lui convenait.  

Il fut presque entendu ; certains prirent la parole à leur tour. Parlaient de guerre contre les indiens, d’autres de pendre le jeune garçon ivre qui venait de s’exprimer alors qu’il était en grande partie responsable de ce foutoir. L’acrobate tiqua à son intervention bien que ces propos allaient dans son sens. Comment pourraient-ils prendre la décision de faire la guerre ce soir ou de renoncer ? Une bande de saoulards répugnants. Le gamin fut défendu, il avait beau faire parti des adultes ; il n’était rien d’autre qu’un enfant. Celui qui cherchait sa place dans ce monde, Belâam ne le connaissait pas. Il ne fréquentait pas vraiment les pirates ; mais n’avaient-ils pas tous toujours aspiré à la guerre après tout ? Leur opportunité était là. L’on menaçait d’envoyer danser au dessus du sol ; l’image le rendit nauséeux. Les morts partout… Les corps qui se disloquaient. Il attrapait le verre de Thanais ; une jeune acrobate qui avait rejoint le cirque depuis peu, il fronçait les sourcils mecontent de son comportement. Qu’elle ne s’imagine pas que c’était ça la vie des adultes. Il renverse le verre. Les enfants ont des âmes d’enfants ; ils s’amusent et si certains sont violents c’était le propre de l’enfant.

Leurs règlements de comptes entre pirates ne l’intéressaient guère, qu’ils se battent entre eux et se coulent mutuellement si telles était leur ambition. Leur choix. Pourvu que cela n’impacte pas sur ce monde. Leur monde. Ce monde manquait de justice ; cette même instance qui causait la perte d’autrui. Quel sort réserves t’on aux assassins et aux voleurs ? Quel genre de justice voulaient-ils créer à commettre un crime ? Il avait retrouvé le sol ; porté par l’agacement de ses lèvres s’échappait un simple « Bande d’ivrognes… » Voila ce qu’ils étaient tous. Il profita que tout le monde soit debout pour s’installer dans un coin ; une chaise abandonnée devant un verre vide. Bande d’insensés ; ils n’avaient pas idée de savoir ce qu’était la guerre. Il ne prétendait pas tout savoir ; il les observait tout simplement et il tirait une simple conclusion : ils étaient morts de trouilles.

C’était tout simplement le plus gros bordel jamais vécu durant une réunion de gens qui osaient se proclamer « adultes » avec fierté.  Ca criait, ça jasait, ça caquetait, ça empestait le mensonge et l’hypocrisie. Ils se postaient tous là, psalmodiant fièrement leurs idées de paix et de tranquillité, et la seconde d’après, proposaient purement et simplement de tuer l’équipage du Neptune. Pendant que deux membres du Jolly - un médecin que Jesse avait aperçu auparavant, et l’être le plus exécrable de l’île, Candice Dean – proposaient cette solution comme si c’était une idée de génie, il haussa les yeux au ciel et entreprit de finir la bouteille. Quelle bande d’imbéciles. Il aurait presque pu avoir pitié d’eux, s’il n’avait pas été trop occupé à garder son calme. « Quelle merveilleuse idée. Faisons-nous donc la guerre, histoire d’être affaiblis au moment même où nos vrais ennemis attaqueront. Parce que pendant que vous bavardez bien gentiment dans votre coin, je vous rappelle que les serviteurs de Pan sont réunis, et prêts à attaquer. Mais bon, si vous préférez continuer à vous tirer dans les pattes en ressassant le passé, faîtes-vous plaisir, bande de cons. » Il avait dit ça d’un ton narquois et calme, mais il bouillonnait intérieurement. Comment ces deux incapables pouvaient-ils penser, ne serait-ce qu’une seule seconde, qu’ils pouvaient le menacer comme bon leur chantait ? Et puis où était Hook dans ces moments cruciaux, bordel ?

L’arrivée d’Adriel parvint à le détendre un minimum, et il rit à sa remarque. Mais il rit encore plus face à celle de Hawk, et à son attitude envers Alice. Candice n’allait pas apprécier, mais elle l’avait bien mérité. Abordant le sourire le plus narquois qu’il avait, il fit un signe à son ancienne amie, cette traîtresse condamnée. Et lorsque son bras droit revint, il lui tendit la bouteille en regardant Adriel. « Bourrons-nous la gueule allégrement pour oublier la stupidité de ces pseudo-pirates, mh ? » Puis vint le temps de boire. La guerre pouvait bien se déclencher, les adultes pouvaient bien être aussi stupides les uns que les autres, Jesse s’en contrefichait. Il tuerait ceux qui décideraient de l’attaquer, lui ou son équipage, peu importe leur âge. C’était bien plus simple ainsi.

L'air devient de plus en plus lourd, suffocant et étouffant chaque personnes présente, tandis que le ton monte des deux côtés. Pour ou contre. J'avais lancé cette idée de se débarrasser du répugnant équipage du Neptune et voilà que Candice m'avait soutenue. Surprenant mais sympathique. L'idée de les pendre ne m'enchante pas plus que ça, mais leur faire payer ces meurtres… Pourquoi pas. Mais comme d'habitude, faut toujours que certains soient contre. C'est un fait tout le monde cherche secrètement à déclencher cette putain de guerre, d'une façon ou d'une autre. Tout ce qui leur manque c'est le prétexte, et le Capitaine du Neptune en est un bon. Seulement quitte à entrer en guerre, je préférais largement éventrer des adultes que des enfants. Question de principe.

Pour le moment j'étais plutôt calme, agacé, mais calme. Mais l'accumulation du ton narquois et hautain de Jesse et du comportement de son second, fait littéralement bouillir mon sang. Voyant que Candice ne fait rien, j'outrepasse mes droits, n'hésitant pas à m'approcher de l'équipage adverse, venant me pavaner sous leur nez, les défiant plus ou moins avec un certain mépris :

"Tout ce que vous voulez c'est la guerre, seulement vous n'avez pas le cran de la déclencher vous même. Vous n'attendez qu'une chose : que quelqu'un le fasse à votre place. Ça ne m'étonne même pas vous n'êtes bon qu'à effrayer les femmes et à tuer des innocents. Pour des mecs qui se prennent pour des hommes, j'ai plus l'impression d'avoir à faire à des mecs sans couilles."

J'entends bien Candice me demander de reprendre ma place, mais je fais la sourde d'oreille, préférant continuer ma petite provocation allant jusqu'à défier le Capitaine en personne, l'attrapant par le col pour le forcer à me regarder. J'écrase ma cigarette sur le comptoir derrière lui, desserrant à peine les dents pour le menacer :

"De toute façon que ce soit nous ou les gosses, profite du temps qu'il te reste à vivre Miller, parce que la moitié de l'île rêve de voir une corde autour de ton cou de Capitaine. Et si ça peut nous éviter une guerre, je serais heureux de te la passer moi-même autour du cou."

C'est officiel je vais me faire tuer. Mais eh, quand on est pirate, on ne se regarde pas réellement vieillir, on finit généralement poignardé lors d'une bagarre dans un bar. Paix à mon âme.

La pression montait dans la taverne ; et il fallait bien s’y attendre. Autant de pirates réunis au même endroit, on savait bien ce que ça donnait. Et le fait que les habitants de Rivebois continuent de donner leur avis n’aidait pas à faire redescendre la pression. Candice devait faire un effort surhumain pour ne pas tuer Jesse… Mais ce ne fut rien en comparaison à ce qui se passa. Le second du Neptune, qui attrapa Alice à la gorge. Candice se releva immédiatement, la mâchoire particulièrement serrée… Son sang ne fit qu’un tour, son cœur se mit à battre plus fort. Sa main, sur le manche de sa dague, était blanche tellement elle était serrée. Mais elle ne fit rien. Absolument rien. Lorsqu’on est pirates, on ne s’occupe pas des affaires internes des autres équipages. Même lorsque ça concernait sa petite-amie. Hiérarchiquement, elle avait le même poste que celui qui était en train d’humilier publiquement Alice, elle n’avait aucune autorité. Aucun pouvoir. Mais lorsqu’il la relâcha, la poussant en arrière, Candice la rattrapa avant qu’elle ne chute. « Je suis désolée, Alice… Je ne pouvais rien faire… Je suis désolée… » lui murmura-t-elle dans l’oreille, en la prenant contre elle. Elle n’écoutait plus ce qu’il se passait, à vrai dire. Mais elle ne cilla pas une seule seconde au regard que lui lança Hawk. Le plus important, ce n’était pas de lui rentrer dedans. C’était de rester avec Alice. Et la seconde du Jolly ne comptait pas laisser sa petite-amie, pas même pour aller enfoncer sa dague dans la poitrine de ce connard. Elle allait se venger, c’était certain. Mais pas ce soir. Pas maintenant. « Viens, ma puce, viens. » Elle lui caressa doucement les cheveux, lui prit un baiser tendre, tout en la faisant s’assoir pour se mettre devant elle, en lui caressant le visage pour essayer de la rassurer.

Mais Nathan, comme d’habitude, se devait de faire son intéressant et d’outrepasser l’autorité de ses supérieurs. Sale con. Il ne voyait même pas que le Neptune était en train d’humilier publiquement le Jolly ? Ça ne lui venait même pas en tête ? Et bordel, où était Hook lorsqu’on avait besoin de lui ? « Swanson, arrête de faire le con ! » lui cria Candice… Mais, comme d’habitude, il sapait une autorité qu’il ne reconnaissait pas. Et elle n’allait pas s’égosiller et faire passer le Jolly pour plus misérable qu’il ne l’était. Elle se releva, simplement, et alla vers le Docteur et le Capitaine du Neptune. Au point où ils en étaient… Elle hésita un instant à séparer purement et simplement Nathan et Jesse. Mais, à quoi bon, finalement ? Elle leva les yeux au ciel, attrapa seulement deux verres de rhum et retourna prêt d’Alice. Qu’ils se fassent la guerre, tous, ce n’était plus son problème. Enfin, si, ça l’était… Mais elle en avait marre. « Vous savez quoi, faites ce que vous avez à faire. Swanson, tu veux frapper Miller ? Fais donc, si ça t’amuse. Je t’en donne même la permission, même si tu te fous de mon autorité comme de ta première branlette… Thomas, la prochaine fois que tu t’en prends à ma femme, je te crève. Toi non plus tu ne me prends pas au sérieux, et je m’en tape. Mais j’te colle une balle si tu la retouche une seule fois. » Il y avait une chance sur deux pour que ça se termine réellement très mal, maintenant.