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Jesse & Tempo + I miss the bad things...

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MessageSujet: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyMar 15 Juil - 17:54

Oh ! I miss the misery !
jesse ∞ tempo
Les gens avaient peur de sortir lorsque la nuit s’abattait sur Neverland. Ils restaient soigneusement cloitrés chez eux, à attendre le petit matin pour s’éveiller doucement. Sans prendre de risques, sans sentir le frisson d’une vie mise en danger. Ils restaient gentiment assis dans leur fauteuil, à lire ou à discuter les uns avec les autres, profitant d’une vie plate et sans le moindre intérêt. Ils ne vivaient pas ; ils s’en donnaient l’illusion. Comment pouvaient-ils appeler cela une vie ? ... Les seules attractions de la ville, à la nuit tombée, étaient les tavernes dans lesquels résonnaient des chants d’un goût douteux. L’odeur qui s’échappait de ses lieux, quant à elle, était plus douteuse encore que les voix tremblantes d’alcool des marins venus poser pieds à terre. Mais, malgré cela, Tempo aimait cette ambiance. C’était drôle, festif et ce n’était pas rare de voir sa petite carcasse se poser au bar pour prendre un verre de rhum.

Ce soir-là, Tempo n’avait rien changé à cette habitude. Tout au contraire, elle était tranquillement installée à sa place habituelle, en train de siroter tranquillement son verre, le regard sautant de visage en visage, imprimant dans son esprit des traits qui finiraient par se mêler les uns aux autres pour ne former qu’un amas de choses. Cette pensée la fit sourire, alors qu’elle trempait ses lèvres dans l’alcool. Mais la tranquillité n’était jamais éternelle dans ce genre d’endroit. La tranquillité n’existait pas dans les tavernes de Rivebois, et Tempo l’avait bien compris. Il y avait toujours un mot plus haut que l’autre, des insultes fusant de bouches à l’haleine fétide. Ça n’allait pas tarder. Bientôt, il y aurait des verres brisés, des chaises fracturées, des crânes qui manqueront de peu de se faire défoncer. Ce n’était pas le genre de spectacle qui plaisait beaucoup à la violoniste. Oh non, à vrai dire, elle n’aimait pas cela. La violence gratuite, la violence pour montrer qui était le plus fort. Elle trouvait cela d’un ennui mortel, et elle ne sortait certainement pas pour s’ennuyer. Ses doigts agrippèrent son verre, et elle attendit juste le moment précis où les phalanges de Musclor n°1 percutèrent la mâchoire de Musclor n°2. C’était le moment parfait.

Elle se leva, verre à la main, profitant de sa petite taille pour se faufiler hors de la taverne. Elle ne payait plus depuis un moment ses consommations ; elle attendait le moment de flottement, celui pendant lequel le patron marmonnait dans sa barbe qu’il haïssait les pirates – même si ceux-ci étaient les principaux clients de ce genre de lieu – et où Musclor n°1 et Musclor n°2 cherchaient à retrouver un équilibre précaire. Elle filait à ce moment là, lorsque les gens s’amassaient autour des gladiateurs improvisés comme on s’amasse dans un cinéma pour y voir un film délicieux. Elle écarta la porte de son chemin, tout en continuant de boire son verre. Tranquillement. Un vent léger joua avec ses cheveux quelques instants, tandis qu’elle s’éloignait de l’arène bruyante. Et un sourire se logea tranquillement sur ses lèvres. Il ne lui restait qu’à se promener, se balader dans les rues désertes de Rivebois, à écouter les bruits tendres d’une nature étrange. Tempo n’avait jamais été très tournée vers la nature, pourtant seule face à ces bruits, elle se sentait presque en paix avec le monde entier. Ses jambes semblaient dotées d’une volonté propre, car elle n’avait pas la sensation de contrôler tout à fait où elle se rendait. Elle marchait. Elle profitait de l’air marin, du bruit atténué des vagues au loin. Elle repéra même la silhouette d’un navire, sans être en mesure de dire à quel Capitaine était ce petit bijou…

Elle n’avait ni but réel, ni horaire à respecter. Et cette sensation de liberté était grisante. Comme si elle était simplement seule face au monde. Seule à décider de son destin et de celui du reste de la planète. Elle se sentait la Reine, ce soir. La Reine d’un patelin paumé au milieu d’une île inconnue. Elle fut tentée d’aller dans la forêt, pour simplement visiter, mais l’obscurité l’en dissuada. Non pas qu’elle avait peur du noir, mais l’envie de se perdre n’était pas vraiment présente en elle à cet instant précis. Elle repiqua une gorgée dans son verre dérobé, s’enivrant du goût si particulier d’un bon rhum. Elle n’était pas grande amatrice d’alcool. Mais le rhum était un peu l’exception qui confirme la règle. Elle ne buvait que ça, se contentant de jus de fruit lorsque sa tête lui tournait un peu. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’avait jamais été saoule. Elle n’avait, finalement, pas fait grand-chose de ses 29 années de vie. C’était presque triste, mais cette pensée la fit rire doucement. Il lui restait tant de choses à découvrir. C’était ainsi qu’elle voulait voir les choses, et non pas dans l'autre sens... Elle avait encore des choses à vivre, quand bien même elle avait pensé un jour que sa vie s’était terminée avec celle de sa Primo. D’une certaine façon, ça avait été le cas. Elle n’était plus la Tempo d’avant, celle-ci était morte au moment où la lame avait pris la vie de sa jumelle. Mais une autre était née, à cet instant précis. Et c'était cette autre qui, aujourd'hui, se trainait sur les pavés d'une ville posée au milieu de nulle part.

Le liquide, dans son verre, n’était plus qu’un lointain souvenir déjà, alors qu’elle gobait les dernières gouttes. Elle posa le verre vide dans un coin, étira son dos, et reprit sa marche. Mais elle n’était plus seule. Ce n’était plus les bruits de la nature qui la suivaient doucement, mais ceux de semelles sur le sol. Elle fit comme si elle n’avait rien entendu, continuant d’avancer à son propre petit rythme vers une impasse qu’elle connaissait bien. Une impasse tranquille, où aucune âme ne venait jamais. Elle s’y engagea, se collant contre le mur du fond pour faire face à la personne qui la suivait. « Je peux vous aider, peut-être ? » engagea-t-elle de sa voix toute en tendresse et en douceur. Elle ne l’avait pas encore reconnu. Lui. Jesse Miller. Et elle resta parfaitement immobile, impassible. Elle savait attendre que les choses viennent à elle… Peut-être allait-elle avoir enfin l’amusement tant espéré en cette belle nuit. Et il n’y aurait pour seuls témoins que les nuages, les étoiles et le silence d’une petite impasse tranquille…


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Jesse Miller

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MessageSujet: Re: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyJeu 24 Juil - 15:03

I just want to see the fear in your eyes, little flower.
Tempo ∞ Jesse
Trois jours. Cela faisait trois jours que la cabine du Capitaine ne s'était pas ouverte. Trois jours que le Neptune était amarré au port de Rivebois, et que les pirates traînaient sans but entre les tavernes et les bordels. Trois jours que Hawk venait frapper à sa porte sans obtenir de réponse. Trois jours que tout l'équipage avait compris ce qui était en train d'arriver. Trois jours qui paraîssaient pour Jesse une éternité.

Trois jours de lutte. Trois jours dans l'obscurité, à ne rien faire d'autre que cesser d'éteindre les voix. Sans succès, bien entendu. Il était épuisé. Épuisé de les entendre, épuisé de lutter contre elles. Il avait pourtant tout essayé. Le rhum, la destruction des miroirs, les divertissements, et il s'était même retrouvé à se frapper la tête contre un mur pour les faire taire. Mais il en avait assez. Il savait très bien que ce qu'il faisait ne servait qu'à allonger un peu plus le temps de la torture. De la torture, oui, il n'y avait pas d'autre mot. Son crâne bouillonait, menaçant d'exploser à tous moments, et chaque infime parcelle de son corps lui semblait arrachée, tordue, brûlée à l'acide et plongée dans une mer glacée. La douleur était devenue insupportable. Et la lassitude prenait finalement le dessus. Alors il lâcha prise. Et la folie l'emporta, une fois de plus, sur la raison.

Alors enfin, les voix semblèrent se calmer. Elles étaient passées du hurlement au ricanement. Et Jesse les imita. Se relevant enfin, il ouvrit la porte de sa cabine et posa ses yeux sur le pont. Il n'y avait pas âme qui vive sur le Neptune ce soir. Il devrait donc aller chercher un jouet un peu plus loin. Soupirant, il se dirigea vers Rivebois. Il avait parfois l'impression d'être en transe, lors de ses crises. Comme si tout ce qui faisait de lui un être humain s'évaporait, et ne laissait en lui qu'un flottement, un vide. Un vide qui ne pouvait être rempli que par le plaisir. Et il savait exactement où chercher ce plaisir.

Ce fut ce moment que choisirent ses yeux pour se poser sur une silhouette lointaine. Une femme, peut être une enfant, à en juger par sa taille. Une femme qui se promenait seule, en pleine nuit, non loin des navires pirates. L'inconscience faisait-elle donc partie de chaque être de Neverland ? Personne n'avait-il donc conscience de la dangerosité de certains lieux ? Un sourire malsain déforma le visage de Jesse. Au moins, elle, elle en aurait conscience, pendant quelques secondes. Et il la suivit. Il n'essayait même pas d'être discret. A vrai dire, il avait juste l'impression d'être un animal qui traque sa proie, comme n'importe quel animal. Et il ne comprenait pas pourquoi il aurait dû se faire discret. Après tout, au moment où ses yeux s'étaient posés sur elle, cette femme avait été condamnée, alors pourquoi se prendre la tête à se cacher ou à ne pas faire de bruit ?

Puis ils débouchèrent dans une impasse. Le pirate ne put retenir un rire face à la malchance de sa proie, et la regarda se coller contre le mur, visiblement impassible. « Je peux vous aider, peut-être ? » Sa voix était étonnament calme, pour une future victime. Mais au moins, maintenant, avec le léger éclairage de l'impasse, Jesse pouvait finalement la voir. Ce n'était pas une gamine, finalement. Elle était juste petite. Et il constata avec suprise qu'elle était jolie. Comme une petite fleur trop confiante. Une petite fleur qu'il avait envie de voir fâner. Qu'il avait envie de voir pleurer, d'entendre crier. Il s'approcha doucement, un sourire serein sur le visage. Il avait le sentiment qu'il allait s'amuser. Pourtant, il s'arrêta en constatant qu'il n'y avait pas une once de peur sur le visage, et son sourire ne grandit qu'un peu plus, se transformant en rictus moqueur. Oh, elle pensait que tout allait bien ? Elle pensait que personne ne pouvait lui faire de mal ? « Tes parents ne t'ont jamais dit qu'il ne fallait pas se promener seule la nuit ? »

Et en quelques secondes, il s'était retrouvé en face d'elle, plantant son regard dément dans ses yeux trop confiants, et s'amusait à faire courir son couteau sur les joues de son nouveau jouet. Cette nuit promettait d'être intéréssante. « Il y a toute sorte de gens qui traînent dans le coin, ce n'est pas très responsable de tenter le diable ainsi. » Sur ces mots, il appuya la lame du couteau sur sa joue, et amira les goûtes de sang qui perlaient doucement. Les récupérant d'un doigt, il les avala en souriant et fit danser la lame plus bas, la faisant parcourit le corps de son nouveau jouet sans cesser de fixer son regard pour détecter le moindre signe de peur. La peur chez une femme était une des choses qu'ils préférait. Avec leur souffrance, et leur désespoir. Oui, il n'allait pas la tuer tout de suite. Il allait attendre qu'elle l'en supplie. C'était bien plus jouissif ainsi. Et puis, cette femme était belle. Presque parfaite. Et la seule chose qu'il voulait, c'était la détruire, la souiller, la rendre plus laide que le monde lui-même. Sur ces pensées, son couteau se planta dans l'épaule de sa victime, et son sourire s'agrandit encore plus. Alors son regard se détacha finalement de ces yeux étonnament sûrs d'eux, et se planta sur la blessure, pendant qu'il s'amusait à remuer la lame dans la plaie. Et lorsqu'il en eut assez, il la retira d'un coup sec et posa ses lèvres sur l'ouverture, lapant le sang comme si sa vie en dépendait. Bordel, ce que c'était bon. Le liquide chaud coulait dans sa gorge, et il avait l'impression que c'était la meilleure chose au monde. Presque meilleure que le rhum. Il finit par relever la tête, ses léchant les lèvres pour récupérer les restes, et regarda la femme du coin de l'oeil, son visage déformé par un rictus narquois. « Tu ne pourras pas dire qu'on ne t'avait pas prévenue. » Oh oui ma pauvre, tu aurais dû faire attention. Parce que ce soir, tu vas vivre tes dernières heures. Et crois moi, ta mort ne sera ni douce, ni rapide.
   
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MessageSujet: Re: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyJeu 24 Juil - 16:16

Oh ! I miss the misery !
jesse ∞ tempo
Il lui fallut se concentrer un peu pour voir les traits du visage de l’homme – pauvre homme – qui l’avait suivi jusqu’ici. Oh. Son cœur accéléra. Non pas parce qu’elle avait peur. Non pas parce qu’elle se sentait prise au piège. Non. Son cœur s’accéléra car devant elle se trouvait le grand, l’illustre, le magnifique Jesse Miller. Il était plus beau encore que ce qu’elle avait pu entendre. Il était absolument parfait, la plus parfaite des perfections. Et Tempo eut presque envie de marcher jusqu’à lui, juste pour le voir de plus prêt encore. Il était là, dans cette impasse, avec elle. Et elle voulait graver ce moment dans sa mémoire. Ne jamais l’oublier. Jamais. Se nourrir des secondes de silence qui suivirent cette splendide découverte, s’en abreuver jusqu’à se noyer en elle. Ce moment était un cadeau, aux yeux de la violoniste. Un cadeau merveilleux. Elle n’avait finalement pas perdu sa soirée… Et maintenant ? Est-ce qu’il allait être à la hauteur de sa réputation ? Elle l’espérait. Elle l’espérait si fort qu’une certaine impatience se mit à grandir en elle, à la ronger doucement… Et lorsqu’il s’avança, juste quelques pas, une légère, toute petite, ridicule étincelle d’excitation se mit à naitre dans ses yeux. Elle savait qu’elle allait avoir mal. Et cette perspective, plus que jamais, l’enchantait. Elle n’avait jamais craint la douleur. Et peut-être mourrait-elle ce soir ; après tout, Jesse Miller n’était-il pas le parfait meurtrier ? « Tes parents ne t'ont jamais dit qu'il ne fallait pas se promener seule la nuit ? » Elle se força à retenir un rire. Mais l’amusement commença doucement à se faire sa place dans la petite impasse. Elle n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche, qu’il était déjà planté devant elle. Et elle se mit à sourire. Plus confiante que jamais. Ce regard… Oh ce regard ! Elle se serait perdue dans ce regard fou, elle s’y serait étouffée, noyée, jetée sans la moindre hésitation. Il était encore plus beau vu de près. Encore plus plaisant. Encore plus dangereux. Et Tempo avait toujours aimé le danger. La lame d’un couteau se mit à courir sur sa joue, et son sourire devint plus grand encore. « Il y a toute sorte de gens qui traînent dans le coin, ce n'est pas très responsable de tenter le diable ainsi. »

Elle fut incapable de retenir le rire qui s’échappa de sa bouche. Pas plus qu’elle ne fut capable de garder les yeux ouverts lorsque la lame lui mordit la chair. Mais son regard était plus tranquille que jamais lorsqu’elle rouvrit les paupières « Oh. Et je suppose que le Diable, c’est toi ? » lui glissa-t-elle, d’une voix si douce, si suave, qu’on aurait juré qu’elle était en train de lui faire du rentre-dedans. Elle frissonnait, alors que la lame se baladait sur son corps. Mais elle n’avait pas peur. Oh non, il en fallait beaucoup à Tempo pour avoir peur. Si tant est qu’elle était capable d’avoir peur. Elle le pouvait, bien sûr ; mais son instinct de survie était faible, presque inexistant. Et le danger, celui qui appelle la mort, la souffrance, la douleur, les brisures… Tout ça ne faisait que l’amuser. Ça lui plaisait. La situation lui plaisait. Le couteau se planta dans son épaule, et elle lâcha un cri. Suivi d’un rire. Un rire enfantin. Un rire amusé. Elle s’éclatait comme une petite folle, mais il allait vite. Trop vite. Il ne prenait pas le temps d’apprécier ce qu’il faisait… Elle tressaillit à chaque fois que la lame remuait dans sa plaie, son épaule lui donnant la sensation de se déchirer petit à petit. Mais elle ne cria plus. Non, à vrai dire, elle se mordait la lèvre, des larmes de douleur aux yeux, mais son regard brillant de plus en plus d’excitation. Il pouvait lui faire ce qu’il voulait. La faire souffrir au plus profond d’elle-même ; elle en demanderait encore, et encore. Et encore. Jusqu’à n’en plus pouvoir. Jusqu’à en crever. Jesse retira la lame d’un coup sec, et Tempo eut la sensation qu’on venait de s’amuser à pincer plusieurs nerfs à la fois. Mais, la seconde d’après, elle oublia tout de la douleur qui était en train de ronger son bras en remontant vicieusement dans sa poitrine. Elle oublia même le fait qu’elle ne serait probablement plus capable de jouer du violon pendant plusieurs semaines… L’espace de quelques secondes, il n’y eut plus que les lèvres de Jesse sur sa plaie, et sa langue qui venait goûter son sang… Elle sentit son cœur s’emballer, elle avait l’impression d’être dans un rêve. Et elle se surprit même à lâcher un grognement de mécontentement lorsqu’il arrêta. « Tu ne pourras pas dire qu'on ne t'avait pas prévenue. » Ses doigts glissèrent doucement jusqu’au couteau que tenait Jesse, et elle le lui chipa des mains sans prévenir, pour entailler profondément la paume de sa propre main en souriant et en le regardant droit dans les yeux.

« Tu crois que souffrir sous tes mains m’effraie ? La souffrance, c'est ce qui m'anime... » lui murmura-t-elle d’une voix tendre, tout en lui redonnant le couteau « Considère que j’adore ça. Non, mieux. Considère que je considère ça comme des préliminaires, que ça m’affole totalement. » Elle plongea un doigt dans la plaie qu’elle s’était infligée seule, avant de caresser les lèvres de Jesse de son doigt ensanglanté, tout en le repoussant doucement, un sourire aux lèvres. « Tu vois, la douleur, c’est comme une mélodie. D’abord, tu crée une ambiance, tu l’imagines… Tu t’en fais un fantasme. Puis tu composes, tu prépares, soigneusement… Tu trouves les bons accords. Et tu joues, enfin. Tu laisses la mélodie se faire entendre. Doucement, lentement. Tu te laisse emporter par le tempo. Rapide, lent, lent, rapide. Tu fais monter la pression, pour attirer l’attention du public. Et ensuite… Le grand final. Toi, tu as commencé par le milieu… J’en serai presque attristée, au vu de ta réputation, Jesse Miller… Ne te fais pas honte, montre-moi… Blesse-moi, mutile-moi, torture-moi, tue-moi si c’est là ton envie… Mais fais-le correctement. Je ne mérite pas de faux accords… » Elle se mordit la lèvre, tout en se collant contre le mur comme une invitation. Son épaule la torturait, mais elle avait veillé à garder ce ton d’une douceur presque déplacée... Il ne fallait pas l'effrayer, après tout...


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Jesse Miller

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MessageSujet: Re: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyJeu 24 Juil - 17:30

I just want to see the fear in your eyes, little flower.
Tempo ∞ Jesse
Il avait cru qu'il allait s'amuser, comme à chaque fois. Il avait innocemment pensé que l'inconnue serait une distraction de plus. Un visage qu'il oublierait. Un anonyme dans une liste d'anonymes. Une victime comme une autre. Un simple meurtre de plus. Il y avait cru, vraiment. Pourquoi celle-ci aurait dû être différente, après tout ? Elle n'avait rien d'exceptionnel. C'était juste une humaine parmis tant d'humains. Une proie parmis des millions. Alors forcément, quand elle sourit, il prit ça pour de la provocation. « Oh. Et je suppose que le Diable, c’est toi ? » Un frisson le parcourut. Qu'était-il en train de se passer, au juste ? Pourquoi son regard était-il toujours aussi calme ? Pourquoi avait-elle rendu sa voix si sensuelle ? Un malaise commença doucement à se former en lui. La situation commençait à prendre un virage auquel il ne s'était pas attendu. Et au final, ça ne faisait que l'énerver un peu plus, de perdre pied ainsi.

Le cri de la femme lui rendit son sourire. Sa petite provocation n'aurait pas duré longtemps. Finalement, il s'était inquiété pour rien. C'était juste une femme comme une autre, prise au piège et effrayée. Elle le cachait juste mieux que les autres. Il but son sang, mais quelque chose en lui remua, tandis que sa victime éclatait d'un rire enfantin. Mais bordel, c'était quoi, son problème. Trop pris par le goût du sang, Jesse ne réagit pas immédiatement. Au diable ses réactions étranges. Si elle voulait mourir, elle devrait attendre un peu. En fait, il commençait à être déçu. Il n'avait jamais aimé jouer avec les suicidaires. Ce n'était pas amusant, les suicidaires. Et lorsqu'elle lui prit le couteau pour entailler sa propre main, il déglutit. Elle avait définitivement un gros problème. Mais il ne put s'empêcher de prendre sa main et de lécher le sang qui en coulait, poussé par un instinct animal constamment présent dans sa folie. Le sang l'apaisait. Il enlevait la douleur, diminuait les voix. Et puis, c'était bon. Alors pendant quelques secondes, il oublia cette femme étrange et ses réactions suicidaires. Il oublia la boule de malaise qu'elle avait réussi à former en lui. Il n'y avait plus que ce sang, et cette coupure ouverte qui l'appelait. Jusqu'au moment où elle parla, et que tout changea.

« Tu crois que souffrir sous tes mains m’effraie ? La souffrance, c'est ce qui m'anime... » Il se redressa subitement, et récupéra le couteau d'un coup sec. Une masochiste. Génial. Il avait toujours été mal à l'aise avec les masochistes. Il y avait quelque chose chez eux, quelque chose d'incompréhensible. Ils aimaient la douleur. Comment peut-on aimer avoir mal ? Comment peut-on souhaiter souffrir ? Pour lui, ils étaient brisés. Comme si la dernière chose qui pouvait les faire vivre était la douleur. Comme si c'était leur unique moyen de se sentir vivant. Alors que c'était ce qui lui donnait l'impression de mourir à petits feux. « Considère que j’adore ça. Non, mieux. Considère que je considère ça comme des préliminaires, que ça m’affole totalement. » Un doigt ensanglanté vint se poser sur ses lèvres, et il se sentit poussé en arrière. Mais il était incapable ne serais-ce que de profiter du goût. Il commençait à avoir peur. Cette femme commençait à l'effrayer. Son regard manquait cruellement de vie. Et son discours. Au fur et à mesure qu'elle parlait, Jesse sentit la boule de malaise grandir dans son estomac, jusqu'à l'étouffer. Il y avait un gros problème. Il avait choisi la mauvaise proie. « Tu vois, la douleur, c’est comme une mélodie. D’abord, tu crée une ambiance, tu l’imagines… Tu t’en fais un fantasme. Puis tu composes, tu prépares, soigneusement… Tu trouves les bons accords. Et tu joues, enfin. Tu laisses la mélodie se faire entendre. Doucement, lentement. Tu te laisse emporter par le tempo. Rapide, lent, lent, rapide. Tu fais monter la pression, pour attirer l’attention du public. Et ensuite… Le grand final. Toi, tu as commencé par le milieu… J’en serai presque attristée, au vu de ta réputation, Jesse Miller… Ne te fais pas honte, montre-moi… Blesse-moi, mutile-moi, torture-moi, tue-moi si c’est là ton envie… Mais fais-le correctement. Je ne mérite pas de faux accords… » Et alors que la femme s'appuyait contre le mur, le pirate recula un peu plus. Ce n'était pas une proie. C'était un prédateur.

Il avait peur. De ce fait, les voix augmentaient en flèche. Il ne voulait pas sortir de la démence. C'était un de ces rares moments où la démence était son échappatoire. Il était effrayé, mais pas encore assez effrayé pour sortir de sa crise. Alors il recula, et se mit suffisamment loin pour se sentir en sécurité. Rares étaient les sentiments qu'il était capable de ressentir dans cet état, mais la peur l'habitait continuellement. La peur d'un animal traqué. Comment avait-il pu passer si rapidement de chasseur à chassé ? Serrant les dents et les poings, il posa ses yeux sur la jeune femme, et sa voix sortit, à la fois tremblante et pleine de colère. « Qui es-tu bordel ? » C'était loin d'être une question de routine. Il devait savoir son nom. Parce qu'il y avait quelque chose chez cette femme, quelque chose de sombre. Quelque chose de mort. Quelque chose de brisé. Et que ça l'attirait comme un aimant. Il voulait juste voir jusqu'à quel point elle était touchée. Jusqu'à quel point il pouvait creuser.

Elle aimait la douleur ? Très bien. Il allait lui infliger une douleur qu'elle n'oublierait jamais. Une douleur qui laisse des cicatrices bien plus profonde que celles d'une lame. Une douleur morale. Mettant sa colère de côté, il vint se coller au corps de la femme et caressa sa joue, presque tendrement. Oublier la peur. Oublier le dégoût du contact. Et uniquement profiter des yeux morts de sa victime. Admirer les blessures de son coeur. « Je ne peux pas te tuer. » Riant doucement, il se pencha à son oreille, appuyant sur sa blessure. « Tu es déjà morte. » Sans cesser de rire, il fit courir ses doigts sur les côtes de son nouveau jouet, avant d'appuyer à l'exact endroit où se trouvait son coeur. Oh, il battait, bien entendu. Tous les humains avaient un coeur. Mais ses yeux ... Ses yeux manquaient de lueur. Ses yeux manquaient de vie. Et cette constatation ne fit que le faire rire plus fort. « Tu n'es plus que l'ombre de toi même. Tu n'es plus rien. Juste un corps sans âme. Ca ne doit pas être facile, ma pauvre. » D'une voix aimante, il vint coller son visage au sien, affichant le sourire le plus triste qu'il put maîtriser dans ces circonstances. Mais ses yeux pétillaient face à l'amusement. Alors il chuchota, si bas qu'il ne fut pas bien sûr qu'elle l'ait entendu. « Tu veux que j'abrège tes souffrances ? » Oh il n'allait pas la tuer, même si elle le suppliait. Elle avait loupé sa chance de mourir, d'être enfin libre. Elle avait fait l'erreur de lui paraître intéressante. Maintenant, elle était devenue son jouet. Et il comptait bien s'amuser avec elle jusqu'à la fin de sa vie.
   
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MessageSujet: Re: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyVen 25 Juil - 15:21

Oh ! I miss the misery !
jesse ∞ tempo
Proie ou prédateur ? Tempo était à la fois l’un et l’autre. On pouvait la croire fragile, aussi fragile qu’une fleur sans la moindre défense. Faible. Ridicule. Mais elle avait tant de sang sur les mains que c’était une folie de la croire sans ressource. Masochiste, peut-être, mais destructrice avant toute autre chose... Elle avait un goût prononcé pour l’autodestruction, et qui pouvait l’en blâmer ? On l’avait tuée, déjà. On l’avait tuée au moment même où sa sœur avait rendu son dernier soupire, au moment même où elle avait vu la lueur de vie dans les yeux de sa moitié s’envoler. Elle était morte le jour où Primo s’était fait tuée, elle avait perdu son âme à ce moment précis. Et elle s’était promis que les autres perdraient la leur. Qu’elle les ferait souffrir comme elle souffrait. Tous. Un par un. Le prédateur devenait proie. La proie devenait prédateur… Tempo vit la peur dans les yeux de Jesse. La peur. C’était un sentiment si grossier, si paralysant… Elle aimait voir ce sentiment dans le regard des autres, elle aimait s’en servir, appuyer exactement là où ça pouvait potentiellement faire mal, . Encore et encore, sans jamais s’arrêter, juste pour savourer, parce que les Hommes haïssaient plus que tout leurs propres faiblesses. Il n’y avait rien de plus grisant, rien de plus jouissif, que de voir un être se briser sous ces yeux. C’était un spectacle qui rendait un souffle de vie à la morte Tempo. Un simple souffle de vie, ridiculement petit et éphémère. Jesse recula lorsqu’elle s’adossa au mur, et elle ne pu s’empêcher de sourire. Un sourire qui aurait pu paraitre d’une innocence flagrante, s’il n’était pas né sur les lèvres de la violoniste. Elle se redressa, essayant de ménager son épaule, et passa une main sur celle-ci. Une main qui se tâcha de sang, immédiatement. Et, un par un, tout en fixant Jesse, elle suçota ses doigts couverts de liquide rouge. « Qui es-tu bordel ? » La colère la fit sursauter. Elle détestait ce sentiment. Elle détestait en être la victime. Il n’y avait rien de plus abject que la colère, rien de plus puéril. Elle ferma les yeux quelques secondes, et inspira profondément. « Une simple musicienne. » répondit-elle, sans rien lui dévoiler de son nom. Il le saurait, s’il méritait de le savoir. Et, pour le moment, malgré toute l’admiration qu’elle pouvait avoir pour lui, il ne méritait pas une seule seconde de savoir comment elle se nommait.

Il sembla oublier sa peur, si visible, pour venir se coller au corps de la violoniste. Et Tempo l’accueillit contre elle avec un grand sourire. Il se permit même de lui caresser la joue, et elle arrêta son geste, lui faisant baisser sa main. Oh non, il n’allait pas jouer à ce jeu. Ce jeu était le sien, celui qu’elle utilisait depuis la mort de Primo. Ce jeu était probablement le seul qui pouvait la déstabiliser complètement. « Je ne peux pas te tuer. » Elle fronça doucement, très doucement les sourcils, et lâcha un gémissement de douleur alors qu’il s’appuyait sur son épaule pour venir lui murmurer, en riant ; « Tu es déjà morte. » Il avait presque réussi à reprendre le contrôle de la situation. Mais il venait de le reperdre à cet instant précis. Il avait réussi à la mettre mal à l’aise, l’espace de quelques secondes… D’abord avec la colère, qui sournoisement avait froissé le cœur mort de Tempo. Puis par la douceur, qu’elle savait plus dévastatrice encore que la violence. Mais là... Il venait de lui rappeler qu’elle ne craignait rien. Qu’elle était morte. Morte à l’intérieur. Et qu’il ne lui restait plus qu’à jouer, désormais, qu’à attendre la vraie mort en causant le plus de dégâts possibles autour d’elle. Il n’aurait pas dû lui rappeler cette vérité. Pour le moment, il s’amusait. Pour le moment, seulement, elle se le promettait. Elle ne lui ferait pas autant de mal qu’aux autres ; elle ne pouvait pas détruire complètement l’homme qu’elle admirait. Mais il n’allait pas s’en sortir sans dommages pour autant. C’était lui qui avait amorcé le jeu. Elle ne répondait qu’à la provocation, qu’à l’invitation subtile. « Tu n'es plus que l'ombre de toi même. Tu n'es plus rien. Juste un corps sans âme. Ça ne doit pas être facile, ma pauvre. » Avait-il conscience qu’il s’enfonçait dans un tunnel qui débouchait droit sur le territoire de Tempo ? Elle avait la sensation que non. Mais elle hocha la tête, prenant son expression la plus blessée, effaçant tout sourire de son visage. Elle jouait à faire comme si Jesse avait touché un point sensible, alors qu’elle avait rarement été aussi à l’aise que maintenant. Et ce jeu l’amusait terriblement. « Tu veux que j'abrège tes souffrances ? » Il avait chuchoté si bas qu’elle avait failli manquer cette phrase. Et cette phrase, chez Tempo, déclencha un rire que ses talents de comédienne furent incapables de cacher. Un rire profondément sincère, qu’elle calma pour faire claquer sa langue contre son palais, avant de rétorquer chaleureusement ; « Veux-tu que j’abrège les tiennes ? »

Son bras qui ne souffrait d’aucune blessure remonta le long du torse de Jesse et ses doigts se mirent à caresser doucement sa gorge. Ils étaient si près l’un de l’autre que Tempo pouvait sentir les va-et-vient du souffle de Jesse sur sa joue. Et les battements de son cœur contre elle. C’était un moment presque intime, finalement. Et elle le vivait en compagnie de cet homme. C’était plaisant. Sa main s’agrippa à la nuque du pirate, tout en douceur. Elle colla encore davantage son corps au sien, chaque partie d’elle-même, et scella cette position d’un baiser qu’elle lui prit tendrement, doucement, calmement par simple envie de faire cela, qu’importe ce qu’en pensait le Capitaine. Elle le lâcha, en rouvrant ses yeux pour le fixer, laissant sa voix lui offrir quelques mots sur un ton presque maternel ; « Je te plains davantage pour la peur qu’il y a en toi, que je ne me plains pour le néant qu’il y a en moi. » Elle laissa sa tête se pencher, pour le regarder comme s’il n’était qu’une pauvre victime innocente. « Il n’y a que les fous, pour cerner les fous. Il n’y a que les brisés, les écorchés, les condamnés, pour cerner les morts… » Elle se hissa sur la pointe des pieds, pour venir parler à son oreille, lentement, articulant à la perfection la moindre syllabe ; « Le grand Jesse Miller n’est finalement qu’un écorché, lui aussi. Rien d’admirable. Un fou parmi les fous, qui se fera manger par sa démence comme nous tous... J’écrirai une chanson pour toi, une chanson qui saura à la perfection retranscrire le pathétisme d’un homme rongé par la peur. » Une nouvelle fois, elle le repoussa, laissant un rire tout en légèreté emplir le silence de l’impasse.


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Jesse Miller

Jesse Miller
❝ lost in neverland

› arrivée : 23/03/2014
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MessageSujet: Re: Jesse & Tempo + I miss the bad things... Jesse & Tempo + I miss the bad things... EmptyVen 25 Juil - 18:17

I just want to see the fear in your eyes, little flower.
Tempo ∞ Jesse
Pendant quelques secondes, il eut l'impression de reprendre le contrôle de la situation. La musicienne cessa de sourire, et il aurait pu jurer qu'il avait touché un point sensible. Il était persuadé qu'il avait gagné. Qu'une fois son esprit anéanti, elle ne serait plus qu'un jouet vide, une marionette sans vie. Qu'elle serait à lui. Et comme un enfant qui découvre un nouveau cadeau, cette pensée ne faisait qu'agrandir son sourire. Elle avait voulu jouer, ils allaient jouer. Et il allait gagner. Il allait gagner si aisément qu'elle ne s'en relèverait jamais. Il n'en avait jamais été aussi certain. Alors quand il entendit son rire, il se figea. C'était à n'y rien comprendre. Pourquoi riait-elle ? Étais-ce nerveux ? Non, son rire était bien trop amusé pour avoir quoique ce soit à voir avec les nerfs. Alors pourquoi ? Pourquoi riait-elle alors qu'il était persuadé de l'avoir blessée ? Même les masochistes n'appréciaient pas les blessures morales, pourtant. Cette femme était une énigme à elle toute seule. Et Jesse détestait les énigmes. « Veux-tu que j’abrège les tiennes ? » Et comme d'habitude, tout dégénéra incroyablement vite. Décidément, en ce moment, le pirate ne pouvait pas simplement s'amuser comme il avait toujours eu l'habitude de le faire. Tout devait toujours devenir compliqué. Il aurait presque soupiré de lassitude, s'il n'avait pas été paralysé.

Paralysé par la peur et le dégoût. La main de la femme remontait sur son torse pour caresser sa gorge, et il lui sembla que son corps entier fut prit d'un frisson de dégoût. Son souffle commença à diminuer, et il déglutit. Une boule de peur, de gêne, de honte, commença à grandir, tant et si bien qu'elle lui noua la gorge. Il haïssait ce contact. Il était devenu incapable de bouger, incapable de se libérer de cette étreinte qui lui donnait envie de vomir. Il avait l'impression que la main de la musicienne brûlait sa peau, et lorsqu'elle la posa dans sa nuque et se colla à lui pour l'embrasser, il ne put retenir un gémissement de dégoût, et ferma les yeux si forts que ça lui fit mal. Il voulait reculer, il voulait la pousser, la tuer, et lui faire regretter, mais il était tétanisé. Tétanisé face à ce corps féminin, tétanisé face à ce baiser qui lui donnait envie de mourir, tétanisé de ne rien pouvoir y faire, et tétanisé d'y penser. Et cette peur, ce dégoût, cette humiliation, devinrent si fortes, si puissantes, si douleureuses, que son crâne bouillona sous les hurlements. La douleur devenait insupportable, et il n'en pouvait plus. Le vide se fit, et il entendit la voix de sa rencontre, éloignée, à peine perceptible. « Je te plains davantage pour la peur qu’il y a en toi, que je ne me plains pour le néant qu’il y a en moi. » Un haut le coeur le prit. Ce ton de voix lui donnait la nausée. « Il n’y a que les fous, pour cerner les fous. Il n’y a que les brisés, les écorchés, les condamnés, pour cerner les morts… » Fermant les yeux plus forts, Jesse sentit son coeur se nouer un peu plus, et il était désormais persuadé que les voix réclamaient leur liberté tant elles cognaient sur les parois de son crâne. Et le souffle de la femme contre son oreille lui semblait se mêler aux hurlements, attaquant vicieusement son coeur comme un coup de poignard. « Le grand Jesse Miller n’est finalement qu’un écorché, lui aussi. Rien d’admirable. Un fou parmi les fous, qui se fera manger par sa démence comme nous tous... J’écrirai une chanson pour toi, une chanson qui saura à la perfection retranscrire le pathétisme d’un homme rongé par la peur. » Il voulait qu'elle se taise. Sa voix lui faisait mal. Les vérités qu'elle énonçait lui faisaient mal. Et Jesse se sentait impuissant face à ça.

Alors il fit taire les voix, une fois pour toutes, de la seule manière qu'il connaissait. En leur obéissant. Et alors qu'elle le repoussait, Jesse joua à lancer son couteau en l'air pour le ratrapper en souriant. Il avait enfin atteint le stade où il était vide. Il n'avait plus peur, il n'avait plus mal, il n'avait plus rien. Comme une poupée de chiffon. Et le monde autour de lui devenait un terrain de jeu. Avant de se souvenir qu'il avait laissé son jouet sans surveillance. Levant le regard sur elle, il rit doucement et cessa de s'amuser avec son couteau pour s'approcher. « Aoutch, touché. » Et d'un geste sec, il la retourna pour tenir ses poignets derrière son dos, et se mit à jouer avec ses cheveux. Décidément, cette petite était amusante. Oui, en fait, il était bien possible qu'elle lui plaise. C'était un divertissement de haut niveau, comme il lui semblait n'en avoir jamais eu. Et il avait envie de l'entendre crier, peu importe comment il fallait faire. Alors il posa des baisers dans son cou, et utilisa sa main libre pour tracer une cicatrice au couteau le long de sa colonne vertébrale. Il voulait la sentir frissoner et gémir contre lui, que ce soit de douleur ou de plaisir, peu importait. Un mélange des deux serait parfait, à vrai dire. « Allons, maintenant qu'on en est là, divertis moi. » Il lâcha ses mains, et se pencha pour récupérer de ses lèvres le sang qui coulait le long de son dos. Puis il se recula, et la retourna de nouveau pour passer la lame du couteau sur le menton de la femme, comme une caresse, en se mordant les lèvres, pensif. « Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi, mh ? » Serait-elle un jouet obéissant ou non ? Jesse commençait à se le demander. Tout comme il se demandait si il la reverrait, après tout ça. Parce que petit à petit, il commençait à penser que ce divertissement risquait de lui plaire un peu trop pour tout arrêter subitement. Et ce serait dommage que de perdre un jouet aussi intéressant que la musicienne.
   
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