Aaron & Elle

Un éclat de lumière de ce ciel obscur.

Enfin une journée de libre, enfin je pouvais échapper quelques heures à cette maison que je haïssais de plus en plus. Je n'avais jamais vraiment aimé la vie que je menais, mais c'était la seule que j'avais jamais connue et donc il était difficile d'en imaginer une autre pour moi. Même si, plus le temps passait, plus mes rêves m'emmenaient loin de ce lieu. Et en fait, tout prenait de l'ampleur depuis que nous étions autorisées à sortir du bordel. J'avais rencontré du monde, je m'étais rapproché de certaines personnes et je voyais bien que la vie avait d'autres choses à offrir que cette forme d'esclavagisme que je vivais depuis mes 13 ans. Mais comment s'échapper? Ce n'était clairement pas aussi simple que cela. Alors en attendant ce jour dont je ne cessais de rêver, je profitais pleinement de chaque sortie, de chaque échappatoire qui m'était offert. J'avais réussi aujourd'hui à avoir une soirée complète de liberté et si je loupais le couvre-feu, ce n'était pas si grave, quelques coups de cravaches contre quelques heures de plus, ce n'était pas bien important. Le sourire aux lèvres, je m'étais rendue au cirque pour y voir le spectacle. J'aimais cet endroit plein de vie, plein d'odeurs et de gens anonymes. Les habitants de Rivebois venaient s'y détendre et profiter d'un bon spectacle. C'était Espérance qui m'avait emmenée pour la première fois au cirque, lors de notre première rencontre en fait. Je lui ai demandé mon chemin et ce qu'il y avait d'intéressant sur cette île et elle m'avait tout de suite emmené ici. J'avais été éblouie. J'aimais ce monde haut en couleurs, le mien avait toujours été haut en couleurs aussi, mais il était teinté de ce désespoir qu'on ne trouve que lorsqu'on est privé de choix... Un peu avant la fin de la représentation, je m'étais discrètement eclipsée pour me rendre à un endroit que j'adorais. Je voulais voir les fauves et puis un secret espoir de croiser Aaron était au fond de mon coeur. M'approchant tranquillement de la cage des lions, je les observais un léger sourire aux lèvres. C'était l'heure du coucher pour eux, ils étaient beaux, majestueux. Le lion et sa lionne, calé l'un contre l'autre, était en train de sombrer dans le sommeil. Une pointe d'envie naissait dans mon coeur, je connaissais le sexe qui était mon métier, mais la vraie tendresse m'était inconnue. Dans une maison close, vous ne vous endormez pas dans les bras de votre amant... vous lui dévoilez un peu de votre charme, il paie, montre dans une des chambres où vous le satisfaisez, plus il s'en va... satisfait et allégé de quelques pièces. Je me demandais parfois ce que c'était de vivre comme on en avait envie. Mais éduquée par et pour le bordel, j'avais du mal à me détacher de cette vie, même quand je sortais de la maison du plaisir, comme beaucoup l'appelait.

J'entendis des pas tandis que j'observais les lions et je sentis l'odeur caractéristique du tabac d'Aaron. Un sourire fleurit sur mes lèvres, j'espérais bien le croiser ce soir... J'aimais passer du temps avec lui, il était tellement doux avec moi. Bien sûre, il existait des clients doux et charmants... mais ce n'était pas pareil avec Aaron. Déjà on ne couchait pas ensemble à chaque fois qu'on se voyait, même si j'avais tendance à le lui proposer souvent... une certaine habitude de s'offrir dès qu'on vous offre quelque chose... cette habitude était solidement ancrée en moi! Mais contrairement à souvent, je m'offrais toujours à lui avec plaisir. Il avait une façon bien particulière de me prendre, toujours avec tendresse et respect. Et puis on parlait souvent aussi, ce qui est pas vraiment un truc habituel pour moi, bien que pas mal de clients s'épanchent sur l'oreiller! Ils cherchent surtout à parler, mais ne vous avisez jamais de vous confier à eux, il faut rester professionnel! Avec Aaron, je pouvais enfin arrêter de devoir être la parfaite idiote que je devais souvent faire semblant d'être. Chassant ses pensées innoportune et déprimante, j'écoute mon ami parler. C'est vrai que ces lions sont adorables, il les aime tellement ses fauves! Et puis je me retourne vers lui quand il affirme que je ne suis sûrement pas venue ici pour entendre parler des fauves, il me demande comment je vais et me propose d'aller dans sa caravane pour boire un verre. Je hoche doucement la tête. Tu sais bien que j'aime t'entendre parler de ton amour des fauves. Je veux bien boire un verre, merci. Je le suivis dans sa caravane et une fois entré à l'intérieur, je passais délicatement mes doigts sur sa joue et déposai un baiser léger sur ses lèvres. Je vais bien et toi? Ça me fait plaisir de te voir, j'espérais bien tomber sur toi ce soir. Ça fait près de deux semaines que je n'avais pas pu sortir... ça me manquait. Raconte-moi ce qui s'est passé... les nouvelles...

Une lueur fugace de tristesse passa dans mon regard que je chassai aussi vite. Ça m'arrivait de plus en plus souvent en fait. Plus je prenais conscience du monde qui m'entourait, plus ma vie me paraissait fade et faite d'obéissance. Et malgré le fait que je m'étais beaucoup rebellée à Londres, ici je m'étais légèrement calmée... parce que je tenais aux sorties qui nous avait été accordée plus que tout et je ne pourrais plus vivre sans si on m'en privait. Deux semaines sans sortie, ça avait été d'une longueur interminables... Espérance était venue me voir deux fois, mais je me sentais coupable à chaque fois qu'elle venait. Elle payait pour passer quelques heures avec moi sans rien me demander en retour, c'était trop étrange! Souriant à nouveau à Aaron, je lui pris la main. Ça faisait partie de mon éducation, de mon métier... j'étais tactile... mais avec lui, ça avait une dimension particulière, parce que j'en avais envie, envie de lui offrir une part de tendresse, envie d'en recevoir aussi.

Codes par Wild Hunger.

Aaron & Elle

Un éclat de lumière de ce ciel obscur.

Je le suivis dans sa caravane en souriant, j'aimais l'intimité de ce lieu, j'avais l'impression de partager quelque chose d'important et d'intime avec lui. Il alluma une lampe puis je lui offris une caresse et un baiser qu'il prolongea un moment. En fait, si j'y pensais vraiment, j'avais juste envie de me blottir entre ces bras pour essayer d'oublier tout ce qui se passait d'autres dans ma vie, cette envie me tenaillait depuis que j'avais senti les relents de son tabac me chatouiller les narines. On s'assit tous les deux sur son canapé et je lui pris la main en lui demandant des nouvelles. Il me regardait au fond des yeux et j'avais l'impression qu'il pourrait y lire mes pensées, y voir mon âme. Il n'y avait qu'Aaron pour me faire un effet aussi étrange! Il me sourit et porta mes mains à son visage, je caressais doucement sa joue rendue légèrement râpeuse par la repousse de barbe, il déposa un baiser au creux de ma main et je lui souris tendrement. Je ne comprenais pas toujours les sentiments qu'il faisait naître en moi... tout ce que je savais c'est que j'étais heureuse quand j'étais près de lui et que j'arrivais presque à oublier mon métier. En parlant de mon métier, je m'étais rendue compte petit à petit que ça le dérangeait. Il essayait parfois de me faire abandonner le bordel, mais je ne pouvais pas... du moins pas aussi simplement que cela. Je voulais vraiment abandonner cette vie que je n'avais jamais vraiment appréciée, mais je ne pouvais pas juste dire stop! Un départ demandait un plan préparé et une fuite! Je devrais sûrement me cacher durant des semaines, voir des mois avant d'être libre à nouveau, enfin... avant de découvrir la vraie liberté. Je vis un petit quelque chose dans ses yeux qui me perturba légèrement, mais il le chassa aussi vite qu'il était apparu. Il nous servit un verre de rhum et j'en bus tout de suite une gorgée. Comment pouvait-il être aussi tendre et désintéressé avec moi? C'était quelque chose que j'avais vraiment du mal à comprendre, personne ne m'avait jamais habitué à cela. Enfin peut-être que quand j'étais enfant, mais même là... je devais me gérer seule parce que mes parents n'avaient pas le temps et mes soeurs s'occupaient aussi des autres, j'étais un bébé qui ne pleurait presque pas et donc facilement gérable. Non, je n'ai jamais reçu de la tendresse gratuite avant d'arriver à Neverland, et jamais de la part d'un homme avant Aaron. Un sourire doux aux lèvres, il vient doucement me caresser le visage et puis sa main vint se perdre dans mes cheveux détachés.

Quand il se mit à parler pour me répondre, je souris doucement et vint déposer ma joue sur son épaule. Tout allait bien, j'étais rassurée. Pas facile au bordel? Non, c'est sûr, il avait raison... chassant les pensées tristes qui me vinrent, je me concentrais sur l'instant, sur lui et sa voix. Un sourire amusé apparut sur mes lèvres à l'évocation d'un Hook bourré et d'une perte de crochet, un éclat de rire léger m'échappa. Je me redressais un peu quand il me parla de ces deux jours d'exploration dans la forêt à la recherche de la chimère Peter Pan et puis qu'il était épuisé après le show. J'étais à deux doigts de lui proposer de m'en aller pour le laisser se reposer quand il me demanda de rester... il ne voulait pas que je m'en ailles, il voulait que je passe la nuit avec lui. Je le regardai pour voir s'il ne plaisantait pas et je lus que c'était tout simplement la vérité, il voulait vraiment que je reste près de lui et je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il n'exigerait même pas de coucher avec moi... Les yeux grands ouverts, je le regardais interdite. J'étais étonnée par sa demande, c'était la première fois qu'il me demandait quelque chose comme cela. En général, nous passions un moment ensemble, une partie de la journée ou de la soirée et puis je m'en allais sur un baiser. Je le regardai boire une gorgée de rhum sans savoir vraiment quoi dire et puis il posa son verre et se rapprocha de moi lentement pour un baiser tendre et une caresse sur la joue. Fermant les yeux, je profitai de cet instant hors du temps. Et puis cédant enfin à l'envie qui me taraudait depuis que je l'avais vu, je vins me blottir entre ses bras. J'avais bossé dur pour obtenir un soir de libre et négocié âprement, en principe, ils préfèrent nous librer en journée pour éviter de perdre trop d'argent. Mais deux semaines sans sortie et de longues négociations m'avait permis d'obtenir ma soirée. Je devais, en principe, rentrer durant la nuit... Mais... et si je faisais une exception. J'allais risquer des ennuis? Oui, certainement, si je me faisais attrapper en rentrant après l'heure dite. Je souris et puis me redressant, je pris son visage entre ses mains et le regardait un moment sans rien dire. Oui, je vais rester avec toi cette nuit. Mais je vais devoir partir aux petites lueurs de l'aurore... Un léger soupir m'échappa et je vins cueillir ses lèvres dans un baiser. Peut-être que je finirais par sortir de cette maison un jour... Et puis je lui souris et lui offrit un baiser plus passionné tout en commençant à défaire ma chemise. N'était-ce pas ce qu'il voulait en me gardant à près de lui? Je savais que ce n'était pas que cela, mais ça devait en faire partie aussi, non? Au fond, les seules relations que je connaissais bien était celle de dominant à dominé et de vendeur à marchandise... si on peut présenter les choses de cette manière. Et même si je savais que Aaron appréciait aussi passer du temps juste avec moi alors que je suis encore habillée, j'ai quand même du mal à me faire à cette idée. Je lui souris, je suis heureuse d'être venue ici... je sais que nous allons parler puis qu'il me prendra avec douceur et peut-être même qu'il me prendra dans ses bras un moment. Dans le fond, la seule chose à laquelle j'aspirais était un peu de tendresse et quelques gestes désintéressés.

Codes par Wild Hunger.

Aaron & Elle

Un éclat de lumière de ce ciel obscur.

Après chaque rencontre avec Aaron, je me pose des milliers de questions! J'aimerais bien comprendre ce qu'il nous arrive, ce qu'il m'arrive quand je suis près de lui. Pourquoi? Parce qu'il est rare que je me sente en sécurité auprès de quelqu'un et avec lui, je me sens justement en sécurité. Mais je devais avouer que la plupart du temps, j'évitais justement de me poser trop de questions, sûrement parce que les sentiments et les grandes questions philosophiques n'avaient jamais été mon fort. De toute façon, qu'est-ce que je connaissais de la vie? Qu'une infime partie et ceci malgré mon âge, enfin j'étais pas vieille non plus, mais en principe quand on a plus d'une vingtaine d'années, on a du connaitre l'amour... que ce soit le vrai sentiment amoureux ou l'amour que deux amis se portent, ou encore celui entre les membres d'une même famille. En fait, quand j'y pense, les sentiments qui ont prédominé dans ma vie ont été la peur et la tristesse. Oh bien sûre, il n'y avait pas que de la peur, il y a aussi eu un peu de joie, du désir parfois et puis d'autres choses fugaces. En fait, rien de ce que j'avais vécu durant plus de vingt années en Angleterre n'était comparable à ce qui s'était passé durant un an ici à Neverland, depuis que nous avions le droit de sortir de temps à autres de la maison close. Tout était unique, plus beau et plus intense dans ce pays étrange.

Le baiser que je lui offris nous entraîna dans un tourbillon de passion, tandis que je défaisais tranquillement ma chemise, il m'allongea sur le canapé qui faisait aussi office de lit. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres déjà légèrement plus rosée de par les baisers que nous échangions. En annonçant mon souhait de rester comme il le voulait me rendit gonfla mon coeur de bonheur et ceci même si je ne comprenais pas comment il pouvait vouloir rester avec moi comme cela. Après tout, je n'étais qu'une vulgaire catin. Promenant mes mains sur ses épaules, je profitai de l'avoir si près de moi, si passionné. Il se redressa légèrement quand il décida d'ôter sa chemise et je passai doucement le bout de mes doigts sur son torse qui se dénudait, traçant une fois encore la cicatrice qui rendait imparfaite sa peau et qui pourtant ne le rendait que plus désirable. Lorsque sa promesse fut chuchotée à mon oreille, je frémis longuement. Était-ce juste une promesse en l'air? Voudrait-il vraiment que je vienne m'installer au cirque? Avec lui? Ne plus le quitter? Un espoir naquit au creux de mon sein, petit espoir que je tentais d'enfermer à nouveau... les espoirs étaient dangereux dans mon milieu. Des hommes m'en avaient déjà faite et les premières années de ma ''carrière'', j'avais voulu les croire... la déception n'en avait été que plus difficile. Mais Aaron était différent, j'en avais conscience depuis le début, est-ce que cela suffirait? J'avais vraiment envie d'y croire mais je me refusais à l'admettre. Il faudrait qu'on en reparle... il faudrait vraiment. Mais pour le moment, la seule chose qui avait de l'importance c'était notre désir l'un pour l'autre. Toute le reste s'effaçait pour ne laisser que lui et moi. Je frémissais à chacune de ses caresses, à chacun de ses baisers, j'étais si bien auprès de lui. Faisant taire toutes mes pensées, je me concentrai sur lui et uniquement sur lui. Les caresses devenaient de plus en plus précises, les vêtements étaient ôtés avec fébrilité pour enfin éprouver la sensation si précieuse de la peau nue de l'autre. Le jeu était doux, tendre, chaque caresse appelait à plus de volupté, chaque baiser en appelait d'autres.

[HRP - On passe vite sur la partie hot? Ou tu veux, y passer longuement? xD ]

Codes par Wild Hunger.

Aaron & Elle

Un éclat de lumière de ce ciel obscur.

La vie offrait parfois de beaux cadeaux... Nous étions tous les deux pris par notre désir, tourmenté par le plaisir d'être ensemble, conquis par la pureté de ce qui nous liait l'un à lautre et tout cela sans vraiment être conscient de ce qui se passait profondèment entre nous. Très vite, nous étions tous les deux nus, réapprenant à connaître nos corps par nos mains et nos lèvres. J'étais vibrante sous lui et il faut dire que cela arrivait rarement. Le sexe était mon métier mais il était plutôt rare que je prenne vraiment du plaisir, mais avec Aaron... avec lui, c'était toujours très différent. Je n'avais jamais l'impression d'être ce que j'étais, je pouvais juste être une femme des plus normales, faisant l'amour avec son amant et y prenant beaucoup de plaisir. Il fit monter le plaisir à son paroxisme grâce à ses lèvres gourmandes et puis il remonta pour un baiser passionné. Et puis adorable comme était Aaron, il me demanda même si tout allait bien et si je voulais aller plus loin. Qu'il soit comme ça avec moi m'étonnait toujours autant. La plupart des hommes s'en fichait de savoir si j'étais consentante... Mais le dompteur de fauve était différent de tous. Il s'inquiétait de moi, de ce que je pensais, de ce que je ressentais. D'une voix rauque et troublée par le plaisir, je lui répondis... parce que oui, je voulais aller plus loin, bien sûre, j'en désirais plus, je n'étais jamais rassasiée de lui. Oui... viens... À l'instant où je lui donnais mon assentiment, il vint en moi lentement avec un sourire tendre. Fermant les yeux, je me cambrais pour mieux le recevoir en gémissant doucement. L'intensité de nos ébats ne cessait de m'étonner. Parfois je me disais que je devrais être blasée avec mon métier, et c'était souvent le cas mais j'étais même capable d'oublier ma vie lorsque j'étais entre les bras d'Aaron et c'était tellement agréable... j'aurais voulu me perdre avec lui pour le reste de l'éternité. Ses mouvements étaient lents, ses baisers doux, parfait mélange entre tendresse et passion. Je bougeais avec lui, répondant à chacun de ses coups de hanches. Nous étions en phase tous les deux. Le plaisir montait, intense, implacable. Et puis soudain, il atteignit son paroxysme et me fit hurler ma jouissance tandis que mes jambes se nouaient autour de sa taille pour le serrer plus fort contre moi, le garder en moi.

Tremblante et haletante, je souriais. Un sourire béat post orgasmique. Je me blottis contre lui et frottais doucement ma joue contre son torse comme un chaton. Fermant les yeux, je reprends doucement mon souffle. Je ne crois pas qu'il peut imaginer à quel point nos rencontres me font du bien, à quel point je suis heureuse quand je suis ici. Je desserre doucement l'étreinte de mes jambes autour de sa taille et le laisse se déplacer. Lorsqu'il se retir de mon ventre, je ressens un vide que je comble en me blotissant entre ses bras. Je garde les yeux fermés, je veux graver ce moment dans mes souvenirs... l'odeur musquée de la sueur et de l'amour bien fait, celle particulière de sa caravane liée à celle de ses fauves. Mais il n'y a pas que les odeurs, je ressens aussi la douceur de sa peau, le côté un peu rugueux de la légère repousse de sa barbe. Je ne comprends pas bien pourquoi je suis aussi bien lorsque je suis avec lui et je ne cherche pas à comprendre non plus, je ne fais que profiter de l'instant présent. Je passe mes bras autour de lui et caresse tendrement son dos. Je me remets à parler. J'ai repris mon souffle, ma voix est un peu moins rauque. Je rouvre les yeux et l'observe un sourire aux lèvres, le regard encore voilé. Tu crois vraiment que j'arriverais à en être libéré un jour? Je me mords légèrement la lèvre, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir ce secret espoir. Et même si j'essaie souvent de le refouler, de l'étouffer, ça ne fonctionne pas, de moins en moins en tout cas. Et plus je passe de temps en dehors de la maison close, plus je vois Aaron, Espérance ou les autres personnes rencontrées au hasard de mes promenades... plus l'espoir grandit et se déploie en moi. Mmh, j'aimerais bien pouvoir rester ici, je pourrais travailler au Cirque... ne plus devoir faire... ce que je fais... J'approche doucement une main de son visage pour lui caresser la joue. Tu m'accueillerais vraiment ici? Tu me laisserais vivre avec toi? Ça me faisait plaisir qu'il m'ait dit ça et en même temps, j'avais du mal à le croire. Comment pouvait-il vouloir que je m'installe chez lui? Que j'envahisse son espace? On m'avait toujours traité comme si j'étais juste bonne à être un objet, une possession de quelqu'un... c'était encore difficile pour moi d'imaginer que des gens puissent me considérer comme une personne à part entière.

Codes par Wild Hunger.